Il maitrise quoi au juste ?...
-Jordan Bardella affirme que Paris est le premier importateur en Europe de gaz russe.
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La tête de liste RN aux élections européennes fait une confusion avec le GNL russe, qui a remplacé le gaz des pipelines russes.
-Mais seulement pour un temps, assure Bercy, selon qui des sanctions sont discutées.
Lors d’un débat organisé le 5 mai en vue des européennes, Jordan Bardella a pointé la responsabilité de la France, à l’heure des sanctions contre la Russie. Face à la tête de liste de la majorité présidentielle, le candidat Rassemblement national (RN) s’est interrogé : "
Madame Hayer, quel est le premier pays européen aujourd’hui importateur de gaz russe ? C'est la France d'Emmanuel Macron : balayez devant votre porte".
Face à la séquence, certains spécialistes de l’énergie ont rétorqué qu’il s’agissait d’une confusion entre les importations en Europe de gaz et de gaz naturel liquéfié (GNL). Contacté par TF1info, Nicolas Goldberg, associé chez Colombus Consulting, renvoie à des données agrégées par Statista (version payante), montrant bien des importations d’énergies fossiles russes (pétrole, charbon et gaz confondus) plus importantes en Allemagne, en Italie ou en Hongrie. "L’Autriche s’approvisionne fortement en gaz russe, soi-disant en raison d’un contrat long terme. C’est pareil pour la Slovaquie et la Hongrie."
45% des importations en 2021
Avant tout, il existe des différences entre le gaz et le GNL. Le premier se transporte par gazoduc, sous forme gazeuse. Le second voyage en bateau sous forme liquide, lui donnant une plus grande flexibilité.
Par ailleurs, il faut noter que si le pétrole fait l’objet d’un embargo dans l’Union européenne (UE), ce n’est quasiment pas le cas du gaz. Mais ce dernier reste plus difficile à acheminer depuis la guerre. "La plupart des gazoducs sont fermés. Il reste peut-être celui qui passe par l’Ukraine et qui arrive en Europe de l’Est, mais c’est à la marge", nous confie une source dans l’industrie.
Au gré des sanctions visant les énergies russes depuis 2022, l’UE a donc réduit sa dépendance au gaz russe et diversifié le profil de ses fournisseurs. Selon la Commission européenne, le continent a importé 15% de gaz russe (gaz naturel et GNL confondus) en 2023, contre 45% au cours de l’année 2021, avant l’invasion russe.
Sur ces 15%, seulement 8% du gaz provenait des gazoducs de Russie. Parmi les principaux fournisseurs, on retrouve la Norvège (plus de 30% des importations) et les États-Unis (19%).
https://www.tf1info.fr/elections/russie ... 99221.html
On comprend mieux pourquoi Bardella ne parle pratiquement jamais d'Europe.