Ça a l'air vachement intéressant comme carnet intime.
Son enfance, son prénom, ses relations avec Macron... Des extraits du livre de Bardella dévoilés
Le Figaro Magazine a publié ce mardi des extraits du livre de Jordan Bardella, qui paraîtra le 9 novembre. Le président du RN présente son parcours, cherchant au passage à servir le discours de l'extrême droite.
Si le livre de Jordan Bardella, Ce que je cherche, paraîtra samedi prochain, certains extraits de l'ouvrage du président du Rassemblement national ont déjà été dévoilés par Le Figaro Magazine ce mardi 5 novembre.
Dans les passages publiés, le président du Rassemblement national revient notamment sur ses origines, son enfance ou encore son sentiment à l'égard d'Emmanuel Macron après l'avoir côtoyé aux "rencontres de Saint-Denis" l'an dernier.
N'hésitant pas à forcer le trait pour servir le discours de l'extrême droite, il se présente notamment comme un "enfant des classes populaires", qui a vécu "un cauchemar" avec sa mère dans la cité Gabriel-Péri, à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis.
Un prénom comme "carte d'identité de (s)a classe sociale"
Bardella indique que son prénom, "Jordan", lui a valu des "sourires moqueurs" et des "remarques condescendantes". Il avait du "mal à l'assumer". Le dauphin de Marine Le Pen raconte:
"Plongé dans un monde politique peuplé d'Arthur, de Charles, de François ou de Donatien issus de milieux plus traditionnels, j'étais bien loin des prénoms qui résonnaient à Saint-Denis durant mes vingt premières années."
Aujourd'hui, Jordan Bardella en fait un marqueur politique, la "carte d'identité de (s)a classe sociale", se définissant comme "un enfant des classes populaires et fils de migrants italiens, héritier de la méritocratie républicaine."
Ce dernier est le fils d'une mère agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem) et d'un père co-dirigeant d'une entreprise qui gère des distributeurs de boissons et de confiseries. Avec lui, Jordan Bardella a pu voyager à Miami ou se voir offrir une Smart lors de sa majorité, comme le racontait Le Monde en juin dernier.
Le grand-père Guerino Bardella et cette "France qui a bien changé"
Dans son livre, Jordan Bardella évoque le reste de sa famille. Il revient sur ses origines italiennes, mais aussi sociales: "Mes grands-parents étaient ouvriers", écrit-il, racontant au passage le parcours de ces derniers.
Il évoque notamment Guerino Bardella, cet "ouvrier foreur au sein de grandes entreprises françaises", "tombé amoureux du Maroc qu'il trouva si chaleureux et accueillant qu'il s'y installa une fois à la retraite". Avec son père, Jordan Bardella lui rendait visite une fois par an.
Au cours de séances de pêche, le grand-père évoquait "le passé" et disait, selon les dires du petit-fils: "La France a bien changé. Je ne reconnais plus ce pays. Tout y est désordre, tension, ces agressions, cette sensation de saleté quand on arrive Porte de la Chapelle. La France me manque, mais je n'ai plus envie d'y revenir."
Un discours sur lequel surfe aujourd'hui l'extrême droite. Jordan Bardella questionne: "Combien de nos parents, combien de nos aînés expriment aujourd'hui leur désarroi de ne plus reconnaître cette France tant aimée?"
Son enfance dans la cité Gabriel-Péri, "notre Bronx à nous"
De son enfance, Jordan Bardella décrit également son quotidien dans la cité Gabriel-Péri où il a grandi avec sa mère. Du moins lorsqu'il n'était pas avec son père, avec lequel il passait des week-ends dans le Val-d'Oise dans les quartiers plus aisés de Montmorency et Deuil-la-Barre, comme on l'apprend également dans Le Monde.
Le presque trentenaire va jusqu'à parler d'un "cauchemar" où la "sérénité était inconnue", dans un récit appuyant les analyses de l'extrême droite.
"Spectatrice de séries américaines, ma mère me disait souvent que ce quartier était notre 'Bronx à nous', cet arrondissement de New York longtemps réputé pour sa criminalité et ses bâtiments désaffectés", narre-t-il.
La réunion avec Macron: "Il y a eux, et il y a nous"
Autre passage dévoilé par Le Figaro: celui dans lequel Jordan Bardella retrace sa venue à Saint-Denis, fin août 2023, pour la réunion organisée par Emmanuel Macron autour des chefs de partis, après les émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel. Satisfait d'être intégré à cette initiative, le patron du RN en a fait un argument de plus pour la "normalisation" du parti d'extrême droite.
"Je lui glisse cette réflexion qui me vient après plusieurs déclarations hostiles de sa majorité: 'J'ai cru comprendre que cette réunion était réservée aux partis de l'arc républicain. Je suis heureux d'apprendre que nous en sommes.' Le président esquisse un sourire en coin. Il ne me répond pas", raconte Jordan Bardella.
Il cherche ensuite à décrédibiliser les autres dirigeants présents ce jour-là pendant les 12 heures de réunion pour mieux installer un duel avec le camp présidentiel: "Autour de la table, certains leaders politiques – dont je tairai le nom – somnolent ou dorment la tête dans les bras. Le président, lui, ne faiblit jamais. Moi non plus. Nessun dorma! Je bénis ma jeunesse dans ce genre d'instant."
https://www.bfmtv.com/politique/front-n ... 50597.html