Accord UE-Mercosur : les intérêts discordants d’Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA
Posté : 09 décembre 2024 08:48
Le nez dans le glypho c'est la faute à Rousseau...
Engagé, via l’ultrapuissante fédération qu’il dirige, dans les mobilisations des agriculteurs contre le traité de libre-échange qui reprennent ce lundi, Arnaud Rousseau est aussi à la tête du groupe Avril, multinationale des oléoprotéagineux, ce qui provoque la colère des autres syndicats.
Le président de la FNSEA joue-t-il un double jeu ? Alors que le syndicat majoritaire des agriculteurs appelle à de nouvelles mobilisations à partir de ce lundi, la Confédération paysanne (à gauche) et la Coordination rurale (à droite) dénoncent, sur fond de zizanie syndicale en vue des élections aux chambres d’agriculture en janvier, la double casquette d’Arnaud Rousseau. Selon les circonstance, il porte celle de leader de la FNSEA qui dénonce à ce titre l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur – la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en a validé le principe vendredi en Uruguay. Ou celle de président du groupe Avril, industriel de la filière oléoprotéagineux adepte du libre-échange. «Nous sommes en économie ouverte», proclamait-il ainsi le 18 septembre devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.
Un mois plus tard, en octobre, le groupe Avril annonçait à grand renfort de trompettes le rachat de A.Azevedo Oleos, gros producteur et distributeur d’huile de ricin au Brésil, pays qui fait partie du Mercosur et donc de l’accord auquel Paris s’oppose catégoriquement : «Une étape cruciale de notre développement en Amérique du Sud, où nous voyons un potentiel de croissance à long terme.» Sur le fil Facebook Agriculteur en colère, qui compte 7 800 membres, on grince aussitôt : «Soyons clairs, le groupe Avril, multinationale dirigée par Arnaud Rousseau, investit à tour de bras au Brésil en prévision du Mercosur. On comprend que la FNSEA y soit favorable, avec juste des ajustements.»
187 000 euros perçus l’an dernier selon «Complément d’enquête»
Avril, 7,9 milliards de chiffre d’affaires en 2023, est le mastodonte français de la filière oléoprotéagineux (soja, colza, tournesol, arachide…). Il assure la centralisation des récoltes puis leur commercialisation, notamment sous les marques Lesieur, Puget ou Soléou. Après extraction de l’huile, les résidus, sous forme de tourteaux, riches en protéines, servent à l’alimentation du bétail. Bref, c’est un élément clé de l’écosystème agricole français. La multinationale est par ailleurs le fer de lance de la filière biocarburants, sous l’appellation Diester.
https://www.liberation.fr/economie/acco ... TTJSF3ABU/
Engagé, via l’ultrapuissante fédération qu’il dirige, dans les mobilisations des agriculteurs contre le traité de libre-échange qui reprennent ce lundi, Arnaud Rousseau est aussi à la tête du groupe Avril, multinationale des oléoprotéagineux, ce qui provoque la colère des autres syndicats.
Le président de la FNSEA joue-t-il un double jeu ? Alors que le syndicat majoritaire des agriculteurs appelle à de nouvelles mobilisations à partir de ce lundi, la Confédération paysanne (à gauche) et la Coordination rurale (à droite) dénoncent, sur fond de zizanie syndicale en vue des élections aux chambres d’agriculture en janvier, la double casquette d’Arnaud Rousseau. Selon les circonstance, il porte celle de leader de la FNSEA qui dénonce à ce titre l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur – la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en a validé le principe vendredi en Uruguay. Ou celle de président du groupe Avril, industriel de la filière oléoprotéagineux adepte du libre-échange. «Nous sommes en économie ouverte», proclamait-il ainsi le 18 septembre devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.
Un mois plus tard, en octobre, le groupe Avril annonçait à grand renfort de trompettes le rachat de A.Azevedo Oleos, gros producteur et distributeur d’huile de ricin au Brésil, pays qui fait partie du Mercosur et donc de l’accord auquel Paris s’oppose catégoriquement : «Une étape cruciale de notre développement en Amérique du Sud, où nous voyons un potentiel de croissance à long terme.» Sur le fil Facebook Agriculteur en colère, qui compte 7 800 membres, on grince aussitôt : «Soyons clairs, le groupe Avril, multinationale dirigée par Arnaud Rousseau, investit à tour de bras au Brésil en prévision du Mercosur. On comprend que la FNSEA y soit favorable, avec juste des ajustements.»
187 000 euros perçus l’an dernier selon «Complément d’enquête»
Avril, 7,9 milliards de chiffre d’affaires en 2023, est le mastodonte français de la filière oléoprotéagineux (soja, colza, tournesol, arachide…). Il assure la centralisation des récoltes puis leur commercialisation, notamment sous les marques Lesieur, Puget ou Soléou. Après extraction de l’huile, les résidus, sous forme de tourteaux, riches en protéines, servent à l’alimentation du bétail. Bref, c’est un élément clé de l’écosystème agricole français. La multinationale est par ailleurs le fer de lance de la filière biocarburants, sous l’appellation Diester.