pourquoi le vendredi 13 est-il censé porter chance ?
Posté : 13 avril 2012 09:50
alors le vendredi 13, chance pour vous ?Elisabeth Belmas explique que la superstition liée au vendredi 13 est née d'une ambivalence symbolique du nombre. Les croyances anciennes associaient tantôt le 13 à la malchance, tantôt à la chance. L'historienne rappelle que la malchance renvoie à la Cène, le dernier repas du Christ alors que Judas vient de le trahir, mais aussi aux légendes nordiques ou encore à "la date du 13 octobre 1307, où le roi de France Philippe IV le Bel ordonna l'arrestation de tous les chevaliers de l'ordre du Temple". Elisabeth Belmas cite aussi les anthropologues qui voient dans le 13 "un lointain préjugé envers les menstruations des femmes, soumises aux treize cycles lunaires que compte une année".
Mais le nombre 13 était vu comme un signe de chance chez les Egyptiens ou chez les Chinois de Hong Kong qui considèrent encore aujourd'hui que "treize rime avec deux mots qui, pris ensemble, signifient 'sûr de vivre' sinon 'destiné à prospérer'". L'historienne explique que finalement c'est "l'arcane XIII du tarot initiatique qui traduit le mieux l'équivalence du nombre treize". Cette arcane représente "par analogie avec la mort, le début de la vie spirituelle (...) la transition entre deux cycles, une mort initiatique suivie d'une renaissance".
Au cours de l'histoire, la symbolique attachée au jour du vendredi a, elle aussi, évolué. En premier lieu, le vendredi païen célébrait Aphrodite (ou Vénus chez les Romains), qui était "le jour le plus joyeux de la semaine".
Puis quand le christianisme est devenu la religion officielle de l'Empire romain, c'est le vendredi saint qui a pris la place du vendredi païen. Le vendredi saint est "le jour de la Passion du Christ". Ce jour est alors devenu "par essence un jour d'affliction, que l'Eglise catholique a longtemps marqué par l'obligation de s'abstenir de viande voire de jeûner".
Elisabeth Belmas émet plusieurs hypothèses quant aux croyances liées au 13 de nos jours. Selon elle, "la déchristianisation des sociétés européennes dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, a entraîné l'abandon progressif des rituels religieux", voire même un "rejet total des références religieuses" à la fin du XIXème siècle. Le déclin de la religion a favorisé la montée de la science et de la raison, mais aussi de pratiques ésotériques comme la chiromancie, l'astrologie ou encore la numérologie.