Taubira s'affiche avec les "frondeurs" à la Rochelle
Posté : 30 août 2014 13:14
La ministre de la Justice, reconduite dans le gouvernement Valls II, s'est rendue à la réunion des "frondeurs" en marge de l'université d'été du PS.
Christiane Taubira, reconduite mardi dernier dans le gouvernement Valls II, s'est rendue samedi à la réunion des "frondeurs" du PS réunis à La Rochelle en marge de l'université d'été du PS. "C'est tout de même extraordinaire", a lancé la ministre de la Justice, à la nuée de journalistes rassemblés à la fac de lettres où se tenait la réunion, sous-entendant qu'il était étrange que sa présence suscite l'étonnement. "J'ai été invitée il y a plusieurs semaines, je crois qu'on peut entendre les débats. Je ne vois vraiment pas où est le problème. Je comprends que vous ayez besoin de dramaturgie", a-t-elle ajouté.
Peu après, la ministre, qui n'a assisté que très brièvement à la réunion, avant de repartir sur son vélo, a justifié sa présence en disant vouloir "prendre (sa) part" au débat politique. "Ce matin, j'y ai pris ma part et j'en assume les conséquences", a-t-elle lancé en souriant. "Vous croyez le Premier ministre intolérant ?" a-t-elle ajouté alors qu'on lui demandait si elle mettait en porte à faux l'exécutif. "Nous n'avons pas le choix, nous devons refaire place à la politique. La politique, c'est le courage de s'interroger, dans la vie et dans la cité, sur les espaces que nous créons pour nous entendre, pour nous comprendre, pour nous disputer et pour nous rassembler", a lancé la garde des Sceaux.
"Je crois qu'on peut entendre les débats"
Les contestataires socialistes du club Vive la gauche faisaient salle comble ce samedi matin à la fac de lettres de La Rochelle, à quelques encablures de l'espace Encan, où se déroule l'université d'été du PS. Ils ont demandé un "plan d'urgence" avec du "pouvoir d'achat supplémentaire", lors d'une réunion publique devant 300 à 400 personnes.
Interrogé sur cette présence auprès des "frondeurs", son collègue au gouvernement Jean-Marie Le Guen a assuré qu'elle ne posait aucun problème et ne remettait "absolument pas" en question sa présence au sein de l'équipe Valls II. "C'est tout à fait banal. À La Rochelle, ce n'est pas des camps de Gaulois qui se regardent les uns les autres, c'est la liberté de circulation, de pensée. Moi-même, si je croise Arnaud Montebourg, je vais l'embrasser. En plus, Christiane Taubira n'est même pas membre du PS, donc elle ne participe pas à nos petites querelles internes", a-t-il minimisé.
Évincé du gouvernement en début de semaine, l'ancien ministre de l'Éducation nationale Benoît Hamon s'était dit dimanche dernier "pas loin" des frondeurs qui critiquent les choix économiques du gouvernement.