En matière d’épiderme humain, les moustiques ont leurs préférences. Des chercheurs de l’université de Wageningen (Pays-Bas) viennent d’expliquer la particularité de ces "peaux à moustiques", en identifiant des bactéries à fort pouvoir attractif présentes sur certains épidermes. Leur étude constitue un espoir dans le combat contre le paludisme, responsable de plus de 600 000 décès en 2010 à travers le monde.
Les bactéries préférées des moustiques
Chez les moustiques, il y a leur bruit (qui nous réveille) et notre odeur (qui les attire). Selon les individus, les bactéries responsables de ces effluves corporelles varient, ce qui explique pourquoi certains se font plus piquer que d’autres. Pour identifier ces fameuses bactéries, Niels Verhulst et son équipe ont analysé l’épiderme de 48 hommes (privés de douche, de parfum, d’alcool, d’ail, d’oignons et d’épices pendant 24 heures), avant de livrer ces courageux volontaires en pâture à des moustiques.
Résultat : neuf hommes ont été particulièrement piqués et sept autres ont, au contraire, été épargnés. Les chercheurs ont découvert que les personnes les plus attaquées portent une quantité particulièrement importante de bactéries. Toutefois, la diversité de ces bactéries est plus faible que la moyenne. Trois coupables sont mises en avant : les bactéries Leptotrichia, Delftia et Actinobacteria Gp3. A l’inverse, les Variovorax et Pseudomonas sont associées à un faible nombre de piqûres.
De nouveaux pièges contre le palu
Selon les chercheurs, ces résultats devraient mener au développement de nouveaux répulsifs ou pièges à moustiques, afin de lutter contre le paludisme. Aussi appelée malaria en anglais, c'est la maladie parasitaire la plus répandue au monde, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Elle est transmise par les moustiques du genre Anophèle, ainsi que par les transfusions sanguines ou le partage de seringues. En 2010, la maladie a tué 655 000 personnes, principalement des enfants africains, rapporte l’AFP. A noter toutefois que depuis 2000, le taux de mortalité lié au paludisme a chuté de 26 %.