à la demande de Sarkozy, 4 prédicateurs musulmans interdits
Posté : 29 mars 2012 14:48
Quatre prédicateurs musulmans ont été interdits d'entrée sur le territoire français, soupçonnés d'avoir appelé "à la haine" et à "la violence", ont annoncé jeudi les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères dans un communiqué conjoint.
"A la demande du président de la République, Nicolas Sarkozy, le gouvernement a décidé d'interdire l'entrée sur le territoire français de quatre personnalités étrangères invitées au congrès de l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) qui se tiendra au Bourget du 6 au 9 avril 2012", selon le communiqué.
Ces quatre noms s'ajoutent à ceux des religieux qatari Youssef Qaradaoui et égyptien Mahmoud Al Masri qui "ont, quant à eux, renoncé à venir", alors qu'ils sont aussi invités au congrès, selon les ministères.
Le gouvernement regrette par ailleurs l'invitation par l'UOIF de l'intellectuel suisse Tariq Ramadan "dont les positions et les propos sont contraires à l'esprit républicain, ce qui ne rend pas service aux musulmans de France".
Le président Sarkozy a appelé la semaine dernière l'émir du Qatar lui-même pour lui dire, au sujet de l'influent Qaradaoui, titulaire d'un passeport diplomatique qatari, que "ce monsieur n'était pas le bienvenu sur le territoire de la République française", avait dit le chef de l'Etat.
Les quatre prédicateurs concernés par l'interdiction annoncée jeudi de se rendre en France sont le Palestinien Akrima Sabri, les Saoudiens Ayed Bin Abdallah Al Qarni et Abdallah Basfar, et l'Egyptien Safwat Al Hijazi.
"Les positions et les propos tenus par ces personnes qui appellent à la haine et à la violence portent gravement atteinte aux principes de la République et, dans le contexte actuel, représentent un fort risque de troubles à l'ordre public", expliquent Beauvau et le Quai d'Orsay.
Selon une source gouvernementale française, Akrima Sabri aurait affirmé que "des centaines de femmes sont prêtes à se sacrifier ou à sacrifier leurs propres enfants" pour la cause palestinienne.
Al Qarni aurait lui qualifié, dans un ouvrage, les juifs de "frères des singes et des porcs". Quant à Al Hijazi, il aurait revendiqué son antisémitisme appelant sur une chaîne de télévision à "dévorer les juifs avec (les) dents", selon la même source.
Quant à Abdallah Basfar, il aurait légitimé "le fait de battre son épouse si elle n'obéit pas à son mari", a-t-on ajouté.
"Mais alors que la France est frappée par des extrémistes qui l'attaquent au nom d'idéologies ou de croyances dévoyées, il est capital que ces libertés s'exercent dans le cadre de la loi et dans le respect des valeurs fondamentales qui sont les nôtres: les droits de l'Homme, l'égalité entre les hommes et les femmes, la laïcité, le respect des religions et des opinions des autres, le refus des communautarismes".
Pour autant, "le gouvernement protège la liberté de tous les cultes et est attaché à ce que les musulmans de France puissent vivre librement leur foi" et "est attaché à la liberté d'expression, droit fondamental garanti par la constitution, ajoute le communiqué.