relation leucémie enfants et centrales nucléaires proches?
Posté : 12 janvier 2012 07:51
Des scientifiques s'interrogent sur des cas de leucémie chez les enfants de moins de 15 ans, qui pourraient être plus nombreux aux abords des centrales nucléaires françaises, selon une étude dont les résultats ne permettent cependant pas de tirer des conclusions formelles.
Un "excès de cas" de leucémie chez des enfants de moins de 15 ans a été observé autour de dix-neuf centrales nucléaires françaises sur une période de six ans. L'étude relève quatorze cas de leucémie d'enfants dans un rayon de moins de cinq kilomètres autour des dix-neuf sites nucléaires sur la période de 2002-2007, alors que les taux d'incidence nationaux prédisaient la survenue de 7,4 cas en moyenne.
Cet excès n'a toutefois pas été "retrouvé" sur une période plus longue de dix-huit ans, selon cette étude menée par Jacqueline Clavel, chercheuse à l'Institut national supérieur des études et de la recherche médicale (Inserm). "Lorsque l'on considère globalement la période 1990-2007, cet excès de risque n'est pas retrouvé, souligne Mme Clavel, qui estime que "le lien avec les très faibles radiations ionisantes émises par les centrales en fonctionnement normal ne peut pas être établi". "Aucun excès de risque de leucémie dans les zones les plus exposées aux rejets gazeux des centrales n'a été observé", a-t-elle ajouté.
La France, qui exploite cinquante-huit réacteurs nucléaires, est le pays le plus dépendant de cette énergie. Objet d'un relatif consensus pendant de longues années, l'énergie nucléaire suscite un débat de plus en plus vif. Le candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle, François Hollande, est favorable à une réduction de sa part dans l'électricité consommée en France. Les écologistes, de leur côté, veulent une sortie du nucléaire. Ces deux options sont fermement rejetées par le président Nicolas Sarkozy.
La semaine dernière, un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un organisme indépendant, avait préconisé d'investir des milliards d'euros dans les centrales françaises pour améliorer leur sécurité, à la lumière de la catastrophe de Fukushima.