Mesoke a écrit : ↑12 décembre 2024 21:23
Si on en croit
l'article Wikipedia sur les classements des pays par PIB dans l'histoire la France a bien été 3e au classement mondial ... en 1820.
On a 3300 milliards de dettes souveraines qu'on remboursera par d'autres dettes, ce qui enrichira encore et toujours plus nos créanciers, qui ne vont du coup pas cracher dessus.
Rien que ça, ça n'a strictement aucune influence sur une initiative budgétaire. Le déficit budgétaire, l'évolution de la dette / PIB ou la part des intérêts de dette dans le déficit oui, ça a un impact. Mais pas le montant total de dette ou le classement de la France en PIB.
Le Mercosur ne va pas contre les intérêts de la France. Contre les intérêts de certains types d'industrie, oui, mais au bénéfice d'autre. Le secteur du luxe par exemple, fleuron de l'économie française, bénéficiera très largement de la diminution de droits de douane.
Il y a des choses que vous ne comprenez pas.
L’idée communément admise dans notre société est que la France est un pays riche. La France fut assurément un pays riche. L’est-elle encore aujourd’hui ? Hélas, rien n’est moins sûr. Car les fondamentaux de notre économie ne sont pas bons.
Depuis le début des années 2000, la balance commerciale du pays est déficitaire. Les déficits commerciaux ne cessent de s’accentuer d’année en année, ils battent des records presque chaque année.
Ces déficits commerciaux sont d’abord la conséquence d’une très forte désindustrialisation (phénomène désormais assez connu, qu’aucun gouvernement ne parvient vraiment à enrayer), mais pas seulement.
En effet, la situation de notre agriculture n’est guère plus reluisante que celle de notre industrie. J’ai grandi en croyant au mythe du « pétrole vert de la France ». Une agriculture performante et exportatrice garantissait au pays une autosuffisance alimentaire et lui offrait des excédents commerciaux de nature à compenser largement les importations de matières premières (pétrole et gaz naturel, notamment). Mais ça, c’était avant… La guerre en Ukraine a montré que la France importe désormais de nombreuses denrées agricoles (engrais, céréales pour les animaux, fourrages, etc.). La balance commerciale agricole, jadis très fortement excédentaire, se dégrade elle aussi. Elle est désormais tout juste à l’équilibre. Et encore, elle n’est tenue que par les exportations de vins et spiritueux… Et cela ne suffira bientôt plus : selon un rapport du Sénat, la France pourrait connaître son premier déficit agricole en 2023 ou 2024.
Conséquence assez logique de cette mauvaise santé économique : pour ce qui est du PIB par habitant, la France est dépassée par des pays comme le RU, l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande, le Canada, la Belgique, la Finlande, la Suède, l'Autriche, les Pays-Bas, etc., qui ne sont ni des paradis fiscaux ni des pays riches en ressources naturelles.
Les fondamentaux de notre économie (PIB par habitant, déficits commerciaux) ne sont donc pas bons, et ils se dégradent continuellement.
Ces données économiques ne sont pas que théoriques.
Tout d’abord, un pays qui ne produit plus les principaux produits de consommation courante (nourriture, électricité, médicaments, etc.) est un pays qui se retrouve dépendant de ses importations (parfois payées au prix cher) et qui perd donc une forme de souveraineté. La crise sanitaire nous a montré les conséquences de cette désindustrialisation : incapable de produire certains produits de consommation courante (masques, médicaments, etc.), la France se retrouve dépendante de ses importations.
Et surtout, il faut bien comprendre que ce sont les richesses créées par notre économie qui, une fois réparties entre salariés (salaires), patrons (bénéfices) et puissance publique (prélèvements obligatoires destinés à financer la protection sociale et les services publics), garantissent notre niveau de vie. Le fait est que notre économie produit de moins en moins de choses, elle ne produit plus les richesses nécessaires pour nous garantir notre niveau de vie. C’est cela que traduisent l’ampleur de nos déficits commerciaux et la stagnation du PIB par habitant.
Il en résulte, forcément, un appauvrissement généralisé progressif de la population : entreprises peu rentables voire qui font faillite, taux de sous-emploi important, salariés mal payés, etc.
Beaucoup de Français n’ont pas compris ce lien direct entre la situation économique globale du pays et leurs conditions de vie, car ils pensent cette situation économique meilleure qu’elle ne l’est réellement, et s’imaginent que, de toute façon, l’État sera toujours là pour distribuer du pouvoir d'achat. Et effectivement, nos gouvernements successifs se retrouvent contraints d’acheter la paix sociale à coups de milliards. D’où le lien évident entre déficit commercial et déficit public. L’importance des déficits publics et des déficits commerciaux montre clairement que nous vivons au-dessus de nos moyens.
Sauf que l’État ne peut pas éternellement distribuer des richesses et du pouvoir d'achat qui n’existent pas, sauf à recourir aux déficits. Contraint par les déficits, l’État peut de moins en moins répondre aux demandes sociales diverses et variées. Il en résultera des tensions sociales...