papibilou a écrit : ↑26 décembre 2024 13:14
Soyons un brin honnêtes. Avons nous beaucoup soufferts de la guerre, de la faim, de manques de toits, de proches emprisonnés pour leurs opinions, voire pour rien du tout dans les 50 dernières années ?
Alors si votre réponse, comme la mienne est négative, donnons à votre " bilan catastrophique" une certain relativité. Oui on aurait pu faire beaucoup mieux.
LR et PS ne sont pas comptables des erreurs de Macron, mais sauf depuis 2017 ils sont au pouvoir depuis 1958 et même avant.
Enfin, comment ne pas se méfier des partis que vous qualifiez d'alternatifs mais qui, que vous le vouliez ou pas sont si ce n'est extrêmes tout au moins radicaux ? Comment ne pas se méfier de partis dont les programmes affichés consistent à endetter encore plus, taxer encore plus, etc..? N'est ce pas montrer un peu de sagesse de se dire que nous allons vers le mur et qu'il n'est pas vraiment raisonnable d'accélérer ?
Yaroslav a écrit : ↑26 décembre 2024 13:54
À l'instar de gag (qui a aussi utilisé ces mots)...
On est ici dans le même état d'esprit que ceux qui prétendent être en "dictature" en perdant de vue ce qu'est réellement une dictature...
Si la France est dans une situation catastrophique, alors comment appeler les pays qui sont réellement dans une situation catastrophique ? "Ultra-catastrophique" ?
La France évite la récession contrairement à l'Allemagne, la France emprunte / 10 ans à 1 point de moins que les Britanniques, la France reste le moteur démographique de l'Europe.
Alors je veux bien que tout ne soit pas rose, mais le terme "catastrophique" n'a clairement aucun sens ici. Tout ce qui est excessif est insignifiant.
Je serais vraiment curieux de connaître le pays référence sur lequel il faudrait prendre exemple et qui se porte tellement mieux que nous.
Certes, nous ne sommes plus en guerre, il n'y a plus de famine. Evidemment, si on compare à certains pays du tiers-monde, la France se trouve dans une position enviable. Mais il y a beaucoup de choses qui ne vont pas :
- Une situation économique peu reluisante, avec des indicateurs macro-économiques qui se dégradent d'année en année (déficits commerciaux, déficits publics, PIB par habitant, etc.). Ces indicateurs macro-économiques ne sont pas que théoriques, car, comme je l'ai déjà dit, il faut bien comprendre que ce sont les richesses créées par notre économie qui, une fois réparties entre salariés (salaires), patrons (bénéfices) et puissance publique (prélèvements obligatoires destinés à financer la protection sociale et les services publics), garantissent notre niveau de vie. Le fait est que notre économie produit de moins en moins de choses, elle ne produit plus les richesses nécessaires pour nous garantir notre niveau de vie. C’est cela que traduisent l’ampleur de nos déficits commerciaux et la stagnation du PIB par habitant. Il en résulte, forcément, un appauvrissement généralisé progressif de la population : entreprises peu rentables voire qui font faillite, taux de sous-emploi important, salariés mal payés, etc. Beaucoup de Français n’ont pas compris ce lien direct entre la situation économique globale du pays et leurs conditions de vie, car ils pensent cette situation économique meilleure qu’elle ne l’est réellement, et s’imaginent que, de toute façon, l’État sera toujours là pour distribuer du pouvoir d'achat. Et effectivement, nos gouvernements successifs se retrouvent contraints d’acheter la paix sociale à coups de milliards. D’où le lien évident entre déficit commercial et déficit public. L’importance des déficits publics et des déficits commerciaux montre clairement que nous vivons au-dessus de nos moyens. Sauf que l’État ne peut pas éternellement distribuer des richesses et du pouvoir d'achat qui n’existent pas, sauf à recourir aux déficits. Contraint par les déficits, l’État peut de moins en moins répondre aux demandes sociales diverses et variées. Il en résultera des tensions sociales...
- Nos hôpitaux sont dans un état de décrépitude avancée. Notre système de santé que l'on présentait jadis comme "le meilleur système de santé du monde" ne garantit même plus la permanence des soins. Aujourd'hui, si on a besoin de se faire soigner, on n'est même pas sûr d'être pris en charge...
- Notre système scolaire jadis performant (on parlait de "l’École de la République", des "hussards noirs", etc.) ne remplit plus vraiment son office. De nombreuses études montrent la dégradation continue du niveau scolaire de nos jeunes. De nombreux établissements se trouvent en proie aux communautarismes et à la violence. Les profs, comme les soignants, viennent à manquer, à tel point que beaucoup d'heures d'enseignement ne sont plus dispensées.
- La police et la justice sont désormais incapables de maintenir l'ordre public. Beaucoup de villes sont désormais en proie à une violence grandissante. La délinquance gagne même les campagnes, jadis épargnées. Dans certains quartiers, la loi de la République a laissé la place à un mélange de charia et de loi de la jungle...
Voici donc un pays :
- dont l'économie ne fabrique plus grand-chose, se trouvant obligée de beaucoup importer (produits agricoles, électricité, produits de consommation courante, etc.),
- où les principaux services publics régaliens ne remplissent plus leur office.
Restent quelques records, que le monde entier ne nous envie pas : les impôts, les dépenses publiques, le taux de fonctionnaires. Un haut niveau de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires ne serait pas une mauvaise chose en soi, s'il permettait une redistribution importante des richesses et s'il garantissait des services publics performants. Or ça n'est pas le cas : beaucoup de gens ont le sentiment de ne pas en avoir pour leur argent, le consentement à l'impôt s'en trouve altéré.
Comment se satisfaire de tout ça ? Je veux bien qu'on dise qu'il y a pire ailleurs, mais il y a aussi mieux.