Un ace pour conclure une finale parfaite et Roger Federer a pu recevoir l'ovation du public pour sa huitième victoire (record) dans le Grand Chelem anglais.
Roger Federer a remporté à Wimbledon son dix-neuvième Grand Chelem, le deuxième en six mois après sa victoire à Melbourne, fin janvier.
Sur le papier, Marin Cilic ne faisait pas le poids face à Roger Federer, son charisme naturel et ses 18 titres du Grand Chelem, dont sept à Wimbledon. Mais «la classe n'amène nulle part», le Suisse (5e) le sait bien, et si le gazon londonien est son jardin, c'est lui qui a douté le premier, à 2-1 dans la première manche. Un accroc, le seul, dans une finale dominée de la tête et des épaules. Réputé friable dans les grands rendez-vous, Cilic (6e) laissa là filer sa seule balle de break du match, et ses maigres chances avec.
Dès lors, ses coups se firent plus aléatoires, ses variations moins tranchantes, et Federer en profita pour lui chiper sa mise en jeu (3-2), avant de le malmener de nouveau à 4-2 (de 0-40 à 40A). Serein, le Suisse montait lui en puissance et enchaîna deux jeux de service blancs dans la foulée. À 5-3, un superbe passing croisé lui offrit une première balle de set, effacée par Cilic. Un sursis de courte durée : coupable d'une double-faute, le Croate céda vite la première manche, puis les trois premiers jeux de la deuxième, avec un revers en berne.
Cilic en pleurs sous sa serviette
Dépassé, il choisit alors de faire appel au kiné. On le vit en pleurs, la tête sous sa serviette, mais le médecin ne le manipula pas. Peut-être étaient-ce les nerfs, déjà, une impression d'impuissance face au maître des lieux. Les larmes séchèrent rapidement, et Cilic tenta ensuite de raccourcir les échanges, sans franche réussite. Pas déconcentré pour un sou, Federer trouvait des longueurs improbables, écœurait son adversaire en retour, riait de ses montées au filet (1/8, 12/23 au total). Après 59 minutes, il servait déjà pour le gain de la deuxième manche. Quatre points et un ace plus tard, il y parvenait, et l'issue du match ne semblait plus faire l'ombre d'un doute.
Le pied gauche bandé, Cilic regagnait le court les dents serrées pour le troisième set. Dire qu'il ne fit qu'acte de présence serait exagéré. Federer trembla bien sur sa mise en jeu à 2-1, 40A, et le Croate se mit enfin à servir quelques aces (5 au total, seulement 60% de premières), d'ordinaire l'un de ses points forts. Mais le scénario se répéta à 3-3, avec un nouveau break de Federer.
Quelques nuages menaçants passèrent dans le ciel du Centre Court, mais les fines gouttes ne perturbèrent pas le Suisse, qui fonça sans sourciller vers une huitième couronne à Wimbledon, un record, 14 ans après la première et moins de six mois après son retour triomphal à l'Open d'Australie. Impérial, le Suisse n'a pas perdu un set durant cette quinzaine, une première pour lui.