Le grand remplacement : autopsie d’un « délire »
Posté : 02 octobre 2023 12:50
Bien qu’elle porte sur des exemples français, l’analyse d’Alain Roy, directeur de la revue québécoise L’Inconvénient, expose la vacuité d’un discours qui ne sévit pas qu’en France, mais qui sert de carburant aux démagogues d’extrême droite de plusieurs pays. Un discours basé sur un faux postulat – le déclin de l’Occident –, sur la haine de l’étranger non blanc et sur la nostalgie d’un passé fantasmé, homogène et patriarcal.
Mathieu Bock-Côté, ce chroniqueur ubiquiste qui a le don de palabrer au Québec et en France pendant la même semaine, fait partie de la chorale xénophobe à laquelle s’attaque le livre, aux côtés de Renaud Camus, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour, Michel Houellebecq et Michel Onfray.
En France, les propos choquants, sinon grossiers, des membres renommés de cette chorale font les délices d’une télévision avide de provocations et de polémique. Leur vision cafardeuse a fini par gagner l’adhésion de millions de Français·es, même si elle n’a rien à voir avec la réalité.
Au début de l’année, un sondage réalisé pour la chaîne de droite CNews indiquait que 62 % des Français pensent que la France est en déclin. L’animatrice posait la question : est-ce un refrain de penseurs déclinistes? Réponse de son invité Mathieu Bock-Côté (alias MBC) : « je pense que c’est simplement la description d’une réalité ».
« Je pense qu’il y a des raisons objectives de parler de déclin, pas seulement de la France, mais de l’ensemble des nations occidentales », ajoutait MBC. « Nous avons la nostalgie légitime d’une société qui était plus cohérente, et qui, hélas, aujourd’hui, l’est beaucoup moins. Nous pouvons nommer “déclin” cette désintégration, ce déchirement, cette espèce de décomposition du tissu social. Sur un plan identitaire, si je peux me permettre, le sentiment, qui n’est pas qu’un sentiment, mais une réalité, de devenir étranger chez soi. »
Au cours de cet entretien, MBC en vient rapidement à l’objet de son obsession : l’immigration.
Un changement de civilisation aurait été imposé en France, « et partout ailleurs en Occident », par un niveau d’immigration dont ne voulait pas la population, affirme-t-il. « Si on avait annoncé aux Français qu’il y aurait une mutation démographique majeure, quelque part à compter des années 1970, est-ce qu’ils auraient appuyé cette mutation-là, sachant ce qu’elle entraîne? On peut supposer que non. »
Et qu’entraîne donc cette « mutation démographique »? Rien de moins que « la décomposition de l’école », l’insécurité, l’impuissance…
MBC fait ensuite l’éloge du livre de son ami Éric Zemmour, Le suicide français, où l’auteur évoque le spectre d’une guerre civile avec les Français·es de confession musulmane.
Le triomphe d’une idée folle
Alain Roy montre que les propos de MBC, Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq et Onfray ne sont au bout du compte que des variantes de la théorie développée par Renaud Camus dans son livre Le Grand Remplacement (2011).
Sur quoi s’appuie cet auteur d’extrême droite pour affirmer que les musulman·es remplacent la population française de souche? Eh bien… sur ses yeux.
La première fois que Camus a « ressenti » la réalité du « grand remplacement », c’est en déambulant dans la petite ville de Lunel, dans le sud de la France. Il avait constaté, écrit-il, « que la population avait été entièrement changée, que ce n’était plus le même peuple aux fenêtres et sur les trottoirs ». En quelques clics, Alain Roy consulte les statistiques officielles : Lunel compte 3 800 immigrant·es sur une population de 26 000 habitant·es, soit moins de 15 % de celle-ci.
« Dans le monde de la postvérité, il suffit de proclamer quelque chose pour que celle-ci soit vraie. »
Alain Roy
Selon les dernières données, la France compte 6,8 millions d’immigrant·es (10 % de la population), dont moins de la moitié en provenance d’Afrique. Mais Camus incite les Français·es à se fier à leurs yeux plutôt qu’aux données démographiques. Il s’affole des « taux de natalité démentiels des pays sources de l’invasion ». Or, les taux de fécondité des Maghrébines sont à peine plus élevés que celui des Françaises. Cela n’empêche pas Camus d’affirmer que, en France, « les nourrissons sont Arabes ou Noirs, et volontiers musulmans ».
« Les chiffres ne disent pas cela, mais Camus n’en a cure », écrit Alain Roy. « Dans le monde de la postvérité, il suffit de proclamer quelque chose pour que celle-ci soit vraie. »
Variations autour d’un faux postulat
Dans son livre L’identité malheureuse, le philosophe polémiste Alain Finkielkraut parle de « repeuplement » plutôt que de « grand remplacement », mais ses thèses ressemblent à s’y méprendre à celles de Camus.
Glissant sur une pente dangereuse, il en vient à parler du musulman comme de l’« Autre haineux », chez qui se conjugue « la haine de la France […] avec la haine des Juifs ». Il s’inquiète aussi de la prétendue lubricité des hommes musulmans.
À cause du « repeuplement » musulman, la France serait au bord de la « désintégration nationale ». Tout comme Camus, Finkielkraut ne se soucie pas des chiffres. Le « péril » de l’islamisation est un épouvantail : une bonne partie (48 %) de la minorité de personnes de culture musulmane vivant en France est ou bien non croyante, ou bien non-pratiquante.
À sa suite, Éric Zemmour reprend la thèse de Camus : l’immigration musulmane a détruit la France. Il émaille son livre Le suicide français de propos extravagants : selon lui, les pauvres « petits blancs » auraient du mal à séduire les filles, qui leur préfèreraient la virilité ostentatoire des « racailles de banlieue ». Il présente les musulman·es de France comme un corps étranger, « un campement africain » sur le sol français.
« Le suicide français lance un appel à peine voilé à l’effacement des musulmans de France, voire à l’évacuation physique de cet “ennemi intérieur” qui menacerait l’identité de la nation et l’intégrité de son territoire », note Alain Roy. « Il reconduit le discours échevelé d’une extrême droite belliqueuse et fanatique. »
Le « péril » de l’islamisation est un épouvantail.
Le chapitre consacré à Mathieu Bock-Côté, intitulé « Show de boucane », montre comment ce pamphlétaire québécois a fait sa place en France en lançant une opération de grande séduction. MBC a tellement fait l’éloge de Zemmour et consorts que ces derniers lui ont ouvert les portes de grands médias de droite.
Candidat à la dernière élection présidentielle en France, Zemmour a dû renoncer à son poste de chroniqueur vedette sur CNews : il s’est alors fait remplacer par MBC, aussi obsédé que lui par les « wokes » et le « péril islamiste ».
Zemmour compare son ami MBC à un « Cassandre décrivant la prochaine catastrophe qui nous tombera dessus ». Catastrophes nationales que MBC ne cesse d’annoncer autant au Québec, dans les médias de Pierre-Karl Péladeau, que dans les médias français du milliardaire Vincent Bolloré.
Des propos odieux
Le cas de Michel Houellebecq est plus complexe. Il est écrivain, pas sociologue comme MBC, et ce que racontent ses romans ne représentent pas a priori sa pensée.
Voyons voir…
Dans son roman dystopique Soumission, la France et l’Europe acceptent de disparaître en s’islamisant. « L’Europe avait déjà accompli son suicide », explique son protagoniste. Elle était « parvenue à un degré de décomposition répugnant ».
Or, il apparait que Houellebecq partage bel et bien cette perception fantaisiste de la réalité avec le personnage de son roman. En 2022, il a exprimé ainsi le fond de sa pensée : « Je crois que le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, en somme que leur violence diminue, qu’ils respectent la loi et les gens. Ou bien, autre bonne solution, qu’ils s’en aillent. »
Évoquant à mots couverts le péril noir, il est allé jusqu’à souhaiter la victoire du « suprémacisme blanc » aux États-Unis, seule chance de survie de l’Occident.
« Que le romancier se soit autorisé à dire publiquement ces choses illustre le processus de banalisation du discours décliniste auquel ont contribué, au fil des ans et chacun à sa façon, les divers propagandistes de ce discours », écrit Alain Roy.
« On s’étonnera que les ouvrages de ces déclinistes aient été des best-sellers. »
Alain Roy
Le philosophe Michel Onfray, lui, nage en plein délire. Selon sa vision déjantée, les combattants islamistes se préparent à prendre le contrôle de l’Occident. Ils seraient plus puissants que toutes les armées occidentales, dont les soldats n’ont pas envie de mourir pour défendre nos valeurs issues de la chrétienté.
La civilisation judéo-chrétienne européenne serait en « phase terminale », écrit-il dans son pavé de 650 pages intitulé Décadence.
« Cette thèse énorme laisse d’emblée sceptique », souligne Alain Roy, surtout « quand on considère le poids que l’Occident continue d’avoir dans les affaires du monde, ou encore le simple fait que l’Europe et l’Amérique du Nord, qui représentent 15 % de la population mondiale, possèdent 65 % de la richesse. […] En 2015, l’économie de la France était la sixième en importance. »
« On s’étonnera que les ouvrages de ces déclinistes aient été des best-sellers », écrit Roy.
En conclusion, il souligne les traits communs qui caractérisent leurs discours : une absence de données factuelles, une propension aux lamentations et aux jérémiades, une image fantasmée du musulman menaçant, une absence de réflexion sérieuse, une incapacité à proposer des solutions crédibles à des problèmes par ailleurs réels (comme la ghettoïsation de certains quartiers) et, finalement, un manque d’empathie.
« Nous voici donc en présence d’un groupe d’auteurs bien en vue, appartenant à la classe aisée, habitués des plateaux de télévision et des listes de best-sellers […] cassant du sucre sur le dos de gens issus des milieux les plus défavorisés de la société ». Belle intelligentsia.
https://pivot.quebec/2023/09/11/le-gran ... un-delire/
Mathieu Bock-Côté, ce chroniqueur ubiquiste qui a le don de palabrer au Québec et en France pendant la même semaine, fait partie de la chorale xénophobe à laquelle s’attaque le livre, aux côtés de Renaud Camus, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour, Michel Houellebecq et Michel Onfray.
En France, les propos choquants, sinon grossiers, des membres renommés de cette chorale font les délices d’une télévision avide de provocations et de polémique. Leur vision cafardeuse a fini par gagner l’adhésion de millions de Français·es, même si elle n’a rien à voir avec la réalité.
Au début de l’année, un sondage réalisé pour la chaîne de droite CNews indiquait que 62 % des Français pensent que la France est en déclin. L’animatrice posait la question : est-ce un refrain de penseurs déclinistes? Réponse de son invité Mathieu Bock-Côté (alias MBC) : « je pense que c’est simplement la description d’une réalité ».
« Je pense qu’il y a des raisons objectives de parler de déclin, pas seulement de la France, mais de l’ensemble des nations occidentales », ajoutait MBC. « Nous avons la nostalgie légitime d’une société qui était plus cohérente, et qui, hélas, aujourd’hui, l’est beaucoup moins. Nous pouvons nommer “déclin” cette désintégration, ce déchirement, cette espèce de décomposition du tissu social. Sur un plan identitaire, si je peux me permettre, le sentiment, qui n’est pas qu’un sentiment, mais une réalité, de devenir étranger chez soi. »
Au cours de cet entretien, MBC en vient rapidement à l’objet de son obsession : l’immigration.
Un changement de civilisation aurait été imposé en France, « et partout ailleurs en Occident », par un niveau d’immigration dont ne voulait pas la population, affirme-t-il. « Si on avait annoncé aux Français qu’il y aurait une mutation démographique majeure, quelque part à compter des années 1970, est-ce qu’ils auraient appuyé cette mutation-là, sachant ce qu’elle entraîne? On peut supposer que non. »
Et qu’entraîne donc cette « mutation démographique »? Rien de moins que « la décomposition de l’école », l’insécurité, l’impuissance…
MBC fait ensuite l’éloge du livre de son ami Éric Zemmour, Le suicide français, où l’auteur évoque le spectre d’une guerre civile avec les Français·es de confession musulmane.
Le triomphe d’une idée folle
Alain Roy montre que les propos de MBC, Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq et Onfray ne sont au bout du compte que des variantes de la théorie développée par Renaud Camus dans son livre Le Grand Remplacement (2011).
Sur quoi s’appuie cet auteur d’extrême droite pour affirmer que les musulman·es remplacent la population française de souche? Eh bien… sur ses yeux.
La première fois que Camus a « ressenti » la réalité du « grand remplacement », c’est en déambulant dans la petite ville de Lunel, dans le sud de la France. Il avait constaté, écrit-il, « que la population avait été entièrement changée, que ce n’était plus le même peuple aux fenêtres et sur les trottoirs ». En quelques clics, Alain Roy consulte les statistiques officielles : Lunel compte 3 800 immigrant·es sur une population de 26 000 habitant·es, soit moins de 15 % de celle-ci.
« Dans le monde de la postvérité, il suffit de proclamer quelque chose pour que celle-ci soit vraie. »
Alain Roy
Selon les dernières données, la France compte 6,8 millions d’immigrant·es (10 % de la population), dont moins de la moitié en provenance d’Afrique. Mais Camus incite les Français·es à se fier à leurs yeux plutôt qu’aux données démographiques. Il s’affole des « taux de natalité démentiels des pays sources de l’invasion ». Or, les taux de fécondité des Maghrébines sont à peine plus élevés que celui des Françaises. Cela n’empêche pas Camus d’affirmer que, en France, « les nourrissons sont Arabes ou Noirs, et volontiers musulmans ».
« Les chiffres ne disent pas cela, mais Camus n’en a cure », écrit Alain Roy. « Dans le monde de la postvérité, il suffit de proclamer quelque chose pour que celle-ci soit vraie. »
Variations autour d’un faux postulat
Dans son livre L’identité malheureuse, le philosophe polémiste Alain Finkielkraut parle de « repeuplement » plutôt que de « grand remplacement », mais ses thèses ressemblent à s’y méprendre à celles de Camus.
Glissant sur une pente dangereuse, il en vient à parler du musulman comme de l’« Autre haineux », chez qui se conjugue « la haine de la France […] avec la haine des Juifs ». Il s’inquiète aussi de la prétendue lubricité des hommes musulmans.
À cause du « repeuplement » musulman, la France serait au bord de la « désintégration nationale ». Tout comme Camus, Finkielkraut ne se soucie pas des chiffres. Le « péril » de l’islamisation est un épouvantail : une bonne partie (48 %) de la minorité de personnes de culture musulmane vivant en France est ou bien non croyante, ou bien non-pratiquante.
À sa suite, Éric Zemmour reprend la thèse de Camus : l’immigration musulmane a détruit la France. Il émaille son livre Le suicide français de propos extravagants : selon lui, les pauvres « petits blancs » auraient du mal à séduire les filles, qui leur préfèreraient la virilité ostentatoire des « racailles de banlieue ». Il présente les musulman·es de France comme un corps étranger, « un campement africain » sur le sol français.
« Le suicide français lance un appel à peine voilé à l’effacement des musulmans de France, voire à l’évacuation physique de cet “ennemi intérieur” qui menacerait l’identité de la nation et l’intégrité de son territoire », note Alain Roy. « Il reconduit le discours échevelé d’une extrême droite belliqueuse et fanatique. »
Le « péril » de l’islamisation est un épouvantail.
Le chapitre consacré à Mathieu Bock-Côté, intitulé « Show de boucane », montre comment ce pamphlétaire québécois a fait sa place en France en lançant une opération de grande séduction. MBC a tellement fait l’éloge de Zemmour et consorts que ces derniers lui ont ouvert les portes de grands médias de droite.
Candidat à la dernière élection présidentielle en France, Zemmour a dû renoncer à son poste de chroniqueur vedette sur CNews : il s’est alors fait remplacer par MBC, aussi obsédé que lui par les « wokes » et le « péril islamiste ».
Zemmour compare son ami MBC à un « Cassandre décrivant la prochaine catastrophe qui nous tombera dessus ». Catastrophes nationales que MBC ne cesse d’annoncer autant au Québec, dans les médias de Pierre-Karl Péladeau, que dans les médias français du milliardaire Vincent Bolloré.
Des propos odieux
Le cas de Michel Houellebecq est plus complexe. Il est écrivain, pas sociologue comme MBC, et ce que racontent ses romans ne représentent pas a priori sa pensée.
Voyons voir…
Dans son roman dystopique Soumission, la France et l’Europe acceptent de disparaître en s’islamisant. « L’Europe avait déjà accompli son suicide », explique son protagoniste. Elle était « parvenue à un degré de décomposition répugnant ».
Or, il apparait que Houellebecq partage bel et bien cette perception fantaisiste de la réalité avec le personnage de son roman. En 2022, il a exprimé ainsi le fond de sa pensée : « Je crois que le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, en somme que leur violence diminue, qu’ils respectent la loi et les gens. Ou bien, autre bonne solution, qu’ils s’en aillent. »
Évoquant à mots couverts le péril noir, il est allé jusqu’à souhaiter la victoire du « suprémacisme blanc » aux États-Unis, seule chance de survie de l’Occident.
« Que le romancier se soit autorisé à dire publiquement ces choses illustre le processus de banalisation du discours décliniste auquel ont contribué, au fil des ans et chacun à sa façon, les divers propagandistes de ce discours », écrit Alain Roy.
« On s’étonnera que les ouvrages de ces déclinistes aient été des best-sellers. »
Alain Roy
Le philosophe Michel Onfray, lui, nage en plein délire. Selon sa vision déjantée, les combattants islamistes se préparent à prendre le contrôle de l’Occident. Ils seraient plus puissants que toutes les armées occidentales, dont les soldats n’ont pas envie de mourir pour défendre nos valeurs issues de la chrétienté.
La civilisation judéo-chrétienne européenne serait en « phase terminale », écrit-il dans son pavé de 650 pages intitulé Décadence.
« Cette thèse énorme laisse d’emblée sceptique », souligne Alain Roy, surtout « quand on considère le poids que l’Occident continue d’avoir dans les affaires du monde, ou encore le simple fait que l’Europe et l’Amérique du Nord, qui représentent 15 % de la population mondiale, possèdent 65 % de la richesse. […] En 2015, l’économie de la France était la sixième en importance. »
« On s’étonnera que les ouvrages de ces déclinistes aient été des best-sellers », écrit Roy.
En conclusion, il souligne les traits communs qui caractérisent leurs discours : une absence de données factuelles, une propension aux lamentations et aux jérémiades, une image fantasmée du musulman menaçant, une absence de réflexion sérieuse, une incapacité à proposer des solutions crédibles à des problèmes par ailleurs réels (comme la ghettoïsation de certains quartiers) et, finalement, un manque d’empathie.
« Nous voici donc en présence d’un groupe d’auteurs bien en vue, appartenant à la classe aisée, habitués des plateaux de télévision et des listes de best-sellers […] cassant du sucre sur le dos de gens issus des milieux les plus défavorisés de la société ». Belle intelligentsia.
https://pivot.quebec/2023/09/11/le-gran ... un-delire/