« Campagne au faciès » : François Ruffin charge Jean-Luc Mélenchon
Posté : 12 septembre 2024 09:12
"Apparenté à La France insoumise lors de la précédente législative, François Ruffin explique son départ du groupe par la politique communautariste menée par Jean-Luc Mélenchon."
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Un livre en guise d'adieux. Dans Itinéraires ? Ma France en entier, pas à moitié !, François Ruffin revient sur les causes de sa rupture avec La France insoumise (LFI), dont il dénonce la propension à séduire uniquement les habitants des quartiers populaires.
« Nous avons mené une campagne au faciès. Dans les immeubles d'Amiens-Nord, quand je tombais sur un Noir ou un Arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C'était le succès presque assuré, son nom servait de passe-partout, l'étendard d'une dignité retrouvée. Mais dès qu'on tombait sur un Blanc, pas seulement dans les campagnes, même dans les quartiers, ça devenait un verrou », écrit le député réélu de la 1re circonscription de la Somme dans son dernier ouvrage.
« Je le dis, oui, c'est un souci », confirme à BFMTV ce mercredi 11 septembre celui qui siège désormais dans le groupe Écologiste et social, qu'ont intégré les Insoumis « purgés » et les opposants à la ligne de Jean-Luc Mélenchon. « Je l'éprouvais comme une honte quand j'en venais à faire ça. » « Malheureusement, je me confiais à mes camarades qui me disaient “mais, on fait la même chose” », confesse le parlementaire. « Nous retrouvant à l'Assemblée nationale, le récit est venu de tous les députés, de deux campagnes différentes. »
Convoquant « l'honneur » de la gauche, François Ruffin estime qu'il est de son devoir « de parler aux classes populaires en entier, et pas à moitié ».
Le silence après la mort de Thomas
Ce mercredi 11 septembre toujours, François Ruffin revient auprès du Nouvel Obs sur « un désaccord électoral et moral qui s'est creusé depuis 2022 ». « C'est assumé, théorisé, revendiqué », fustige le député picard. « Encore ce week-end, Jean-Luc expliquait à une manifestante : “Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers. Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps”. »
Rappelant le silence assourdissant de La France insoumise (LFI) après le meurtre du jeune Thomas à Crépol en novembre 2023, François Ruffin déplore qu'il faille « choisir son camp, selon l'origine des victimes ou des agresseurs ». « Je ne veux pas de ça pour mon pays », assène-t-il.
https://www.lepoint.fr/politique/campag ... _20.php#11
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« Dans les immeubles d’Amiens nord, quand je tombais sur un noir ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C’était le succès presque assuré », raconte-t-il, « mais dès qu’on tombait sur un blanc, ça devenait un verrou. »
Sur BFM, l’élu a également commenté une vidéo récente dans laquelle Jean-Luc Mélenchon décrypte et assume sa stratégie. Dans cette séquence, captée par les caméras de Quotidien en marge de la manifestation pour la destitution d’Emmanuel Macron samedi, et largement relayée sur les réseaux sociaux depuis, le fondateur de la France insoumise enjoint une militante à « mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. »
« Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps », tranche-t-il encore, sans forcément savoir que ses propos sont enregistrés. Un mot d’ordre également résumé par le numéro 1 de la machine LFI Manuel Bompard dans une note de blog publiée en août sous le titre « Quatrième bloc. La stratégie gagnante de la France insoumise. »
Réplique de François Ruffin, aux propos de Jean-Luc Mélenchon : « Est-ce que c’est perdre son temps de parler aux éboueurs d’Abbeville qui se lèvent à quatre heures du matin et viennent de perdre leur prime ? Est-ce que c’est perdre son temps de parler à l’aide soignante qui se prive de vacances et ne pourra pas offrir à sa fille son activité poney ? »
Ruffin veut « bâtir des ponts »
« Je ne crois pas. Je pense que c’est l’honneur et le devoir de la gauche de vouloir faire France ensemble », a-t-il insisté ce mercredi sur BFMTV. Car, pour le député, qui a réuni plusieurs personnalités de gauche lors d’un événement politique en août dernier, son camp doit bâtir des « ponts » et ne pas encourager la création de « murs dans la société », comme le permet selon lui la stratégie des insoumis.
Dans Le Nouvel Obs, il perçoit dans cette stratégie un « mépris » de Jean-Luc Mélenchon à l’égard de la France périphérique. Dans son livre, il assure d’ailleurs que le leader insoumis utilise des mots blessants à l’égard de la population d’Hénin-Beaumont, où il a affronté Marine Le Pen en 2012 : « Quand il me racontait Hénin, c’était à la limite du dégoût : “On ne comprenait rien à ce qu’ils disaient”… , “ils transpiraient l’alcool dès le matin”… , “Ils sentaient mauvais”… , “Presque tous obèses”… ». De quoi mesurer l’ampleur de la fracture."
https://www.huffingtonpost.fr/politique ... 39464.html
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Un livre en guise d'adieux. Dans Itinéraires ? Ma France en entier, pas à moitié !, François Ruffin revient sur les causes de sa rupture avec La France insoumise (LFI), dont il dénonce la propension à séduire uniquement les habitants des quartiers populaires.
« Nous avons mené une campagne au faciès. Dans les immeubles d'Amiens-Nord, quand je tombais sur un Noir ou un Arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C'était le succès presque assuré, son nom servait de passe-partout, l'étendard d'une dignité retrouvée. Mais dès qu'on tombait sur un Blanc, pas seulement dans les campagnes, même dans les quartiers, ça devenait un verrou », écrit le député réélu de la 1re circonscription de la Somme dans son dernier ouvrage.
« Je le dis, oui, c'est un souci », confirme à BFMTV ce mercredi 11 septembre celui qui siège désormais dans le groupe Écologiste et social, qu'ont intégré les Insoumis « purgés » et les opposants à la ligne de Jean-Luc Mélenchon. « Je l'éprouvais comme une honte quand j'en venais à faire ça. » « Malheureusement, je me confiais à mes camarades qui me disaient “mais, on fait la même chose” », confesse le parlementaire. « Nous retrouvant à l'Assemblée nationale, le récit est venu de tous les députés, de deux campagnes différentes. »
Convoquant « l'honneur » de la gauche, François Ruffin estime qu'il est de son devoir « de parler aux classes populaires en entier, et pas à moitié ».
Le silence après la mort de Thomas
Ce mercredi 11 septembre toujours, François Ruffin revient auprès du Nouvel Obs sur « un désaccord électoral et moral qui s'est creusé depuis 2022 ». « C'est assumé, théorisé, revendiqué », fustige le député picard. « Encore ce week-end, Jean-Luc expliquait à une manifestante : “Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers. Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps”. »
Rappelant le silence assourdissant de La France insoumise (LFI) après le meurtre du jeune Thomas à Crépol en novembre 2023, François Ruffin déplore qu'il faille « choisir son camp, selon l'origine des victimes ou des agresseurs ». « Je ne veux pas de ça pour mon pays », assène-t-il.
https://www.lepoint.fr/politique/campag ... _20.php#11
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« Dans les immeubles d’Amiens nord, quand je tombais sur un noir ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C’était le succès presque assuré », raconte-t-il, « mais dès qu’on tombait sur un blanc, ça devenait un verrou. »
Sur BFM, l’élu a également commenté une vidéo récente dans laquelle Jean-Luc Mélenchon décrypte et assume sa stratégie. Dans cette séquence, captée par les caméras de Quotidien en marge de la manifestation pour la destitution d’Emmanuel Macron samedi, et largement relayée sur les réseaux sociaux depuis, le fondateur de la France insoumise enjoint une militante à « mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. »
« Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps », tranche-t-il encore, sans forcément savoir que ses propos sont enregistrés. Un mot d’ordre également résumé par le numéro 1 de la machine LFI Manuel Bompard dans une note de blog publiée en août sous le titre « Quatrième bloc. La stratégie gagnante de la France insoumise. »
Réplique de François Ruffin, aux propos de Jean-Luc Mélenchon : « Est-ce que c’est perdre son temps de parler aux éboueurs d’Abbeville qui se lèvent à quatre heures du matin et viennent de perdre leur prime ? Est-ce que c’est perdre son temps de parler à l’aide soignante qui se prive de vacances et ne pourra pas offrir à sa fille son activité poney ? »
Ruffin veut « bâtir des ponts »
« Je ne crois pas. Je pense que c’est l’honneur et le devoir de la gauche de vouloir faire France ensemble », a-t-il insisté ce mercredi sur BFMTV. Car, pour le député, qui a réuni plusieurs personnalités de gauche lors d’un événement politique en août dernier, son camp doit bâtir des « ponts » et ne pas encourager la création de « murs dans la société », comme le permet selon lui la stratégie des insoumis.
Dans Le Nouvel Obs, il perçoit dans cette stratégie un « mépris » de Jean-Luc Mélenchon à l’égard de la France périphérique. Dans son livre, il assure d’ailleurs que le leader insoumis utilise des mots blessants à l’égard de la population d’Hénin-Beaumont, où il a affronté Marine Le Pen en 2012 : « Quand il me racontait Hénin, c’était à la limite du dégoût : “On ne comprenait rien à ce qu’ils disaient”… , “ils transpiraient l’alcool dès le matin”… , “Ils sentaient mauvais”… , “Presque tous obèses”… ». De quoi mesurer l’ampleur de la fracture."
https://www.huffingtonpost.fr/politique ... 39464.html