L’Allemand Sebastian Vettel (Red Bull-Renault), 25 ans, est devenu le plus jeune triple champion du monde de l'histoire de la Formule 1, dimanche à Sao Paulo, au terme d'un Grand Prix du Brésil à sensations finalement remporté par le Britannique Jenson Button (McLaren-Mercedes).
Vettel est champion avec 3 points d'avance sur l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari), 2e de cette course folle derrière Button et devant son coéquipier Felipe Massa, dans l'autre Ferrari, ce qui permet à la Scuderia de terminer deuxième du championnat des constructeurs.
A 25 ans, 4 mois et 22 jours, "Baby Schumi" rejoint Jack Brabham, Jackie Stewart, Niki Lauda, Nelson Piquet et surtout le regretté Ayrton Senna, sur ses terres, dans le club très fermé des triple champions du monde. Il ne reste plus devant lui que Michael Schumacher, 7 titres, Juan Manuel Fangio, 5 titres, et Alain Prost, 4 titres.
Parti en tête à queue dès le premier tour, sur une piste sèche, après avoir été heurté à l'arrière par la Williams de Bruno Senna, Vettel a d'abord failli tout perdre. Puis il est remonté au classement, s'arrêtant quatre fois pour changer de pneus, soit une fois de plus qu'Alonso, lors d'une course perturbée par plusieurs averses.
L’Allemand a finalement terminé 6e, juste devant Schumacher (Mercedes), septuple champion du monde, dont c'était la 307e et dernière course de F1. "Schumi" a été le premier à le féliciter juste après l'arrivée, heureux de terminer cette dernière course à la 7e place, son chiffre-fétiche, alors qu'il était parti de la 13e place sur la grille.
"Il ne faut pas oublier tout ce que Michael a fait dans sa carrière, il a dominé comme jamais dans l'histoire de la F1. Heureusement pour moi, depuis trois ans, j'étais dans une voiture plus rapide que la sienne", a dit Vettel après l'arrivée. Il l'a dépassé en fin de course, comme un symbole, puis a filé vers son 3e titre mondial consécutif.
Cette course complètement folle a commencé par une série de dépassements, puis de changements de pneus dès le 11e tour, qui ont permis à Button, puis à l'Allemand Nico Hülkenberg (Force India), de passer en tête. Une première neutralisation a alors eu lieu, du 23e au 30e tour, le temps d'enlever quelques débris de carbone qui traînaient sur la piste, après un énième accrochage.
Hülkenberg a continué à mener, à la surprise générale, puis a fait un petit écart, au 49e tour, qui a permis à l'autre pilote McLaren, Lewis Hamilton, parti en pole position, de lui prendre les commandes. "Hulk" a ensuite heurté Hamilton en essayant de reprendre son bien, quelques tours plus tard, et a écopé d'un passage dans les stands, ce qui ne l'a pas empêché de finir 5e, devant Vettel.
Button est repassé en tête, en s'étant arrêté une fois de moins que les autres, et cette course ahurissante s'est finalement terminée au ralenti, derrière la voiture de sécurité, après une 2e neutralisation pendant le 71e et dernier tour, l'autre Force India de l'Ecossais Paul di Resta étant coincée contre les rails.
L’Anglais, champion du monde 2009, a donc terminé l'année comme il l'avait commencée en Australie, par une victoire. "Je suis déçu que Lewis ne soit pas avec moi aujourd'hui", a-t-il dit au sujet d'Hamilton, victime une nouvelle fois de la malchance qui lui a collé aux basques toute la saison. Une saison 2012 hors-normes, jusqu'au dernier tour de la dernière course.