Hdelapampa a écrit : ↑30 août 2022 16:14
Je cite La page invoquée par Dan :
Qui croire ?
Il peut sembler paradoxal d’employer ici le verbe « croire ». En effet, la science n’est-elle pas une affaire de faits et non de croyances ? Mais, pour le grand public, et même pour le scientifique dès lors qu’il aborde un sujet hors de son domaine de compétence, il n’est pas possible de tout savoir ou de tout vérifier. S’opère alors un glissement : à défaut de contrôler directement l’affirmation, c’est sur la source de l’information que va porter le jugement, ce que le sociologue Gérald Bronner appelle une « croyance par délégation » [1]. Quelle source semblera la plus crédible, la plus digne de confiance : les journalistes ? les responsables politiques ? les institutions scientifiques ? les agences sanitaires ? les industriels du secteur concerné ? les réseaux sociaux ? ses proches ? les ONG ? son médecin traitant ?
Il n’y a, bien entendu, pas de réponse simple et universelle. Cela va dépendre de la nature de la question posée.
Tout à fait d'accord avec l'exposé du problème.
Tout dépend de la question posée.
Ici :
Faut-il donner un A à des élèves qui opposent leurs croyances religieuse à l'enseignement des sciences ?
Faut-il être un scientifique ou un religieux pour avoir le droit de répondre ?
Pour moi la réponse est non.
0: note éliminatoire, sauf si l'élève argumente contre l'évolution.
Il s'en garde bien.
Si il a suivi (malgré tout) l'enseignement, il sait qu'il n'a AUCUNE chance, car il est demandé de façon laïque, d'accepter (jusqu'à la fin des études) pour universelle la méthode scientifique fondée sur les preuves et le débat contradictoire...contrairement à la religion.
Alors ici, certains tentent de dissimuler cette opposition REELLE en avançant benoîtement que toutes les opinions se valent : celles des scientifiques et celles des religieux.
C'est vrai pour ce qui est de la vie privée de l'individu.
C'est faux au niveau de la société, qui s'est émancipée de la tutelle religieuse de 1789 à 1905 (en gros) au prix du sang et des larmes, après que quelques scientifiques aient perdu la vie (Giordano Bruno, par exemple) ou aient été menacés DE MORT par des fatuahs d'inquisition.
Faut-il le rappeler ?
Donc non, toutes les opinions ne se valent pas , c'est à dire ,
n'ont pas la même fonction.
Celles des religieux ne servent qu' à « rassurer » des individus dans le domaine privé (la vie éternelle, le choix, la responsabilité, la liberté etc).
Elles ne doivent servir qu'à ça.
Si elles s'invitent en politique, pas besoin d'être devin pour prédire que le sang coulera de nouveau : des deux côtés.
Il coule déjà, ailleurs ?
On nous cache tout, on nous dit rien.
Mais je crois que Jabar, Dan se sont posés en experts, à la fois en Science et en religion.
Jabar et d'autres avec lui , qui se réclament de l'Islam (mais il aurait pu tout aussi bien être un protestant, un baptiste, ou un catholique attardé), reprennent :
-l'idée que Darwin est « dépassé » sans exposer en quoi. Venant de croyants en une doctrine vieille de plusieurs siècles, ça ne manque pas de sel.
-cette idée, pour eux intéressante et opportune, car venue des croyants, qu'ils soient (par ailleurs) des scientifiques ou pas, que « tout est croyance, même en science », et que donc, les thèses religieuses valent bien celles des scientifiques.
A chacun de faire ses courses dans les rayons.
Elle est pas belle la vie?
Et que se passe-t-il quand Jabar rencontre la contradiction sur tous les terrains ?
Il prétend que son contradicteur ne sait pas de quoi il parle, puisqu'il ne maîtrise pas les « concepts de base » de l'évolution.
Je les ai pourtant exposés et j'ai donné leur définition.
Sans qu'il m'oppose les bonnes définitions ni qu'il ne dise quels sont ces concepts.
Selon lui.
Moi, je dis hasard et sélection naturelle.
Naturelle c'est à dire hors toute intervention visant à un projet, une intention, humaine ou divine.
Alors, je vais citer directement Darwin :
Chapitre III
p 110 (ed Flammarion)
(...)
On peut encore se demander comment il se fait que les variétés que j’ai appelées espèces naissantes ont fini par se convertir en espèces vraies et distinctes, lesquelles, dans la plupart des cas, diffèrent évidemment beaucoup plus les unes des autres que les variétés d’une même espèce ; comment se forment ces groupes d’espèces, qui constituent ce qu’on appelle des genres distincts, et qui diffèrent plus les uns des autres que les espèces du même genre ? Tous ces effets, comme nous l’expliquerons de façon plus détaillée dans le chapitre suivant, découlent d’une même cause : la lutte pour l’existence. Grâce à cette lutte, les variations, quelque faibles qu’elles soient et de quelque cause qu’elles proviennent, tendent à préserver les individus d’une espèce et se transmettent ordinairement à leur descendance, pourvu qu’elles soient utiles à ces individus dans leurs rapports infiniment complexes avec les autres êtres organisés et avec les conditions physiques de la vie. Les descendants auront, eux aussi, en vertu de ce fait, une plus grande chance de persister ; car, sur les individus d’une espèce quelconque nés périodiquement, un bien petit nombre peut survivre.
J’ai donné à ce principe, en vertu duquel une variation si insignifiante qu’elle soit se conserve et se perpétue, si elle est utile, le nom de sélection naturelle, (...)
Chapitre IV p130
(...)
Qu’on se rappelle aussi combien sont complexes, combien sont étroits les rapports de tous les êtres organisés les uns avec les autres et avec les conditions physiques de la vie, et, en conséquence, quel avantage chacun d’eux peut retirer de diversités de conformation infiniment variées, étant données des conditions de vie différentes. Faut-il donc s’étonner, quand on voit que des variations utiles à l’homme se sont certainement produites, que d’autres variations, utiles à l’animal dans la grande et terrible bataille de la vie, se produisent dans le cours de nombreuses générations ?
Si ce fait est admis, pouvons-nous douter (il faut toujours se rappeler qu’il naît beaucoup plus d’individus qu’il n’en peut vivre) que les individus possédant un avantage quelconque, quelque léger qu’il soit d’ailleurs, aient la meilleure chance de vivre et de se reproduire ?
Nous pouvons être certains, d’autre part, que toute variation, si peu nuisible qu’elle soit à l’individu ; entraîne forcément la disparition de celui-ci.
J’ai donné le nom de sélection naturelle ou de persistance du plus apte à cette conservation des différences et des variations individuelles favorables et à cette élimination des variations nuisibles.
Les variations insignifiantes, c’est-à-dire qui ne sont ni utiles ni nuisibles à l’individu, ne sont certainement pas affectées par la sélection naturelle et demeurent à l’état d’éléments variables, tels que peut-être ceux que nous remarquons chez certaines espèces polymorphes, ou finissent par se fixer, grâce à la nature de l’organisme et à celle des conditions d’existence.
(...)
Et on pourra comparer avec ce que j'ai écrit.