Aucun incidence du nucléaire sur l'environnement, c'est prouvé scientifiquement, c'est écrit là sur le papier!
Mais à chacun ces lectures...
De nombreuses études concernant le taux élevé de leucémie enfantine à proximité de centrales nucléaires
Le grand nombre d’études scientifiques concernant la leucémie enfantine à proximité de centrales nucléaires – on dispose actuellement de plus de 60 études d’envergure, dont des méta-analyses – confirme les résultats de la «Kinderkrebsstudie». Le risque de cancer, pour les enfants en bas âge, est manifestement plus élevé à proximité des centrales nucléaires. Dès leur naissance jusqu’à l’âge de 5 ans, ils sont particulièrement fragiles à l’exposition à des rayons radioactifs. Les médecins trouvent l’explication à cette sensibilité observée dans la fréquence des divisions cellulaires particulièrement élevée à cet âge. La fréquence des cas de cette maladie diminue de manière significative après la cinquième année, ce qui est typique.12
La situation en Suisse a été analysée par l’étude «CANUPIS»13 (Childhood Cancer and Nuclear Powerplants in Switzerland). Elle inclut la totalité des 1,3 millions d’enfants nés en Suisse depuis 1985. De 1985 à 2009, on a diagnostiqué un total de 2925 enfants atteints du cancer, dont 953 avec une leucémie. On repéra 8 cas de leucémie dans les périmètres de 5 km des centrales nucléaires suisses, à comparer avec les 6,8 cas estimés à partir de la statistique suisse de la fréquence des cas de leucémie sur tout le territoire. Le chiffre correspond à une augmentation du risque de maladie de 20% dans les environs d’une centrale nucléaire. Suite au petit nombre de cas survenus à proximité des centrales, la probabilité de la dispersion est grande ce qui a comme effet que l’information n’est statistiquement pas signifiante. Cela ne veut pourtant pas dire que le phénomène n’existe pas.
Les observations des premiers cas de la maladie commencent avec la mise en fonction des premières centrales et installations nucléaires. Lors de la mise en fonction de la première centrale nucléaire allemande des médecins avertis ont réalisé les premières statistiques concernant les effets sanitaires spécifiques, par exemple, une forte augmentation du taux d’enfants mort-nés.14 Des études britanniques effectuées dans les alentours de l’usine de traitement de déchets radioactifs Sellafield – qui fut rebaptisée, pour cacher son histoire de triste mémoire, – et autour d’autres centrales britanniques ont abouti à des résultats alarmants.15 Pour le groupe d’âge des moins de 25 ans, habitant à proximité d’une centrale, le risque d’être atteints de leucémie est doublé. Une situation similaire se présente à proximité de l’usine de traitement de déchets radioactifs de La Hague,16 où une étude a constaté une forte corrélation entre la fréquence des baignades en mer à proximité de l’installation et celle de la maladie. Se baigner fréquemment augmente le risque de souffrir de la leucémie infantile d’un facteur 4,5.
Les travaux concernant l’épidémiologie sont nombreux et des méta-analyses actuelles en ont résumé les résultats.17, 18 Tandis que les résumés des publications scientifiques nient souvent le lien entre la proximité des centrales et l’apparition de maladies en raison d’insignifiance statistique, on trouve dans les résultats détaillés de nombreuses enquêtes, une corrélation significative, notamment pour les enfants en bas âge. Dans leur totalité, la majorité des études, nous ne pouvons en présenter ici qu’un petit nombre, présentent une situation univoque, c’est-à-dire que l’augmentation du nombre de cancers chez les enfants autour des centrales et des installations nucléaires est prouvée. Cette augmentation se comprend toujours par rapport à la fréquence accrue générale des maladies, mentionnée ci-dessus. Elle fournit une vue tout à fait consistante sur les corrélations.
Les réactions de la politique et de la société
Il est tout à fait surprenant de constater que l’industrie nucléaire et les autorités concernées continuent à nier le lien direct entre la radioactivité émise par les centrales nucléaires et la fréquence des maladies. Le débat mené au niveau politique en Basse-Saxe, concernant la fréquence massive de leucémie dans la région de l’Elbmarsch, en donne une illustration significative.19 Cela rappelle le comportement de l’industrie du tabac à laquelle il a fallu, à l’aide de procès juridiques de longue durée, arracher petit à petit l’aveu qu’il pourrait exister une corrélation entre l’habitude de fumer et le cancer du poumon, bien que les faits étaient apparents depuis longtemps. La situation face à la radioactivité est plus délicate et plus complexe puisqu’on ne la voit et ne la sent pas. L’argument basé sur le respect des valeurs limites et par conséquent sans risque sanitaire est constamment rabâché. Or, l’histoire de la définition de telles valeurs limites pour la radioactivité admise montre en réalité l’influence du complexe militaro-industriel. Pendant les débuts du développement de l’énergie nucléaire (1965), on a fixé les valeurs limite pour «offrir à l’industrie nucléaire suffisamment de marge de manœuvre pour élargir ses programmes d’énergie nucléaire».20 On a admis que les valeurs limite «ne représentaient éventuellement pas le juste équilibre entre les préjudices possibles et l’utilité probable».19 On ne prend pas en compte que selon un grand nombre de scientifiques, le rapport entre la dose et les effets ne connaît pas de valeur limite. Tout rayonnement nucléaire, même le plus petit, porte en lui le risque de déclencher une maladie cancéreuse – tout au contraire des modèles qui sont actuellement à la base des valeurs limites en vigueur. Ce n’est qu’une allégation de plus pour se tirer d’affaire puisque, dans de nombreux cas, la déduction d’absence de risque sanitaire est basée sur le fait que les valeurs limites ont été respectées.