reclassé en Grèce pour 900 € mensuel
Posté : 27 février 2012 19:02
La compagnie charter Air Méditerranée basée au Fauga, près de Toulouse, s’apprête à licencier 85 personnes. Elle propose à une trentaine de ses salariés un reclassement dans sa filiale grecque Hermès Airlines, provoquant la colère du syndicat national des pilotes de lignes.
Avec un chiffre d’affaire d’environ 180 M€ en 2011, la compagnie créée en 1997 par Antoine Ferretti, son PDG, est en difficulté depuis deux ans. 85 postes vont être supprimés et une trentaine de reclassements seront proposés en Grèce. « Nous avons perdu presque 20% de notre CA, notamment à cause du Printemps arabe, mais nous subissons aussi la concurrence tchétchène et lituanienne » affirme Antoine Ferretti, qui récuse le terme de délocalisation. Selon lui, la compagnie opère une restructuration et développe sa filiale grecque créée en 2011.
Colère du coté du Syndicat national des Pilotes de Ligne : le délégué SNPL chez Air Méditerranée, Denis Roumier, dénonce une « fuite en avant ». Selon lui la trentaine de pilotes et hôtesses qui se voient proposer un reclassement en Grèce auront un salaire réduit de 30% en moyenne, avec un salaire mensuel de 900 € à Athènes pour les hôtesses, et de 3700 euros pour les pilotes (contre 6000 € en France). « Si c’est le seul moyen pour retrouver de la compétitivité, cela veut dire que les autres compagnies feront la même chose, et il y en aura toujours une pour délocaliser plus loin, là où ce sera moins cher » déclare Denis Roumier, refusant « la précarisation du métier ».
"Des conditions peu alléchantes"
La direction d’Air Méditerranée se défend. Pour Antoine Ferretti, au lieu de 85 licenciements, il y aurait pu n’en avoir que 60 si « les ayatollah du SNPL » avaient accepté l’accord qui leur a été proposé « de travailler un petit peu plus » selon le PDG. Pour Denis Roumier, « ce n’était pas un accord mais un chantage, il faudrait être disponible 24h sur 24h pour l’entreprise au détriment de toutes les règles de sécurité ». Le syndicaliste met en cause « les mauvaises compétences dans l’encadrement d’Air Méditerranée ».
De son côté Antoine Ferretti reconnaît que les conditions salariales d'Hermès Airlines sont peu alléchantes mais rappelle qu’il est dans l’obligation légale de proposer une solution de reclassement. La centaine d’emplois du site du Fauga n’est
pas concernée puisque c’est là que se situent les sièges sociaux d’Air Méditerranée mais aussi d’Hermès Airlines.