Le président ultra-conservateur sud-coréen, Yoon Suk-yeol, a décrété dans la nuit du 3 au 4 décembre la loi martiale pour museler les partis d'opposition.
L'état major sud-coréen avait répondu favorablement à cet appel mais le parlement sud-coréen, bien que mis sous scellé, a tout de même réussi à voter la levée de cette loi martiale. Le propre parti politique du présent l'a désavoué au travers de son chef à l'Assemblée nationale.
Les forces de l'ordre n'ayant pas réussi à prendre le contrôle du parlement (sans faire couler le sang), l'armée s'est finalement retirée de l'assemblée et le président à fait machine arrière.
Ce qui s'est passé est gravissime pour une démocratie, même s'il y avait des signes avant coureurs depuis des années de la part de ce président hyper-testostéronisé. Il fait désormais l'objet d'une motion de destitution.
Je ne suis pas un inconditionnel de la haute trahison, mais je pense qu'elle se justifie dans ce type de cas. Une illustration frappante que le démocratie n'est jamais totalement acquise, même dans des pays jugés stables et libres, et qu'elle doit toujours être ardemment défendue.
Re: Coup de force en Corée du Sud
Posté : 05 décembre 2024 00:03
par Mesoke
Visiblement presque tout le monde demande la démission du président, même dans son parti, et une grève générale illimitée est en cours de préparation jusqu'à cette démission.
Je n'ai pas bien compris pourquoi ce président avait instauré la loi martiale ... Il a utilisé comme excuse que le principal parti d'opposition est à la solde de la Corée du Nord. C'est une accusation grave, mais qui semble tellement crétine que je ne vois pas bien le but de la manoeuvre en-dehors du coup d'état foireux tant c'est grossier ...
Re: Coup de force en Corée du Sud
Posté : 05 décembre 2024 22:08
par Mesoke
Cette tentative de coup d'état a provoqué une énorme crise financière en Corée, que le gouvernement tente de combler en injectant plus de 33 milliards d'euros pour essayer de stabiliser les marchés financiers.
Re: Coup de force en Corée du Sud
Posté : 06 décembre 2024 11:40
par sofasurfer
N'importe quel pouvoir en place ou d'opposition peut prendre le pouvoir par la force s'il a une majorité de généraux d'armée ou une milice organisée de son coté.
Sur ce sujet, le livre " the handmaids tale" est assez réaliste : suite à une crise sociale et environnementale aux USA, un groupe ultra conservateur religieux prend le pouvoir par la force et impose une organisation basée sur des règles de vie communautaires et privées très strictes ainsi qu'une répression terrible, y compris dans les plus hautes sphères de l'état.
Ca peut arriver très rapidement, à l'occasion d'une crise profonde par exemple...
Re: Coup de force en Corée du Sud
Posté : 06 décembre 2024 12:35
par Patchouli38
La Corée du Nord doit se frotter les mains en regardant ce coup de force en Corée du Sud. Regarder son ennemi se battre avec ses propres démons doit être réjouissant.
Re: Coup de force en Corée du Sud
Posté : 08 décembre 2024 08:27
par Yaroslav
Le parti présidentiel (Parti du pouvoir au peuple - PPP) ne joue pas le jeu.
192 parlementaires sur 200 ont voté en faveur de la destitution.
Il en manquait 8 pour atteindre le quorum requis... La plupart des parlementaires du parti présidentiel ont quitté l'assemblée au moment du vote.
Le PPP souhaite officiellement le départ du président (sans doute y a-t-il des dissensions) , mais pas forcément en s'alliant au parti d'opposition.
Re: Coup de force en Corée du Sud
Posté : 08 décembre 2024 13:53
par Yaroslav
Le jeu trouble du parti présidentiel.
RFI a écrit :
Corée du Sud: le parti au pouvoir affirme pousser le président Yoon Suk-yeol vers la sortie
Après son coup de force manqué en début de semaine ayant plongé son pays dans le chaos politique, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol est poussé vers la sortie, dimanche 8 décembre, par son propre parti malgré l'échec - la veille - d'une motion en destitution contre lui. De son côté, le principal parti d'opposition retentera de faire destituer le président le 14 décembre, a déclaré son chef Lee Jae-myung.
Publié le : 08/12/2024 - 06:33
Dans un communiqué, le Parti du pouvoir au peuple (PPP) a affirmé avoir « obtenu » du président sud-coréen Yoon Suk-yeol la promesse qu'il se retirerait. « Même avant, il n'interférera pas dans les affaires de l'État, dans les affaires étrangères non plus », a certifié Han Dong-hoon le leader de ce parti, ajoutant que le président avait accepté de confier la gestion à sa formation. Par ailleurs, le Premier ministre Han Duck-soo, qui s'est désolidarisé de son président, assure que le gouvernement « fera preuve d'humilité » et cherchera à « coopérer » avec l'opposition au Parlement, rapporte l'AFP. Cependant, le parti présidentiel joue aux apprentis sorcier en créant une situation que la Constitution n'a pas prévue, estime notre correspondant à Séoul, Celio Fioretti. Aucune idée claire n'est avancée pour réellement savoir comment cette transition va s'amorcer, ni si elle sera réellement effective.
Démission du ministre de l'Intérieur Le 7 décembre, le PPP avait fait échouer une motion de destitution contre M. Yoon en boycottant le vote au Parlement, invalidé faute de quorum.
(...)
Alors que la cote de popularité du président autoritaire est tombé à 11% et que 3 quarts des Coréens réclament sa destitution, le parti présidentiel s'apprête à voter contre la motion de destitution, empêchant une seconde fois Yoon d'être démis de ses fonctions.