Féminicide : un ancien candidat RN condamné pour avoir décapité une femme
Posté : 14 décembre 2024 07:11
Un ancien candidat du FN a été condamné ce mercredi pour un féminicide particulièrement ignoble. Si l'extrême-droite n'a pas le monopole des candidats et élus ultra-réactionnaires, elle s'illustre une fois de plus sur ce terrain.
Ce mercredi 11 décembre, Jean-Pierre Moulun, ancien candidat FN à Hautmont en 2014, dans le Nord, a été condamné à une peine de réclusion à perpétuité pour avoir décapité son ancienne employeuse. Cette ancienne institutrice, âgée de 77 ans, a été retrouvée morte en octobre 2021 à Agde, près de Béziers.
L’ancien employé de la maison, qui s’occupait du ménage et du jardin de la retraitée, s’était fait licencier par cette dernière après un soupçon de vol. Pour se défendre, l’ancien candidat du RN a d’abord affirmé être la victime d’un complot en accusant 4 « noirs » engagés par le fils de la victime. Une théorie raciste que le candidat a finalement abandonnée, avouant être l’auteur du crime à l’issue de son procès.
Si le parti de Marine Le Pen a aussitôt cherché à se distancier du criminel, en affirmant, par la voix de Sébastien Chenu, que ce dernier avait été exclu du parti en 2015, cet auteur de féminicide vient s’ajouter à la très longue liste des candidats RN qui se sont illustrés par l’horreur de leurs propos ou de leurs actes. Après une candidate nostalgique de la Waffen SS dans le Calvados pour les législatives, un candidat sexiste, antisémite et homophobe en Meurthe-et-Moselle multipliant les propos ignobles via un compte anonyme ou encore un candidat affirmant publiquement que les binationaux n’étaient pas dignes de confiance en raison de leur prétendu « double allégeance », cette affaire rappelle une nouvelle fois la nécessité de combattre le parti d’extrême-droite et l’ensemble des idéologies réactionnaires qu’il véhicule.
Pour autant, le parti à la flamme est loin d’être le seul à compter dans ses rangs des personnalités au comportement ignoble. Ainsi, malgré les multiples accusations de viol qui le visaient, Damien Abad, élu LR rallié à la Macronie, avait été maintenu au gouvernement, avant que plusieurs mois de polémique et de mobilisation le contraignent à partir. Une impunité patriarcale qui ne manque pas de faire écho au récent scandale concernant le sénateur Joël Guerriau qui avait drogué une députée, et qui n’a démissionné que plusieurs mois après avoir été accusé.
Loin de se limiter à l’extrême-droite, les violences patriarcales englobent l’ensemble de la société, nourries par ses structures inégalitaires et la longue chaîne de violences qui structurent le monde capitaliste et néolibéral. Les idées réactionnaires prospèrent d’autant plus facilement sur ces fondements, et en décuplent en retour la violence et les effets. Face au renforcement des idées d’extrême-droite et des structures patriarcales et oppressives des institutions, il est plus que jamais nécessaire de combattre ceux qui, du macronisme à la droite radicalisée et l’extrême-droite, ne font qu’ajouter de la violence à la violence à coup de politiques racistes, austéritaires, anti-ouvrières, transphobes et patriarcales.
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