La réforme de l'assurance chômage lèse la moitié des chômeurs.
Posté : 25 septembre 2019 06:03
Les nouvelles règles de l’assurance chômage se traduiront, en avril prochain, par une dégradation des droits pour 41 % des allocataires. Et 9 % d’entre eux n’ouvriront pas de droit.
Les quelque 850 000 nouveaux entrants auront une allocation mensuelle plus faible de 20 % en moyenne.
http://www.leparisien.fr/economie/emplo ... 158581.php
Les quelque 850 000 nouveaux entrants auront une allocation mensuelle plus faible de 20 % en moyenne.
Source:Le Parisien.
La réforme de l'assurance chômage qui va entrer en vigueur début 2020 va avoir un impact négatif sur près d'un demandeur d'emploi sur deux d'ici mars 2021. C'est en tout cas le résultat d'une étude de l'Unédic (NDLR : l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage) qui doit être dévoilée aux partenaires sociaux en fin d'après-midi ce mardi.
« Parmi les 2,6 millions d'allocataires qui auraient ouvert un droit avec l'ancien système, 9 % n'ouvriront pas de droit avec les nouvelles règles et 41 % verront leur situation impactée soit par une baisse de leur allocation journalière, soit par une ouverture de droits retardée ou une durée de droits plus courte », relève cette étude. Quel est le profil des personnes impactées ? Elles seraient « plus jeunes que la moyenne » avec « des droits plus courts » et « des salaires de référence plus faibles ».
Autre enseignement notable de ce document : l'impact financier de la réforme mise en place par le gouvernement qui n'a pas dissimulé son objectif de réaliser 3,4 milliards d'euros d'économie d'ici à fin 2021. À croire l'Unédic, la réforme atteindrait donc son objectif étant donné que les changements à venir des règles d'indemnisation des chômeurs doivent permettre un retour à l'excédent en 2021 plus fort de notre système d'assurance chômage et un désendettement plus rapide. En clair, les quelque 850 000 nouveaux entrants auront une allocation mensuelle plus faible de 20 % en moyenne, mais pouvant aller parfois jusqu'à 50 %.
FO dénonce une réforme « encore pire que prévu »:
Certes, les demandeurs d'emploi verront tous la durée maximale de leurs droits s'allonger, un argument qui fait dire au gouvernement que leur capital de droits reste intact (600 € mensuellement sur 18 mois au lieu de 900 € sur un an par exemple). Mais les demandeurs n'utilisent jamais leur capital en intégralité (10 mois en moyenne), ce qui explique le 1,1 milliard d'économies attendu par cette seule mesure à partir de 2021. En outre, avec la baisse de l'indemnisation, certains demandeurs d'emploi ne pourront plus bénéficier du cumul travail-allocation.
Du côté des syndicats, les réactions, très critiques, à cette étude attendue n'ont pas tardé. « Cela va être une tuerie, tout simplement parce que la seule logique c'est une logique budgétaire sur le dos des chômeurs », a martelé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, ce lundi tandis que Force ouvrière (FO), le troisième syndicat en France, a pour sa part dénoncé une réforme « encore pire que prévu ».
Pour sa part, le gouvernement met l'accent sur les effets à plus long terme engendrés par la réforme. Parmi eux, les nouveaux droits pour les démissionnaires ayant un projet professionnel (entre 17 000 et 30 000 bénéficiaires par an) et les travailleurs indépendants (30 000 personnes). Le gouvernement met en avant également sur les mesures d'accompagnement renforcé des chômeurs qui vont elles aussi entrer en vigueur comme la création prochaine de 1 000 postes à Pôle emploi.
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