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Twitter, arme de cyber-résistance de l'opposition iranienne

Posté : 17 juin 2009 20:51
par mum401
IRAN - Partout dans le monde, les internautes se mobilisent pour que les activistes conservent leur voix...

Il était 1h30 à Téhéran dans la nuit de mardi à mercredi quand Twitter s'est tu. Quelques minutes auparavant, les messages déferlaient sur #iranelection (plus de 500 en quelques minutes) et #gr88, les deux canaux massivement utilisés par les internautes pour relayer les évènements en cours en Iran.



Le service de microblogging est resté hors-service pendant moins d'une heure. Il s'agissait d'une opération de maintenance «critique» qui aurait dû intervenir la veille. Mais Twitter a obtenu de son hébergeur qu'elle soit repoussée au milieu de la nuit iranienne, afin de moins perturber le flux des news. Une décision, selon CNN, prise à la demande du département d'Etat américain. Une source officielle anonyme confie à la chaîne que Twitter, Facebook et les réseaux sociaux fournissent «des informations critiques» à l'administration américaine, qui n'a plus d'ambassade en Iran depuis la crise des otages de 1979, et alors que les médias traditionnels sont muselés sur place.



Tous iraniens


Une véritable partie de cache-cache s'est engagée sur Twitter. Le célèbre blog BoingBoing a publié mardi le «guide de la cyberguerre pour les élections iraniennes». Parmi les conseils aux utilisateurs de Twitter (explications plus bas):



Ne publiez surtout pas les adresses IP des proxy que vous souhaitez mettre à disposition des blogueurs iraniens. Envoyez-les via messages directs @stopAhmadi ou @iran09 qui les feront circuler discrètement

Les deux seuls hashtags authentiques utilisés par les blogueurs sont #iranelection and #gr88. Les autres risquent de diluer les conversations

Soyez vigilants! Les forces de sécurités iraniennes créent des comptes Twitter pour diffuser de fausses informations en se faisant passer pour des manifestants

Aidez les blogueurs à se protéger: changez vos paramètres Twitter à Téhéran pour votre lieu d'origine, et votre fuseau horaire à +3h30 GMT

Ne grillez pas leur couverture. Si vous découvrez des sources authentiques, ne publiez pas leurs noms. Ils sont en dangers. Des gens meurent là-bas.



Le régime iranien essaierait en effet au maximum de bloquer les accès permettant aux activistes de diffuser des informations sur le net. Mais il est possible de passer outre via des proxy, des serveurs faisant office d'intermédiaire entre un poste client et Internet. Certains expliquent comment paramétrer un proxy «pour aider ceux en Iran», notamment ici. Le Munk Centre de l'université de Toronto est également mobilisé pour offrir des solutions techniques.



De nombreux Twitterers ont déjà répondu à l'appel visant à se faire passer pour des Iraniens et ainsi créer du bruit sur le réseau, rendant plus difficile l'identification de ceux y résidant. Cet utilisateur par exemple «habite» à Téhéran, tandis que son site internet précise qu'il réside dans le Nevada (toute louable que soit l'initiative, il serait cependant surprenant que les autorités iraniennes ne disposent pas de moyen de discerner les vrais des faux). Par solidarité avec les partisans de Moussavi, les utilisateurs passent à la couleur verte pour leur avatar.



Et si Twitter est bien plus résistant à la censure que YouTube, c'est qu'il existe de nombreux moyens de poster les messages (directement via le site, ou l'une des nombreuses applications créées par des partis tiers, ou encore par sms), rappelle un expert cité par le «New York Times» .


A moins que Téhéran ne coupe toutes les voies de communications, Twitter devrait donc continuer à gazouiller.

Philippe Berry, à Los Angeles

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