DU PLACEBO AU NOCEBO incroyable puissance de l’esprit
Posté : 24 août 2017 19:33
Et si notre esprit avait autant le pouvoir de nous rendre malade que celui de nous garder en bonne santé ?
Aux confins de la médecine et de la magie, le médicament placebo s’appuie sur la force du mental qui soigne. Il soulage la douleur, calme la toux, apaise l’anxiété, fait dormir le nourrisson insomniaque, parfois même guérit…
Quant à l’effet placebo, il existe bel et bien.Ses bienfaits sont réels.
Les nouvelles techniques d’imagerie cérébrale ont confirmé qu’il agit en suivant les mêmes voies neurobiologiques que celles empruntées par le soulagement médicamenteux, démontrant ainsi le lien étroit corps-esprit au cœur de la guérison.
Parler de l’effet placebo renvoie aussi à son exact contrepoint, l’effet nocebo – nocif, lui, comme son nom l’indique.
Le remède pouvant alors se transformer en poison… Grâce à plusieurs ouvrages récents parus sur le sujet, notre journaliste Carine Anselme a effectué une excursion au pays mystérieux du pouvoir de l’esprit. Elle en est revenue avec la conviction que la puissance des effets placebo et nocebo est vraiment stupéfiante, que le relationnel y joue un rôle majeur mais que cette force intérieure peut aussi s’apprivoiser. Elle est en vous !
Par Carine Anselme
L’effet nocebo
Comment se fait-il qu’un placebo – une gélule de sucre, une injection de solution saline ou une fausse chirurgie – provoque un pourcentage de guérisons surprenant ?
L’effet qu’il produit, en tout cas, n’en finit pas de nous étonner… et parfois de détonner ! « Cette substance totalement dénuée de principes actifs se révèle parfois puissamment efficace », souligne de Dr Patrick Lemoine, auteur du remarquable ouvrage « Le mystère placebo » (voir « Pour aller plus loin »).
Une chose est sûre : des personnes produisent des modifications physiologiques mesurables qui correspondent exactement au soin qu’elles pensent avoir reçu. Et si se pencher sur ce phénomène était l’occasion de réveiller les forces internes de guérison ?
Du flagorneur… au soulagement de la douleur
« Ce rien, cette illusion de médicament, porte un nom. C’est le placebo », précise Patrick Lemoine.
Il faut attendre le XIXe siècle pour voir le placebo prendre une signification médicale. Et sa première définition officielle apparaît, en 1811, dans un dictionnaire médical anglais : « Épithète donnée à tout traitement prescrit plus pour plaire au patient que pour le guérir. » À l’aune de cette définition, le placebo renvoie au mieux à la tromperie, voire au charlatanisme.
« Cette connotation péjorative s’explique sans doute par le fait que les médecins tendent à douter de la réalité de l’effet placebo, car admettre son importance met en danger leur image et leur pouvoir », souligne Michel Le Van Quyen, chercheur à l’INSERM et responsable d’un groupe de recherche à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière), dans son livre « Les pouvoirs de l’esprit » (voir « Pour aller plus loin »).
C’est au couple d’historiens de la médecine Arthur et Elaine Shapiro que l’on doit une « Histoire générale du placebo » qui a servi de base à tous les travaux postérieurs. Ils nous fournissent une définition classique : « Est placebo tout traitement (incluant médicaments, chirurgie, psychothérapie et thérapie charlatanesque) utilisé pour son effet d’amélioration sur un symptôme ou une maladie, qui se trouve être en réalité inefficace ou qui n’est pas spécifiquement efficace pour la condition traitée. »
D’après le Dr Patrick Lemoine, il faut toutefois distinguer le placebo de l’effet placebo.
« L’objet placebo, c’est la poudre de perlimpinpin qui soulage, guérit parfois, à condition que le thérapeute et son patient soient réunis dans la même conviction. L’effet placebo est quant à lui très différent ; c’est ce petit supplément qui fait qu’un médicament actif le sera plus et mieux encore.
Au lieu d’agir au bout de trente minutes pendant quatre à cinq heures, l’aspirine va être efficace tout de suite ou presque et ceci pendant toute une journée. » Il nous apprend ainsi que tous les médicaments de la création sont susceptibles d’être amplifiés, optimisés par ce phénomène. « (L’effet placebo) est le reflet de la qualité de la relation thérapeutique quand patient et médecin œuvrent ensemble et que la mayonnaise relationnelle a pris. Son carburant est l’espoir partagé de la guérison », poursuit-il.
Le relationnel est donc au cœur de ce phénomène.
Or, que demande en premier lieu, un patient à son médecin ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, enquêtes d’opinion à l’appui, ce n’est pas « science », ni « notoriété », mais « gentillesse » et « disponibilité ». En d’autres mots, la capacité à être bienveillant, rassurant, à l’écoute, empathique… Le temps, c’est de… la guérison ! Et la consultation a force de rituel.
Le Placebo, c’est vous !
neosanté
Quoi qu’il en soit, placebo et nocebo nous invitent, de concert, à nous éveiller aux formidables pouvoirs de l’esprit pour prendre notre santé en main !
Aux confins de la médecine et de la magie, le médicament placebo s’appuie sur la force du mental qui soigne. Il soulage la douleur, calme la toux, apaise l’anxiété, fait dormir le nourrisson insomniaque, parfois même guérit…
Quant à l’effet placebo, il existe bel et bien.Ses bienfaits sont réels.
Les nouvelles techniques d’imagerie cérébrale ont confirmé qu’il agit en suivant les mêmes voies neurobiologiques que celles empruntées par le soulagement médicamenteux, démontrant ainsi le lien étroit corps-esprit au cœur de la guérison.
Parler de l’effet placebo renvoie aussi à son exact contrepoint, l’effet nocebo – nocif, lui, comme son nom l’indique.
Le remède pouvant alors se transformer en poison… Grâce à plusieurs ouvrages récents parus sur le sujet, notre journaliste Carine Anselme a effectué une excursion au pays mystérieux du pouvoir de l’esprit. Elle en est revenue avec la conviction que la puissance des effets placebo et nocebo est vraiment stupéfiante, que le relationnel y joue un rôle majeur mais que cette force intérieure peut aussi s’apprivoiser. Elle est en vous !
Par Carine Anselme
L’effet nocebo
Comment se fait-il qu’un placebo – une gélule de sucre, une injection de solution saline ou une fausse chirurgie – provoque un pourcentage de guérisons surprenant ?
L’effet qu’il produit, en tout cas, n’en finit pas de nous étonner… et parfois de détonner ! « Cette substance totalement dénuée de principes actifs se révèle parfois puissamment efficace », souligne de Dr Patrick Lemoine, auteur du remarquable ouvrage « Le mystère placebo » (voir « Pour aller plus loin »).
Une chose est sûre : des personnes produisent des modifications physiologiques mesurables qui correspondent exactement au soin qu’elles pensent avoir reçu. Et si se pencher sur ce phénomène était l’occasion de réveiller les forces internes de guérison ?
Du flagorneur… au soulagement de la douleur
« Ce rien, cette illusion de médicament, porte un nom. C’est le placebo », précise Patrick Lemoine.
Il faut attendre le XIXe siècle pour voir le placebo prendre une signification médicale. Et sa première définition officielle apparaît, en 1811, dans un dictionnaire médical anglais : « Épithète donnée à tout traitement prescrit plus pour plaire au patient que pour le guérir. » À l’aune de cette définition, le placebo renvoie au mieux à la tromperie, voire au charlatanisme.
« Cette connotation péjorative s’explique sans doute par le fait que les médecins tendent à douter de la réalité de l’effet placebo, car admettre son importance met en danger leur image et leur pouvoir », souligne Michel Le Van Quyen, chercheur à l’INSERM et responsable d’un groupe de recherche à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière), dans son livre « Les pouvoirs de l’esprit » (voir « Pour aller plus loin »).
C’est au couple d’historiens de la médecine Arthur et Elaine Shapiro que l’on doit une « Histoire générale du placebo » qui a servi de base à tous les travaux postérieurs. Ils nous fournissent une définition classique : « Est placebo tout traitement (incluant médicaments, chirurgie, psychothérapie et thérapie charlatanesque) utilisé pour son effet d’amélioration sur un symptôme ou une maladie, qui se trouve être en réalité inefficace ou qui n’est pas spécifiquement efficace pour la condition traitée. »
D’après le Dr Patrick Lemoine, il faut toutefois distinguer le placebo de l’effet placebo.
« L’objet placebo, c’est la poudre de perlimpinpin qui soulage, guérit parfois, à condition que le thérapeute et son patient soient réunis dans la même conviction. L’effet placebo est quant à lui très différent ; c’est ce petit supplément qui fait qu’un médicament actif le sera plus et mieux encore.
Au lieu d’agir au bout de trente minutes pendant quatre à cinq heures, l’aspirine va être efficace tout de suite ou presque et ceci pendant toute une journée. » Il nous apprend ainsi que tous les médicaments de la création sont susceptibles d’être amplifiés, optimisés par ce phénomène. « (L’effet placebo) est le reflet de la qualité de la relation thérapeutique quand patient et médecin œuvrent ensemble et que la mayonnaise relationnelle a pris. Son carburant est l’espoir partagé de la guérison », poursuit-il.
Le relationnel est donc au cœur de ce phénomène.
Or, que demande en premier lieu, un patient à son médecin ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, enquêtes d’opinion à l’appui, ce n’est pas « science », ni « notoriété », mais « gentillesse » et « disponibilité ». En d’autres mots, la capacité à être bienveillant, rassurant, à l’écoute, empathique… Le temps, c’est de… la guérison ! Et la consultation a force de rituel.
Le Placebo, c’est vous !
neosanté
Quoi qu’il en soit, placebo et nocebo nous invitent, de concert, à nous éveiller aux formidables pouvoirs de l’esprit pour prendre notre santé en main !