100 milliards de plus pour nos enfants : la dette culmine
Posté : 30 mars 2012 11:11
La dette de l'État représentait 85,8% de la richesse nationale au 31 décembre dernier, selon l'Insee. À 5,2%, le déficit public, c'est-à-dire la différence entre recettes et dépenses, se replie par rapport à 2010.
Question finances publiques, la France s'est montrée meilleure que prévu en 2011. Le gouvernement a réussi à réduire le déficit public, c'est-à-dire la différence entre ses recettes et ses dépenses, à 5,2% du produit intérieur brut (PIB), contre un déficit de 7,1% en 2010. En chiffres bruts, l'État a toutefois dépensé sur l'année 103,1 milliards d'euros de plus que ce qu'il a gagné.
«En 2011, la France s'était engagée à réduire son déficit pour être à 5,7% (du PIB). La France a fait beaucoup mieux grâce aux efforts des Français, puisque nous serons à 5,2», s'est félicité le président Nicolas Sarkozy ce vendredi matin sur Europe 1. «C'est une excellente nouvelle», a réagi pour sa part le ministre de l'Économie François Baroin.
Des recettes dynamiques
«Pour la troisième année consécutive, le déficit s'affiche de façon significative sous l'objectif initial, note Dominique Barbet, économiste marché à BNP Paribas CIB. Cela devrait aider le prochain gouvernement à respecter, voire à améliorer, l'objectif de déficit pour 2012 (4,5% du PIB) puis à atteindre celui de 2013 (3%).»
Ce bon résultat s'explique en partie par le dynamisme des recettes (impôts, taxes, etc.). En augmentant de 5,9%, ces dernières sont passées de 49,5% du PIB en 2010 à 50,7% en 2011. En conséquence, «le taux de prélèvements obligatoires augmente de 1,3 point en 2011, à 43,8% du PIB, sous l'effet de la hausse des impôts (+7,8%)», précise l'Insee. Dans le détail, les recettes liées aux impôts sur le revenu et sur le patrimoine ont augmenté de 10%.
Baisse relative des dépenses
Les dépenses ont pour leur part baissé relativement à la richesse nationale, représentant 56,6% du PIB en 2010 et 55,9 % en 2011. Dans l'absolu, elles croissent de 2,1%, après 2,3% en 2010. «Les dépenses de fonctionnement ralentissent particulièrement», relève l'Insee. Les rémunérations des fonctionnaires ont augmenté moins rapidement que l'année passée (+1,6% après +2,1%). Les consommations intermédiaires ont même diminué de 1,5% grâce à l'absence de livraisons de matériel militaire.
Les intérêts de la dette ont pour leur part fortement augmenté, de 9,5% sur l'année. En cause, la hausse de la dette, mais aussi celle de l'inflation. Une partie des emprunts étant indexée sur la progression des prix, cela a provoqué une augmentation des intérêts à verser aux créanciers.
Record pour la dette
La dette, qui est alimentée par l'accumulation des déficits années après années, a continué de grimper en 2011, pour atteindre 1717,3 milliards d'euros, soit 85,8% du PIB. Elle est en hausse de 122,1 milliards d'euros par rapport à l'année précédente (en 2010, elle avait gonflé de 101,7 milliards d'euros). Les prêts accordés aux pays en difficulté de la zone euro (Grèce, Portugal, Irlande) ont alimenté la dette à hauteur de 10,4 milliards d'euros.