"bobo de gôche", mode d’emploi
Posté : 10 janvier 2012 19:05
Vous en êtes peut-être un, vous en connaissez sûrement dans votre entourage…
Ce qui est sûr, c’est que le "bobo de gôche" est devenu en quelques années un élément incontournable de notre société.
A quoi le reconnaît-on ?
C’est très simple :
il est plutôt cultivé, dispose d’un revenu correct, vit dans les beaux quartiers, mange assez souvent bio, lit Axel Kahn, Marianne, Libé…, regarde Canal Plus, rit aux éclats des "vannes" de Stéphane Guillon, est encarté au PS ou (petite variante) au PRG, et, bien sûr, déteste (le mot est faible) Nicolas Sarkozy.
Pas à une contradiction près, il collectionne les ambiguïtés :
- Habillé de façon "cool", il achète ses fringues dans des magasins hors de prix !
- Il parcourt quelquefois le bitume de sa ville en vélo… mais transporte sa famille en 4x4 ou en grosse berline !
- Il dit que les étrangers sont des gens formidables… mais n’en fréquente pas !
- Il pense que les logements sociaux sont indispensables… mais n’en veut pas dans
son quartier !
- Fervent partisan de l’école publique… il inscrit fréquemment ses enfants dans le privé !
- Ecolo dans l’âme… il ne peut vivre sans clim', et habite un environnement hyper high-tech !
- Défenseur de la laïcité, anti-catho de base… il défend avec acharnement l’Islam au nom de la liberté d’expression !
-Toujours prêt à dénoncer une délocalisation… il achète souvent des produits fabriqués à l’étranger !
Son problème est en fait très banal : il est de gauche en théorie, mais reste très conservateur en pratique.
Il a progressivement remplacé l’électorat ouvrier et populaire du PS, et s’affirme aujourd’hui comme le principal soutien aux idées (un peu confuses) défendues par les socialistes.
Pas vraiment méchant, le bobo est toujours prêt à manifester (calmement), s’exprimer (avec de jolis verbes), signer des pétitions (c’est son truc)…
Sans lui, pas de grèves des profs, pas de manifs pour soutenir les sans-papiers ou ceux qui ne disposent pas de logement (qui sont bien souvent les mêmes)...
Très présents dans les médias (c’est un nid), dans l’Education nationale, rue de Solférino, dans les communautés gays ou lesbiennes...
ils ne sont pas très nombreux, mais ont "la main longue".
Alors, si vous en rencontrez un, quelques conseils de base :
- ne parlez pas de colonialisme,
- ne dites pas de mal des "éléphants",
- restez évasif sur l’immigration,
- ne vous exprimez pas sur l’insécurité,
- vantez les mérites des profs,
- lâchez deux ou trois trucs anti-Sarko,
- demandez-lui l’adresse d’une boutique bio…
Un bobo ne mord pas, certes, mais il parle beaucoup.
Alors, en suivant les conseils énumérés ci-dessus, vous éviterez les grandes tirades soporifiques, confuses, démagos, et complètement contre-productives.