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La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 31 mars 2012 07:42
par Crapulax
Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy a adopté ce vendredi un budget d'austérité de 27 milliards d'euros, visant à réduire le déficit de 8,51 % en 2011 à 5,3 % cette année. Un effort sans précédent.

«C'est le budget le plus austère de notre démocratie», a indiqué, laconique, le ministre espagnol des Finances, Cristobal Montoro, après l'adoption par le gouvernement du budget pour 2012, qui prévoit 27 milliards d'euros d'économies cette année, afin de respecter l'objectif de 5,3 % de déficit, fixé par l'Eurogroupe.

Ce budget de rigueur a été adopté sous la pression des marchés et de Bruxelles, qui ne cachent pas leurs inquiétudes quant à la solvabilité de Madrid.

Les nouvelles restrictions visent d'abord les fonctionnaires. Leur salaire sera gelé cette année. Les employés publics avaient déjà vu leurs revenus amputés de 5 % en 2010. À l'époque, la rigueur était administrée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero.

Les ministères verront leurs budgets réduits de 16,9 %. «Nous avons d'abord fait le travail chez nous», a argumenté la numéro deux du gouvernement, Soraya Sáenz de Santamaría. Côté recettes, l'impôt sur les sociétés doit être relevé, alors que la TVA reste intouchée, afin de ne pas tuer la consommation.

L'Espagne a terminé l'année 2011 avec un déficit de 8,51 % du PIB, au lieu des 6 % prévus. L'équipe de Mariano Rajoy accuse le gouvernement Zapatero de l'envolée du déficit. «La situation aurait été différente si nous avions trouvé de meilleurs chiffres à notre arrivée», a déclaré le gouvernement.

Le ministre de l'Économie, Luis de Guindos, croit savoir que le budget «convaincra ses partenaires européens». Reste à savoir quelle sera la réaction des Espagnols, au lendemain de la grève générale et des manifestations monstres qui jeudi ont agité tout le pays.

Source:Le Figaro.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 31 mars 2012 08:37
par tisiphoné
demain c'est nous ?

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 31 mars 2012 11:12
par GEORGES
tisiphoné a écrit : demain c'est nous ?
Cela peut être cela aussi.
L'Islande.
Les citoyens récupèrent leurs droits

Contrairement aux attentes mondiales, la crise a conduit la population à prendre le contrôle de son pays, à travers un processus de démocratie participative directe. Ceci a finalement conduit à une nouvelle constitution, mais seulement après une persévérance féroce.
Geir Haarde, le premier ministre d'une coalition gouvernementale sociale-démocrate, négocia un prêt important. Mais la communauté financière étrangère fit pression pour que l’Islande impose des mesures drastiques.
Des protestations et des émeutes s'ensuivirent, obligeant finalement le gouvernement à être remplacé par une coalition de gauche nouvellement formée.
La coalition se plia finalement face aux exigences provenant de l'extérieur et selon lesquelles l'Islande devait payer une dette totale qui aurait exigé de chaque Islandais de payer 130 $ par mois pendant quinze ans, à 5,5% d'intérêt, afin de rembourser une dette contractée par des parties privées vis-à-vis d’autres parties privées. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
Ce qui s'est passé ensuite fut extraordinaire. La croyance selon laquelle les citoyens devaient payer pour les erreurs d'un monopole financier, qu'une nation entière devait être taxée afin de rembourser les dettes privées, fut brisée.
Les relations, animées entre les citoyens et leurs politiciens, habilitèrent les dirigeants de l'Islande à agir aux cotés de leurs électeurs. Le chef de l'État,Olafur Ragnar Grimsson, refusa de ratifier la loi qui rendait les Islandais responsables des dettes bancaires et soutint les appels à la tenue d’un référendum.

La communauté internationale furieuse

Le communauté internationale ne fit qu'accroître la pression. La Grande-Bretagne et la Hollande mirent le gouvernement et la population islandaises en garde contre des représailles terribles qui isoleraient le pays, incluant l'arrêt de l'aide du FMI et le gel des comptes bancaires islandais étrangers.
Lors du référendum du mois de mars 2010, 93% de la population votèrent contre le remboursement de la dette. Le FMI gela immédiatement son prêt. Mais l'Islande n'allait pas se laisser intimider. Comme Grimsson le dit: « On nous a dit que si nous refusions les conditions de la communauté internationale, nous deviendrions le Cuba du nord. Mais si nous les avions acceptées, nous serions devenus l'Haïti du nord ».
Avec le soutien des citoyens furieux, le gouvernement lança des enquêtes civiles et pénales contre les personnes responsables de la crise financière. En conséquence, l'ancien ministre des Finances purgea une peine de prison de deux ans, alors qu'Interpol émit des mandats d'arrêt internationaux contre les banquiers impliqués dans le krach.
Les Islandais se mirent également d'accord sur certaines mesures de réduction budgétaire comme le démantèlement de leurs infrastructures militaires - l'IslandicDefense Agency (Agence islandaise de la défense, ou IDA), cessa d'exister en janvier 2011.

La nouvelle constitution de l’Islande

Afin de libérer le pays du pouvoir exagéré de la finance internationale et de l'argent virtuel, le peuple islandais décida de rédiger une nouvelle constitution.
La population procéda à l’élection de 25 citoyens parmi 522 adultes n'appartenant à aucun parti politique, mais recommandés par au moins trente personnes. Les réunions des électeurs furent diffusées en ligne, et les citoyens purent envoyer leurs commentaires et suggestions, étant les témoins de ce document à mesure qu'il prenait forme.
La constitution qui émergea de ce processus de démocratie participative fut soumise au parlement pour approbation à l'automne.
On a dit au peuple grec que la privatisation de leur secteur public était le seul moyen de garder le pays à flot. Les peuples de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal sont confrontés à des pressions similaires.
Ils pourraient, ainsi que le reste d'entre nous, apprendre beaucoup de l'Islande, en refusant de se plier à des intérêts étrangers et en déclarant haut et fort que les gens peuvent reprendre et reprendront leur pouvoir.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 31 mars 2012 11:25
par tisiphoné
GEORGES a écrit : Cela peut être cela aussi.
L'Islande.
Les citoyens récupèrent leurs droits

Contrairement aux attentes mondiales, la crise a conduit la population à prendre le contrôle de son pays, à travers un processus de démocratie participative directe. Ceci a finalement conduit à une nouvelle constitution, mais seulement après une persévérance féroce.
Geir Haarde, le premier ministre d'une coalition gouvernementale sociale-démocrate, négocia un prêt important. Mais la communauté financière étrangère fit pression pour que l’Islande impose des mesures drastiques.
Des protestations et des émeutes s'ensuivirent, obligeant finalement le gouvernement à être remplacé par une coalition de gauche nouvellement formée.
La coalition se plia finalement face aux exigences provenant de l'extérieur et selon lesquelles l'Islande devait payer une dette totale qui aurait exigé de chaque Islandais de payer 130 $ par mois pendant quinze ans, à 5,5% d'intérêt, afin de rembourser une dette contractée par des parties privées vis-à-vis d’autres parties privées. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
Ce qui s'est passé ensuite fut extraordinaire. La croyance selon laquelle les citoyens devaient payer pour les erreurs d'un monopole financier, qu'une nation entière devait être taxée afin de rembourser les dettes privées, fut brisée.
Les relations, animées entre les citoyens et leurs politiciens, habilitèrent les dirigeants de l'Islande à agir aux cotés de leurs électeurs. Le chef de l'État,Olafur Ragnar Grimsson, refusa de ratifier la loi qui rendait les Islandais responsables des dettes bancaires et soutint les appels à la tenue d’un référendum.

La communauté internationale furieuse

Le communauté internationale ne fit qu'accroître la pression. La Grande-Bretagne et la Hollande mirent le gouvernement et la population islandaises en garde contre des représailles terribles qui isoleraient le pays, incluant l'arrêt de l'aide du FMI et le gel des comptes bancaires islandais étrangers.
Lors du référendum du mois de mars 2010, 93% de la population votèrent contre le remboursement de la dette. Le FMI gela immédiatement son prêt. Mais l'Islande n'allait pas se laisser intimider. Comme Grimsson le dit: « On nous a dit que si nous refusions les conditions de la communauté internationale, nous deviendrions le Cuba du nord. Mais si nous les avions acceptées, nous serions devenus l'Haïti du nord ».
Avec le soutien des citoyens furieux, le gouvernement lança des enquêtes civiles et pénales contre les personnes responsables de la crise financière. En conséquence, l'ancien ministre des Finances purgea une peine de prison de deux ans, alors qu'Interpol émit des mandats d'arrêt internationaux contre les banquiers impliqués dans le krach.
Les Islandais se mirent également d'accord sur certaines mesures de réduction budgétaire comme le démantèlement de leurs infrastructures militaires - l'IslandicDefense Agency (Agence islandaise de la défense, ou IDA), cessa d'exister en janvier 2011.

La nouvelle constitution de l’Islande

Afin de libérer le pays du pouvoir exagéré de la finance internationale et de l'argent virtuel, le peuple islandais décida de rédiger une nouvelle constitution.
La population procéda à l’élection de 25 citoyens parmi 522 adultes n'appartenant à aucun parti politique, mais recommandés par au moins trente personnes. Les réunions des électeurs furent diffusées en ligne, et les citoyens purent envoyer leurs commentaires et suggestions, étant les témoins de ce document à mesure qu'il prenait forme.
La constitution qui émergea de ce processus de démocratie participative fut soumise au parlement pour approbation à l'automne.
On a dit au peuple grec que la privatisation de leur secteur public était le seul moyen de garder le pays à flot. Les peuples de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal sont confrontés à des pressions similaires.
Ils pourraient, ainsi que le reste d'entre nous, apprendre beaucoup de l'Islande, en refusant de se plier à des intérêts étrangers et en déclarant haut et fort que les gens peuvent reprendre et reprendront leur pouvoir.
c'est bizarre que les médias ne s'intéressent pas plus à l'Islande ^^

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 31 mars 2012 11:27
par GEORGES
C'est simple ils sont aux ordres et de cette histoire ils en ont peur.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 31 mars 2012 18:35
par gemmill
tisiphoné a écrit : demain c'est nous ?

pas de blem , c'est prévu... :twisted:

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 09:15
par sacamalix
tisiphoné a écrit : c'est bizarre que les médias ne s'intéressent pas plus à l'Islande ^^
Combien d'habitants en Islande ? 320 000 habitants !!!! A comparer aux 65 millions de français, et tout ce qui s'ensuit en terme d'infrastructure, d'emploi...
L'exemple islandais est beau, mais je ne pense pas qu'il soit transposable à la France... Ne serait-ce que le démantèlement des outils de défense !!!

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 19:57
par Fonck1
sacamalix a écrit :

Combien d'habitants en Islande ? 320 000 habitants !!!! A comparer aux 65 millions de français, et tout ce qui s'ensuit en terme d'infrastructure, d'emploi...
L'exemple islandais est beau, mais je ne pense pas qu'il soit transposable à la France... Ne serait-ce que le démantèlement des outils de défense !!!
+1

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 20:01
par tisiphoné
Fonck1 a écrit : +1
ce qui est transposable c'est respecter la voix du peuple.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 20:06
par Fonck1
bah chez nous,ils l'ont pas respectée au moins une fois.
le peuple avait voté.

c'est le début de la non-démocratie.

je crois que la rigueur s'impose uand on a trop dépensé,c'est une évidence.
aujourd’hui,le commerce est mondial,celui qui pense que ca va changer se trompe.
ce n'est pas qu'un problème d'industrie,c'est aussi un problème de petites boites.

un espagnol est aujourd'hui autant en concurrence avec un français qu'un brésilien ou un japonais.
il y en a qui ont cru que l’Europe allait leur permettre de dépenser sans compter.

la cigale ayant bien chanter,elle demande a la fourmis asiatique de lui payer a bouffer pour l'hiver.
pour info,chez eux,tout a augmenté aussi,il ne faut pas croire!

ils commencent a avoir des problèmes de différences de classes sociales,et les manifs sont réprimées a la dure.

les espagnols vont faire comme tout le monde,se serrer la ceinture et fini les dépenses inconsidérés.

mais ne vous leurrez pas,ca sent la poudre chez nous aussi :twisted:

ceux qui auront trop empruntés vont bouffer la baraque.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 20:19
par sacamalix
tisiphoné a écrit : ce qui est transposable c'est respecter la voix du peuple.
Tout à fait, mais la voix de quel peuple ? Le peuple socialiste ou le peuple libéral ? Dans un pays de 65 millions d'habitants, il y a quasiment 65 millions d'intérêts divergents...Comment les concilier sur une telle question ???
Encore une fois, leur petit nombre a joué pour eux...

Ensuite, le cas islandais était au final très simple : avant la crise, l'Islande était un paradis fiscal. Il y avait des banques dans tous les coins de rue, et des richesses cumulées au-delà de l'entendement pour une si petite population. Mais, à l'heure de la crise, le problème s'est posé là-bas comme chez nous : les banques étant en faillite, il fallait les sauver pour sauver l'économie du pays. Sauf que les sommes nécessaires représentaient plusieurs fois le budget total du pays. Il n'y avait donc pas beaucoup de choix, et l'Islande a laissé couler ses banques et s'est refermée sur elle-même, avec succès.
Bref, vu que la France n'était pas un paradis fiscal, que ça n'est pas une île, qu'on a l'euro et que, même si ça représentait un gros effort, l'Etat avait les moyens de supporter l'aide aux banques, la situation ne peut pas être comparée...

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 20:23
par anakin
Respecter la voix des citoyens c'est quoi. Sachant que les français par nature répondent non à une question.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 22:04
par Fonck1
anakin a écrit : Respecter la voix des citoyens c'est quoi. Sachant que les français par nature répondent non à une question.
la je ne suis pas d'accord : si on explique les choses simplement,les français sont assez intelligent pour comprendre.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 22:07
par anakin
Euh, c'était quoi la question pour le dernier référendum ? Je suis sur que la majorité des français ont commencé par dire non.

Moi, la première chose que j'ai pensé c'est oui. Et après qu'on m'explique pourquoi je devrais voter non.

Re: La rigueur adoptée en Espagne.

Posté : 02 avril 2012 22:10
par Fonck1
anakin a écrit : Euh, c'était quoi la question pour le dernier référendum ? Je suis sur que la majorité des français ont commencé par dire non.

Moi, la première chose que j'ai pensé c'est oui. Et après qu'on m'explique pourquoi je devrais voter non.
c'est bien le problème.
une constitution ca doit être simple.
on ne peux pas demander aux gens de signer un chèque en blanc sans savoir ce que l'on va avoir en retour.