Jean de Meung a écrit : ↑11 janvier 2020 13:44
lotus95 a écrit : ↑11 janvier 2020 12:05
il faut distinguer ce qui relève de manoeuvres délibérées qui dépouillent les caisses des conséquences de causes extérieures indépendantes de notre volonté...
Je te fais une réponse générale car sinon on va encore tourner en rond et tu vas te répéter.
D'emblée, je ne fais pas confiance à Macron pour améliorer le sort des Français, globalement, mais je refuse cependant de voire en ces réformes des manœuvres politiques ayant pour but de creuser le fossé entre les nantis et les modestes ou de privilégier les uns au détriment des autres. Ce sont là des postures idéologiques, et rien d'autre. Néanmoins, je pense que Macron peut servir certains intérêts, mais pas au point de le faire sur notre dos.
Bien sûr que ce Gvt fera tout pour rester dans les clous fixés par Bruxelles puisque il s'est toujours revendiqué comme européiste. Cependant, cela va à l'encontre des libertés qu'il a prises avec le déficit et la barre des 3% quand il a lâché 15 à 20 milliards suite au mouvement des gilets jaunes.
Je pense que cette future réforme, avec tous les aménagements qu'ont déjà obtenus les régimes dits spécifiques ou certaines professions, ne va encore reposer que sur une partie du privé et sur les fonctionnaires qui n'auront pas les troupes suffisamment puissantes pour emmerder le monde. Je tiens le pari que RATP et SNCF vont passer à travers les gouttes et que les profs vont se faire niquer, ainsi que d'autres catégories.
La seule chose que j'espère c'est de voir prise en compte la pénibilité. Mais la vraie, celle des ouvriers et des manœuvres, principalement, pas celles de ceux qui se découvrent soudainement des boulots plus pénibles que celui d'un couvreur ou d'un maçon.
On a pourtant des faits très parlants qui démontrent qu'on cherche à mutualiser les pertes des catégories les plus élevées en individualisant leurs profits (fusion Agirc-Arrco, baisse de plafond à 120K ...) ; c'est de ne pas les voir qui relève d'idéologie
Cela dit, je ne place pas cet objectif en 1ère position, ce serait plutôt un cheval de Troie qui va contribuer à dégrader davantage les déficits de telle sorte à justifier l'interventionnisme de l'Etat dans ce dernier pan de la protection sociale.
Le premier objectif est de mettre en place le système à points, peu importe qu'il n'y ait ni universalité, ni équité, ni équilibre financier : l'essentiel est de construire le cadre qui permettra d'agir sur l'ensemble sans nouvelle réforme.
Il n'y a aucun clou de Bruxelles qui fixe les dépenses de retraites à 14% du PIB ; d'ailleurs, ce ratio n'a strictement aucun sens, mais passons ... dans les pires scénarios établis par le COR, on arrivait à 13.8%
mais il ne faut pas se leurrer, quand on plafonne des dépenses à un taux qui ne correspond à rien, c'est qu'on sait que le ratio risque de le dépasser ; la baisse générale des pensions est donc implicite, et le système à points est là pour ça.
je ne sais pas si toutes les catégories dans la fonction publique obtiendront gain de cause, mais même si c'était le cas, il ne faut pas oublier le plan de suppression d'environ 120 000 postes, suspendu pour l'instant ; il est évident que si on persiste dans cette direction, non seulement le déséquilibre démographique va se creuser en grevant les recettes des caisses de retraites, et donc conduire à de nouveaux impératifs d'économies, mais en plus dégrader les services publics déjà bien mis à mal.
et oui, encore le privé qui se prendra tout dans la tête parce qu'il n'a pas de pouvoir de nuisance ; ça tient à ça, "l'universalité et l'équité"
on oublie cependant que cette injustice criante se reportera sans nul doute dans les urnes ...