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faut-il craindre des licenciements après les élections?

Posté : 28 avril 2012 09:04
par tisiphoné
Retardés, démentis ou prêts à être dégainés, ils risquent partout de se multiplier après le 6 mai. Inventaire.

L’après présidentielle risque d’être violent sur le front de l’emploi. Les plans sociaux vont tomber. Jusqu’ici, le gouvernement fait mine de s’activer pour sauver les entreprises en difficulté, freinant des quatre fers pour éviter de nouveaux chômeurs. Du moins jusqu’à l’élection. Après...

«Reporter à plus tard» les licenciements

Ce matin, les ouvriers du site PSA d’Aulnay-sous-Bois ont été reçus par le président-candidat Sarkozy. L’inquiétude est forte à l’usine Peugeot-Citroën depuis la divulgation, en juin dernier, de documents de travail internes du constructeur. Ils émettent l'hypothèse d'une fermeture de l’usine. Plus de 3.300 salariés sont concernés. Les salariés ont obtenu une réunion avec le ministre de l’Industrie Eric Besson et la direction de PSA. Un premier pas insuffisant pour les syndicats qui craignent que PSA ne cherche à gagner du temps. «Une fois que les élections seront passées, plus personne ne s’en souviendra mais nous, nous aurons en face de nous le plan de fermeture de l’usine», lance Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site d’Aulnay, par ailleurs membre de Lutte Ouvrière.

Dès la mi-février, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, tirait la sonnette d’alarme sur Public Sénat. «Certains chef d’entreprises et DRH me disent que, toutes les semaines, le ministre du Travail leur téléphone pour leur demander leur intention vis-à-vis de l’emploi et leur dire que s’ils avaient l’intention de licencier, qu’ils les reportent à plus tard. Plusieurs me l’ont dit. C’est une réalité», affirmait dans l’émission “Preuves par 3” le leader syndical. Xavier Bertrand avait plus ou moins démenti. Sans dissiper les craintes.

20 à 30.000 suppressions dans la grande distribution et l’alimentaire ?

Dans un secteur comme la grande distribution et l’alimentaire, les mois à venir s’annoncent tendus. «On sait qu’au niveau de la COOP d’Alsace, qui est sous enseigne Leclerc, et pour d’autres entrepôts, des plans sociaux existent. Ils sont bien ficelés. Ils pourraient sortir après la présidentielle», affirme à publicsenat.fr Dejan Terglav, secrétaire fédéral FO en charge du secteur. Il continue : «On sait qu’à Carrefour des plans existent aussi, avec des suppressions d’emplois importantes. Là aussi, ils sont pour le moment bloqués».

Pour compléter ce sombre tableau, «l’agro-alimentaire pourrait faire la même chose. Tous les grands groupes sont concernés : Danone, Nestlé, Coca-Cola. Des plans sont prêts. Est-ce qu’ils vont l’appliquer ? A quel degré ? Personne ne sait encore», selon Dejan Terglav. Sur les 640.000 emplois en France du secteur grande distribution et alimentaire, «il pourrait y avoir 20 à 30.000 suppressions d’emplois selon un scenario noir», affirme le délégué FO. «Et encore, je suis modeste».

Tous les secteurs sont touchés. La banque est concernée. Des plans de départs volontaires, comme à la Société générale avec 800 personnes, ont déjà été annoncés. L’assurance aussi. Selon La Tribune, Groupama «ne pourra échapper au plan social». Des «craintes» existent aussi dans des secteurs comme «les services à la personne ou le secteur associatif», relève Laurent Berger, secrétaire national CFDT en charge de l’emploi.

L’Etat met la pression

La Fnac, quant à elle, a déjà annoncé un plan social. 310 emplois seront supprimés en France. Selon le magazine Challenges, Xavier Bertrand – là encore – aurait demandé de ne pas aller plus loin d’ici l’élection. «On n’a eu ni démenti, ni confirmation. Ils ne donneront pas d’autres informations. Du moins jusqu’à la présidentielle», croit André Chapuis, délégué CGT à la Fnac.

Le gouvernement freine des quatre fers. Quand l’AFP annonce en novembre dernier 1.000 à 1.200 suppressions d’emplois chez le géant du nucléaire Areva, le PDG Luc Oursel est aussitôt convoqué à Bercy et François Baroin dément tout plan social. Impossible à accepter pour l’Etat actionnaire, à 87%.

A la Sernam, c’est 1.400 personnes qui sont menacées de perdre leur emploi. Seul repreneur possible : Geodis, filiale de l’entreprise publique SNCF. La Sernam appartenait à la SNCF avant d’être privatisée en 2005, par injonction de Bruxelles. Le Plan de Géodis prévoit 826, voire juste 622 sauvegardes d’emplois. Le tribunal de commerce de Nanterre donnera demain sa décision sur cette offre.

«Craintes» chez Air France

Chez Air France, après une première phase de réduction des coûts annoncée par le nouveau PDG Alexandre de Juniac, le plat de résistance, avec des réformes structurelles, est prévu… pour juin. Soit après le second tour. L’ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde marche sur des œufs, avec un Etat actionnaire à hauteur de 16%. Le gouvernement aurait là aussi interdit toute annonce de licenciement avant le scrutin. Après, l’incertitude est de mise.

«Chez les salariés, il y a pas mal d’interrogations et de craintes sur ce qui va se passer», raconte une cadre du groupe. «Tout le monde attend ce qui sera annoncé en juin. Forcément, pleins d’hypothèses circulent : plan de départs volontaires, non-remplacement de départs à la retraite, aménagement du temps de travail, plan de licenciement pur et dur...» Béatrice Lestic, secrétaire générale de la CFDT Air France, confirme ce sentiment : «On a des craintes qu’il y ait un plan social après la présidentielle. Est-ce que ce sera une version douce : un plan de départ volontaire ? Ou une version plus brutale ? Tout le projet visant à augmenter la productivité va générer des sureffectifs. C’est le traitement de ce sureffectif qui est en question. La direction nous fait savoir qu’elle fera tout éviter un plan social dur». Une chose est sûre : le gel des embauches et les non-remplacements, déjà décidés depuis quelques mois, ne pourra que continuer. C’est déjà une manière moins brutale de réduire la masse salariale. Il n’y a pas que le plan social pour dégraisser.

«Pas de période de grâce»

C’est tout ? Non. La compagnie maritime SNCM, qui opère notamment des liaisons avec la Corse, menace d’appliquer un plan social de 800 emplois.

Avec des prévisions de croissance faibles, la conjoncture s’annonce toujours tendue pour le pays. Le gouvernement prévoit 0,7% de croissance en 2012. Une prévision supérieure à celles du FMI (0,2%), de l'OCDE (0,3%), de la Commission européenne (0,4%)... «Les CDD qui arrivent à terme et ne sont pas renouvelés. Cela a permis jusqu’ici de limiter ou retarder les plans sociaux. Maintenant, on arrive à l’os», souligne Laurent Berger de la CFDT. Il ajoute : «Quelque soit le candidat élu, la situation de l’emploi sera compliquée. Il n’y aura pas de période de grâce».

Re: faut-il craindre des licenciements après les élections?

Posté : 28 avril 2012 09:42
par gemmill
oui !!
il paraitrait que Xavier Bertrand aurait demandé de repousser les plans sociaux a l'aprés-élection.
entre autre , a la FNAC oi ca ne va pas trés fort selon des témoignages entendus sur RTL.

mais bon , tant que la démocratie subsiste , a quoi bon s'en faire....

Re: faut-il craindre des licenciements après les élections?

Posté : 28 avril 2012 12:29
par patriote51
gemmill a écrit : oui !!
il paraitrait que Xavier Bertrand aurait demandé de repousser les plans sociaux a l'aprés-élection.
entre autre , a la FNAC oi ca ne va pas trés fort selon des témoignages entendus sur RTL.

mais bon , tant que la démocratie subsiste , a quoi bon s'en faire....
Toute façon après les élections le chômage continuera à augmenté car les deux candidats n'ont pas de véritables solutions.

Re: faut-il craindre des licenciements après les élections?

Posté : 28 avril 2012 17:31
par scorpion3917
Sarko et sa bande font laisser un champ de ruines à la nouvelle équipe en cas de défaite du président sortant. Bel héritage, en effet.

Re: faut-il craindre des licenciements après les élections?

Posté : 28 avril 2012 18:05
par supprimé 1
Peu surprenant : les médias ont les yeux rivés sur nos candidats et notamment le président sortant : la moindre mauvaise nouvelle, peu importe sa nature, lui sera reprochée, à tort ou à raison selon ce qu'on nous annonce...

La réalité est différente : la crise est toujours là, l'incompétence gouvernementale est en partie la source d'une dégradation de l'emploi en France, et les chiffres du chômage et des sans-emploi (car on peut être sans emploi, mais pas au chômage) sont bien plus importants quand on décortique un peu les statistiques. Entre mensonges par omission, incompétence et l'acharnement des malheurs économiques et sociaux, nul doute que l'actuel président (et le prochain, peu importe qui) risque fort d'être accusé de tout les maux... Et le pire, c'est que ça marche... :roll: