Le chèque est en sursis
Posté : 25 avril 2012 10:03
Le chèque, un archaïsme bien franchouillard qui coûte trop cher à nos banques. C’est la conclusion d’un rapport publié mercredi par l’ancien directeur général du Crédit agricole Georges Pauget et le président du Comité consultatif du secteur financier CCSF Emmanuel Constans.
Les auteurs du rapport préconisent donc d’agir vite. Parmi leurs propositions: réduire par deux le nombre de chèques émis en France d’ici 2017 pour pouvoir investir massivement dans les nouveaux moyens de paiement.
Contactée mardi par 20Minutes, la Fédération bancaire française (FBF) ne commentait pas cet objectif chiffré mais indiquait partager le diagnostic: «Dans certains pays, comme la Belgique ou l’Allemagne, le chèque n’existe quasiment plus et les consommateurs utilisent le virement qui est beaucoup plus simple que le chèque que l’on doit apporter à la banque et qui est un mode de paiement assez archaïque», commente un porte-parole.
Le développement des paiements par carte, déjà choisie pour 43 % des transactions, constitue une des pistes privilégiées des banques pour renverser la tendance. «Les banques proposent aux commerçants une offre tarifaire adaptée aux paiements par carte inférieurs à 15 euros, ce qui devrait développer encore l’utilisation de la carte», expliquait lundi la FBF dans un commentaire publié sur son site internet. «Par ailleurs, elles développent les solutions de paiements sans contact dans un cadre de sécurité maximale», ajoutait-elle.
Reste à convaincre les Français! Si l’usage des chèques recule en moyenne de 4 % par an depuis 2002, ils en restent de fervents adeptes selon une étude publiée en mars 2011 par le CCSF, 11 % d’entre eux déclarent même qu’ils seraient très gênés par sa disparition.
Parmi les usages privilégiés: les frais scolaires et les activités socioculturelles, les cadeaux en argent, les services à la personne ou les dépenses médicales. Plus la somme est importante, plus l’usage du chèque serait prisé.
Une tendance qui est «encouragée par certaines administrations publiques comme les crèches ou les cantines scolaires qui n’acceptent que ce mode de paiement», souligne la FBF.
Pour les banques françaises, la diminution de l’usage du chèque dépend donc notamment «d’une acceptation de moyens de paiement électroniques plus généralisée dans la sphère publique». Une mutation qui pourrait être accélérée parle déploiement du système de prélèvement européen SEPA à l’horizon 2014.
«Faciliter» et «sécuriser» les nouveaux modes de paiement dématérialisés comme le préconisent les auteurs de ce rapport pourraient donc ne pas suffire sans un gros effort de pédagogie!