«Escroquerie», «imposture sociale»… La CFDT et la CGT torpillent la proposition de loi du RN sur les retraites
Posté : 09 octobre 2024 19:12
L'est mal barré le RN avec sa réforme des retraites.
Pour les dirigeantes des deux centrales Sophie Binet comme pour Marylise Léon, la proposition de loi du RN visant à abroger la réforme des retraites n’a aucune chance d’arriver au Sénat.
Une «imposture sociale» pour Sophie Binet, une «escroquerie» pour Marylise Léon. Pour la leader de la CGT comme pour la secrétaire générale de la CFDT, la proposition de loi du Rassemblement national visant à abroger la réforme des retraites ne passe pas. «Ça s’appelle une imposture sociale, cette proposition de loi. Pourquoi ? Parce que d’abord, elle n’arrivera jamais au Sénat, étant donné que le Rassemblement national n’y a pas de groupe et ensuite parce que ce n’est pas financé», a affirmé Sophie Binet sur RTL ce mercredi 9 octobre.
Une position partagée par Marylise Léon qui, la veille sur France Inter, a dénoncé une «proposition irresponsable». Elle «propose de supprimer les 64 ans pour revenir à 62 et elle supprime les 43 annuités de travail pour revenir à 42», détaille la syndicaliste. In fine, d’après elle, «on arrive à un déficit accru de 15 milliards d’euros du régime de base des retraites» que le RN propose de combler en «augmentant une partie de la fiscalité».
Le RN a décidé d’utiliser sa «niche parlementaire» du 31 octobre, jour de l’année où il dictera l’agenda de l’Assemblée nationale, pour porter sa proposition d’abrogation. Elle supprime le relèvement de l’âge de départ à 64 ans, sur lequel le Premier ministre Michel Barnier refuse de revenir, même s’il a invité les partenaires sociaux à réfléchir à des aménagements de la loi portant notamment sur la pénibilité ou la retraite progressive.
Pour abroger la réforme des retraites, il faut proposer un financement pour garantir le financement de notre système de retraite par répartition», a développé de son côté Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT ajoute que le RN «fait comme si on pouvait abroger la réforme des retraites en augmentant juste le prix du tabac. N’importe quel enfant de six ans sait que ça ne va pas tenir. Donc c’est pas par là qu’il faut gagner l’abrogation.»
«Nous ne travaillons pas avec ces partis»
D’après elle, la solution serait d’amender le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. «Je sais qu’il y aura beaucoup d’amendements qui vont être déposés en ce sens. J’appelle le gouvernement à laisser les députés voter et à respecter leur vote», a-t-elle ajouté, à la veille de la présentation par le gouvernement de ses arbitrages budgétaires pour 2025.
Le débat enflamme les syndicats, qui ont mis plus de trois millions d’opposants dans les rues à l’acmé de la mobilisation contre la réforme en 2023, et dont plusieurs (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires, FSU) ont appelé en juin à faire barrage à l’extrême droite. Dans ces conditions, peuvent-ils refuser le texte du RN sans risquer de décevoir ? Pour la CFDT, «on ne négocie pas parce que c’est le Rassemblement national qui propose. […] Nous ne travaillons pas avec ces partis», a-t-elle enfoncé.
La CGT se dit par ailleurs prête à aller discuter avec le gouvernement et plaider pour «des mesures pour la pénibilité, parce qu’aujourd’hui c’est un scandale – il y a beaucoup de métiers qu’on ne peut plus faire après 55 ans, voire même parfois 50 ans» et pour «parler de la situation des femmes qui s’est dégradée encore avec cette réforme».
https://www.liberation.fr/politique/esc ... ZMVPF5CJY/
Pour les dirigeantes des deux centrales Sophie Binet comme pour Marylise Léon, la proposition de loi du RN visant à abroger la réforme des retraites n’a aucune chance d’arriver au Sénat.
Une «imposture sociale» pour Sophie Binet, une «escroquerie» pour Marylise Léon. Pour la leader de la CGT comme pour la secrétaire générale de la CFDT, la proposition de loi du Rassemblement national visant à abroger la réforme des retraites ne passe pas. «Ça s’appelle une imposture sociale, cette proposition de loi. Pourquoi ? Parce que d’abord, elle n’arrivera jamais au Sénat, étant donné que le Rassemblement national n’y a pas de groupe et ensuite parce que ce n’est pas financé», a affirmé Sophie Binet sur RTL ce mercredi 9 octobre.
Une position partagée par Marylise Léon qui, la veille sur France Inter, a dénoncé une «proposition irresponsable». Elle «propose de supprimer les 64 ans pour revenir à 62 et elle supprime les 43 annuités de travail pour revenir à 42», détaille la syndicaliste. In fine, d’après elle, «on arrive à un déficit accru de 15 milliards d’euros du régime de base des retraites» que le RN propose de combler en «augmentant une partie de la fiscalité».
Le RN a décidé d’utiliser sa «niche parlementaire» du 31 octobre, jour de l’année où il dictera l’agenda de l’Assemblée nationale, pour porter sa proposition d’abrogation. Elle supprime le relèvement de l’âge de départ à 64 ans, sur lequel le Premier ministre Michel Barnier refuse de revenir, même s’il a invité les partenaires sociaux à réfléchir à des aménagements de la loi portant notamment sur la pénibilité ou la retraite progressive.
Pour abroger la réforme des retraites, il faut proposer un financement pour garantir le financement de notre système de retraite par répartition», a développé de son côté Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT ajoute que le RN «fait comme si on pouvait abroger la réforme des retraites en augmentant juste le prix du tabac. N’importe quel enfant de six ans sait que ça ne va pas tenir. Donc c’est pas par là qu’il faut gagner l’abrogation.»
«Nous ne travaillons pas avec ces partis»
D’après elle, la solution serait d’amender le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. «Je sais qu’il y aura beaucoup d’amendements qui vont être déposés en ce sens. J’appelle le gouvernement à laisser les députés voter et à respecter leur vote», a-t-elle ajouté, à la veille de la présentation par le gouvernement de ses arbitrages budgétaires pour 2025.
Le débat enflamme les syndicats, qui ont mis plus de trois millions d’opposants dans les rues à l’acmé de la mobilisation contre la réforme en 2023, et dont plusieurs (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires, FSU) ont appelé en juin à faire barrage à l’extrême droite. Dans ces conditions, peuvent-ils refuser le texte du RN sans risquer de décevoir ? Pour la CFDT, «on ne négocie pas parce que c’est le Rassemblement national qui propose. […] Nous ne travaillons pas avec ces partis», a-t-elle enfoncé.
La CGT se dit par ailleurs prête à aller discuter avec le gouvernement et plaider pour «des mesures pour la pénibilité, parce qu’aujourd’hui c’est un scandale – il y a beaucoup de métiers qu’on ne peut plus faire après 55 ans, voire même parfois 50 ans» et pour «parler de la situation des femmes qui s’est dégradée encore avec cette réforme».
https://www.liberation.fr/politique/esc ... ZMVPF5CJY/