Bruno Retailleau veut un référendum sur l’immigration plaide pour la double peine et doute de la société multiculturelle
Posté : 30 septembre 2024 11:25
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Le nouveau ministre de l’Intérieur a donné, dimanche 29 septembre, une interview sur LCI où il a déroulé nombre de propos et propositions appartenant au vocabulaire de l’extrême droite.
Un festival de rhétorique d’extrême droite. Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a donné, dimanche 29 septembre, une interview sur LCI exprimant pêle-mêle son «regret» qu’on ne puisse pas faire de référendum sur l’immigration en France, son souhait de voir rétablie entièrement la double peine ou encore ses réserves concernant une «société multiculturelle», susceptible selon lui de basculer vers une «société multiraciste».
«On ne peut pas faire en France […] malheureusement pour des raisons constitutionnelles […] de référendum sur l’immigration. Moi, je le regrette», a notamment dit Bruno Retailleau. Interrogé sur son souhait personnel d’un tel référendum, il a répondu : «oui, mille fois oui», notant qu’«il faudrait d’abord réviser la Constitution» pour «permettre une extension du périmètre, du champ sur lesquels on peut consulter par référendum».
Interviewé de son bureau, place Beauvau, Bruno Retailleau a justifié ce souhait d’un référendum par le fait que «l’immigration est un des phénomènes qui a le plus bouleversé la société française depuis 50 ans, depuis un demi-siècle, sans que jamais les Français n’aient eu à se prononcer». Jugeant que «l’immigration n’est pas une chance», le ministre a estimé qu’«il n’y aura (it) de maîtrise de l’immigration que si on a un plan d’ensemble».
Doubler la durée maximale en centre de rétention
Pointant «un maquis de règles juridiques», il s’est dit prêt à utiliser «tous les leviers», tout en se disant «respectueux» du Premier ministre Michel Barnier qui doit faire sa déclaration de politique générale mardi et «annoncera un certain nombre de mesures». Le ministre de l’Intérieur a notamment cité la piste d’une extension de la durée maximale de la rétention pour les personnes soumises à une obligation de quitter le territoire français (OQTF). «On peut l’étendre de beaucoup, en doublant» à 180 jours, a-t-il jugé, mais «ce n’est pas suffisant».
Il a également cité le sujet des expulsions, estimant qu’«on doit assumer un rapport de force» pour renvoyer les personnes dans leur pays d’origine, en citant «trois leviers» : l’octroi de visas, l’aide au développement et le commerce. Interrogé pour savoir s’il était pour la double peine, c’est-à-dire à l’expulsion systématique après que la peine a été purgée, il s’est par ailleurs dit «bien sûr» favorable.
Interrogé sur de précédents propos dans lesquels il jugeait qu’une «société multiculturelle» était une «impasse» et «conflictuelle», le nouveau ministre LR a répondu : «je le pense toujours». «Je pense qu’une société multiculturelle comporte des risques de devenir aussi une société multiraciste. Je pèse mes mots.» «Il y a le modèle anglo-saxon et le modèle français. Soit vous avez une société à l’anglo-saxonne où vous juxtaposez les communautés, et à un moment donné il y a des chocs violents, soit vous avez notre modèle, le modèle républicain. Le projet français, c’est le dépassement des origines […] L’espace public, c’est la République et il faut mettre de la distance avec ce qui concerne vos affaires privées. C’est cet éloignement, symbolique, qui permet de réaliser la promesse républicaine», a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Marion Maréchal applaudit
«Notre culture est judéo-chrétienne. Le creuset français se fait à Jérusalem, il se fait à Athènes, il se fait à Rome. C’est une civilisation unique, qui est aussi européenne et le pire pour moi, c’est de voir cette mauvaise conscience européenne alors que l’Europe est le symbole de la liberté. […] Comment voulez-vous intégrer des jeunes qui doutent, en leur disant que la France n’est pas aimable, qu’elle est coupable de tous les crimes ?», a-t-il poursuivi.
L’interview de Bruno Retailleau a suscité de nombreuses réactions sur X. Prisca Thévenot (Renaissance), l’ancienne porte-parole du gouvernement a estimé qu’on pouvait «parler immigration sans dénigrer les Français qui en sont issus». «Notre langue permet de faire la différence entre immigration illégale et légale. La première est à combattre, la deuxième à contrôler. Ne pas faire la distinction fait le lit du RN», a-t-elle fustigé. «Quelle serait la différence avec un ministre de l’Intérieur RN ?», s’est interrogé le chef de file des députés PS Boris Vallaud.
L’eurodéputée d’extrême droite Marion Maréchal a en revanche salué des propos «réjouissants». «Double peine, accords avec l’Algérie, société multiculturelle : difficile d’être en désaccord avec les mots de Bruno Retailleau ce soir», a-t-elle jugé.
https://www.liberation.fr/politique/bru ... K56BQQRZM/
Retailleau ! Retailleau ! Retailleau !... répondit l'écho...
Le nouveau ministre de l’Intérieur a donné, dimanche 29 septembre, une interview sur LCI où il a déroulé nombre de propos et propositions appartenant au vocabulaire de l’extrême droite.
Un festival de rhétorique d’extrême droite. Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a donné, dimanche 29 septembre, une interview sur LCI exprimant pêle-mêle son «regret» qu’on ne puisse pas faire de référendum sur l’immigration en France, son souhait de voir rétablie entièrement la double peine ou encore ses réserves concernant une «société multiculturelle», susceptible selon lui de basculer vers une «société multiraciste».
«On ne peut pas faire en France […] malheureusement pour des raisons constitutionnelles […] de référendum sur l’immigration. Moi, je le regrette», a notamment dit Bruno Retailleau. Interrogé sur son souhait personnel d’un tel référendum, il a répondu : «oui, mille fois oui», notant qu’«il faudrait d’abord réviser la Constitution» pour «permettre une extension du périmètre, du champ sur lesquels on peut consulter par référendum».
Interviewé de son bureau, place Beauvau, Bruno Retailleau a justifié ce souhait d’un référendum par le fait que «l’immigration est un des phénomènes qui a le plus bouleversé la société française depuis 50 ans, depuis un demi-siècle, sans que jamais les Français n’aient eu à se prononcer». Jugeant que «l’immigration n’est pas une chance», le ministre a estimé qu’«il n’y aura (it) de maîtrise de l’immigration que si on a un plan d’ensemble».
Doubler la durée maximale en centre de rétention
Pointant «un maquis de règles juridiques», il s’est dit prêt à utiliser «tous les leviers», tout en se disant «respectueux» du Premier ministre Michel Barnier qui doit faire sa déclaration de politique générale mardi et «annoncera un certain nombre de mesures». Le ministre de l’Intérieur a notamment cité la piste d’une extension de la durée maximale de la rétention pour les personnes soumises à une obligation de quitter le territoire français (OQTF). «On peut l’étendre de beaucoup, en doublant» à 180 jours, a-t-il jugé, mais «ce n’est pas suffisant».
Il a également cité le sujet des expulsions, estimant qu’«on doit assumer un rapport de force» pour renvoyer les personnes dans leur pays d’origine, en citant «trois leviers» : l’octroi de visas, l’aide au développement et le commerce. Interrogé pour savoir s’il était pour la double peine, c’est-à-dire à l’expulsion systématique après que la peine a été purgée, il s’est par ailleurs dit «bien sûr» favorable.
Interrogé sur de précédents propos dans lesquels il jugeait qu’une «société multiculturelle» était une «impasse» et «conflictuelle», le nouveau ministre LR a répondu : «je le pense toujours». «Je pense qu’une société multiculturelle comporte des risques de devenir aussi une société multiraciste. Je pèse mes mots.» «Il y a le modèle anglo-saxon et le modèle français. Soit vous avez une société à l’anglo-saxonne où vous juxtaposez les communautés, et à un moment donné il y a des chocs violents, soit vous avez notre modèle, le modèle républicain. Le projet français, c’est le dépassement des origines […] L’espace public, c’est la République et il faut mettre de la distance avec ce qui concerne vos affaires privées. C’est cet éloignement, symbolique, qui permet de réaliser la promesse républicaine», a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Marion Maréchal applaudit
«Notre culture est judéo-chrétienne. Le creuset français se fait à Jérusalem, il se fait à Athènes, il se fait à Rome. C’est une civilisation unique, qui est aussi européenne et le pire pour moi, c’est de voir cette mauvaise conscience européenne alors que l’Europe est le symbole de la liberté. […] Comment voulez-vous intégrer des jeunes qui doutent, en leur disant que la France n’est pas aimable, qu’elle est coupable de tous les crimes ?», a-t-il poursuivi.
L’interview de Bruno Retailleau a suscité de nombreuses réactions sur X. Prisca Thévenot (Renaissance), l’ancienne porte-parole du gouvernement a estimé qu’on pouvait «parler immigration sans dénigrer les Français qui en sont issus». «Notre langue permet de faire la différence entre immigration illégale et légale. La première est à combattre, la deuxième à contrôler. Ne pas faire la distinction fait le lit du RN», a-t-elle fustigé. «Quelle serait la différence avec un ministre de l’Intérieur RN ?», s’est interrogé le chef de file des députés PS Boris Vallaud.
L’eurodéputée d’extrême droite Marion Maréchal a en revanche salué des propos «réjouissants». «Double peine, accords avec l’Algérie, société multiculturelle : difficile d’être en désaccord avec les mots de Bruno Retailleau ce soir», a-t-elle jugé.
https://www.liberation.fr/politique/bru ... K56BQQRZM/
Retailleau ! Retailleau ! Retailleau !... répondit l'écho...