Derrière des sauces tomates étiquetées en Italie, des produits chinois et le travail forcé des Ouïghours
Posté : 06 décembre 2024 11:02
"Comment des sauces et des concentrés de tomates se retrouvent-ils dans des supermarchés, en Europe, sous une étiquette italienne alors que les tomates ont été cueillies en Chine, qui plus est, par des Ouïghours ? Enquête d'un autre aspect de la mondialisation, en partant d'un documentaire de la BBC.
Des champs de tomates rouges vifs à perte de vue dans le Xinjiang : C'est un autre aspect de la mondialisation que je vous propose d'explorer ce matin, en partant d'un documentaire remarquable de BBC Eye Investigation. Dans son enquête d'une heure, la radio télévision britannique nous emmène dans le Xinjiang, une vaste région du nord-ouest de la Chine, près du Kazakhstan, notamment. "Le Xinjiang bénéficie d'un climat idéal pour cultiver des tomates", explique BBC Eye, qui nous montre des champs de tomates à perte de vue. Leur rouge vif spectaculaire est même capté par satellite, mais c'est un univers bien plus sombre, que dévoile le média publique britannique. Bien loin des publicités du groupe Xinjiang Guannong, comme celle-ci où la société chinoise propose de rafraîchir ses connaissances sur les conserves de tomates, en montrant ses lignes de production de coulis, de concentrés, conditionnés dans des barils bleus. "Nos sites de production sont à pleine capacité, se targue un cadre : 260 000 tonnes de tomates fraîches ont été collectées et 35 000 tonnes de concentré de tomates ont été produites", montre cette publicité relayée par BBC Eye Investigation. La chaîne télévisée chinoise internationale CGTN et une journaliste de China Media Group expliquent que nombre de plats européens comme les Fish and chips, saucisses Bratwurst ne peuvent se passer ketchup et donc de tomates chinoises.
L'enfer des Ouïghours forcés de travailler, notamment dans les champs de tomates : C'est aussi dans le Xinjiang, souligne BBC Eye Investigation que la Chine a lancé, depuis 2017, un programme de détentions massives des Ouïghours, la minorité musulmane. Ils seraient un million à être détenus, forcés de travailler dans les champs de tomates ou dans les usines agro-alimentaires. Si Pékin parle de "camps de rééducation", c'est une toute autre réalité, un enfer que décrit, à la BBC, Mamutjan, un professeur ouïghour arrêté plusieurs fois dans le Xinjiang. "J'ai été forcé à récolter des tomates pendant plus d'un mois. On devait se lever à 4h du matin. Le premier jour, on nous a demandé de ramasser 450kg de tomates et on nous a menacé si nous n'arrivions pas à atteindre cet objectif. Je n'ai pas réussi et on m'a alors roué de coups. On m'a attaché à des chaînes, suspendues au plafond d'une cellule sombre, et on me demandait 'alors, pourquoi tu n'arrives pas à finir ton travail ?' Pendant deux heures, les coups ont plu. Je ne pouvais plus m'asseoir, plus dormir. J'étais frappé si souvent, si durement que j'en porte encore les traces". Mamutjan vit en exil, aujourd'hui, précise BBC Eye Investigation. Ce père de famille ouïghour ignore ce qu'est devenue sa famille mais il sait que son frère est mort. Mamutjan espère, lui, pouvoir monter en haut de la Tour Eiffel : c'était le rêve de son frère, il veut le réaliser en sa mémoire. Difficile de vérifier son témoignages, précise la BBC qui a interrogé une douzaine d'anciens détenus ouïghours mais leurs récits font écho à un rapport des Nations unies de 2022 sur la torture et le travail forcé dans le Xinjiang. En Allemagne, le quotidien Bild et BR24 soulignent que la Chine est le plus grand producteur de tomates au monde. Près de 70 millions de tonnes y ont été récoltées l'an dernier. Selon le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, l’Europe a presque doublé ses importations de concentré de tomate chinois l'an dernier."
Vu que le texte est très long, vous trouverez la suite de ce dernier dans le lien ci-dessous :
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... wtab-fr-fr
Des champs de tomates rouges vifs à perte de vue dans le Xinjiang : C'est un autre aspect de la mondialisation que je vous propose d'explorer ce matin, en partant d'un documentaire remarquable de BBC Eye Investigation. Dans son enquête d'une heure, la radio télévision britannique nous emmène dans le Xinjiang, une vaste région du nord-ouest de la Chine, près du Kazakhstan, notamment. "Le Xinjiang bénéficie d'un climat idéal pour cultiver des tomates", explique BBC Eye, qui nous montre des champs de tomates à perte de vue. Leur rouge vif spectaculaire est même capté par satellite, mais c'est un univers bien plus sombre, que dévoile le média publique britannique. Bien loin des publicités du groupe Xinjiang Guannong, comme celle-ci où la société chinoise propose de rafraîchir ses connaissances sur les conserves de tomates, en montrant ses lignes de production de coulis, de concentrés, conditionnés dans des barils bleus. "Nos sites de production sont à pleine capacité, se targue un cadre : 260 000 tonnes de tomates fraîches ont été collectées et 35 000 tonnes de concentré de tomates ont été produites", montre cette publicité relayée par BBC Eye Investigation. La chaîne télévisée chinoise internationale CGTN et une journaliste de China Media Group expliquent que nombre de plats européens comme les Fish and chips, saucisses Bratwurst ne peuvent se passer ketchup et donc de tomates chinoises.
L'enfer des Ouïghours forcés de travailler, notamment dans les champs de tomates : C'est aussi dans le Xinjiang, souligne BBC Eye Investigation que la Chine a lancé, depuis 2017, un programme de détentions massives des Ouïghours, la minorité musulmane. Ils seraient un million à être détenus, forcés de travailler dans les champs de tomates ou dans les usines agro-alimentaires. Si Pékin parle de "camps de rééducation", c'est une toute autre réalité, un enfer que décrit, à la BBC, Mamutjan, un professeur ouïghour arrêté plusieurs fois dans le Xinjiang. "J'ai été forcé à récolter des tomates pendant plus d'un mois. On devait se lever à 4h du matin. Le premier jour, on nous a demandé de ramasser 450kg de tomates et on nous a menacé si nous n'arrivions pas à atteindre cet objectif. Je n'ai pas réussi et on m'a alors roué de coups. On m'a attaché à des chaînes, suspendues au plafond d'une cellule sombre, et on me demandait 'alors, pourquoi tu n'arrives pas à finir ton travail ?' Pendant deux heures, les coups ont plu. Je ne pouvais plus m'asseoir, plus dormir. J'étais frappé si souvent, si durement que j'en porte encore les traces". Mamutjan vit en exil, aujourd'hui, précise BBC Eye Investigation. Ce père de famille ouïghour ignore ce qu'est devenue sa famille mais il sait que son frère est mort. Mamutjan espère, lui, pouvoir monter en haut de la Tour Eiffel : c'était le rêve de son frère, il veut le réaliser en sa mémoire. Difficile de vérifier son témoignages, précise la BBC qui a interrogé une douzaine d'anciens détenus ouïghours mais leurs récits font écho à un rapport des Nations unies de 2022 sur la torture et le travail forcé dans le Xinjiang. En Allemagne, le quotidien Bild et BR24 soulignent que la Chine est le plus grand producteur de tomates au monde. Près de 70 millions de tonnes y ont été récoltées l'an dernier. Selon le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, l’Europe a presque doublé ses importations de concentré de tomate chinois l'an dernier."
Vu que le texte est très long, vous trouverez la suite de ce dernier dans le lien ci-dessous :
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... wtab-fr-fr