papibilou a écrit : ↑28 novembre 2024 11:19
Imaginer qu'un nouveau président permettrait de constituer une nouvelle majorité me semble désormais exclu en raison de notre système d'élections législatives. Les députés sont élus au suffrage universel direct au scrutin majoritaire à deux tours et par circonscription. Ce type de scrutin fait que chaque bloc n'a aucun intérêt à mettre plusieurs candidats dans une circonscription car ils se feraient concurrence et seraient au final éliminés.
Sans bloc de gauche, le NFP serait loin d'avoir les 190 députés d'aujourd'hui et ils ont compris que:
- plus ils ont de députés plus ils perçoivent d'argent de l'état,
- plus ils sont unis plus ils peuvent peser sur la vie politique
Qu'est ce qui peut empêcher un bloc de se constituer ? La proportionnelle. Dans ce cas plus les partis présenteront de candidats et plus ils récolteront de votes et donc de députés.
Le départ de Macron peut-il changer quoi que ce soit ? La réponse est clairement non à court et moyen terme. Macron ne peut changer le mode de scrutin sans changer la constitution (durée 1 à 2 ans) ou un référendum (durée 1 à 2 ans).
Qui a intérêt à son départ ?
- LFI puisqu'ils ont un candidat tout prêt: Mélenchon. Ils ont donc intérêt à un chaos qui pousserait Macron à partir. Mélenchon pourrait-il gouverner sans changer l'AN ? Surement pas.
- le RN puisqu'ils ont 2 candidats : MLP et Bardella. Ils ont donc intérêt au même chaos que LFI. MLP pourrait-elle gouverner avec l'AN actuelle ? La réponse est encore non!
Qu'ont donc à gagner chacun de ces 2 partis ? le poste de président de la république, mais un poste sans réel pouvoir. Néanmoins on peut penser que MLP ou Mélenchon seraient ravis d'occuper ce poste le plus prestigieux de la nation avant de quitter la vie politique.
Qu'a donc à gagner le pays ? Rien sauf une instabilité pratiquement institutionnalisée et permanente qui va faire de la France un pays de seconde zone avec un chômage qui passera vite la barre des 8 puis des 9% car
les investisseurs ont peur d'une chose: l'instabilité.
Ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses.
Déjà, comme indiqué plus haut, l'élection présidentielle reste l'élection phare. Si le nouveau président, élu suite à la démission de Si Macron, dissout l'Assemblée, alors la nouvelle dynamique issue de son élection peut aboutir à une Assemblée moins morcelée. Ce n'est pas gagné d'avance, certes, mais c'est comme ça que ça s'est passé depuis l'instauration du quinquennat, en 2002, 2007, 2012, 2017 et même 2022. Il y a donc une bonne probabilité pour que les choses se passent ainsi en cas de nouvelle dissolution faisant suite à une nouvelle présidentielle.
Ensuite, comme je l'ai déjà dit, le nouveau président, à défaut de pouvoir dissoudre tout de suite, peut provoquer un référendum sur le fondement de l'article 11, sur les thèmes de son choix. Personnellement, le mode de scrutin ne me semble pas être un sujet prioritaire, mais en tout état de cause, il n'est pas défini par la Constitution. On pourrait donc imaginer un référendum pour modifier le mode de scrutin.