Là on entendra pas les rontistes du forum, même s'ils sont encartés au SM...critiquer les juges.
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Un noir et une blanche qui font l’amour, trop c’est trop» : un élu RN relaxé en appel
Patrick Renard, adjoint au maire RN de Fréjus David Rachline,
était poursuivi pour incitation à la haine raciale suite à un message vilipendant les «couples mixtes» publié sur Facebook en février 2021. La cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé ce mardi sa relaxe prononcée en première instance.
En superposition d’une image représentant des émojis en forme d’excréments, il avait clamé, sur Facebook le 14 février 2021 : «Un couple mixte, un noir et une blanche qui font l’amour, trop c’est trop.» Suite à une plainte déposée par l’association antiraciste La Maison des potes, partie civile au procès, Patrick Renard, adjoint au maire RN de Fréjus David Rachline, était poursuivi pour incitation à la haine raciale. Sa relaxe, prononcée en première instance en janvier 2024, a été confirmée ce mardi par la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Rembobinons. En cette Saint-Valentin 2021, Patrick Renard réagissait à une nouvelle campagne du gouvernement pour la sécurité routière.
La vidéo montrait un couple composé d’un homme noir et une femme blanche en pleins ébats,
tandis que s’affichaient les slogans : «La vie est plus forte qu’un dernier verre avant de prendre la route», puis «sécurité routière vivre, ensemble». «
Trop, c’est trop» pour Patrick Renard, qui s’emportait publiquement via son compte Facebook.
Une publication «likée» notamment par une de ses collègues, Brigitte Lancine, également adjointe au maire de Fréjus et conseillère régionale RN PACA, selon l’opposition locale.
Suspension temporaire
Patrick Renard avait beau avoir supprimé son message quelques heures seulement après sa publication, des captures d’écran ont bien vite circulé. Face au tollé, David Rachline avait été contraint de le suspendre de ses fonctions d’adjoint… avant de le réintégrer moins de six mois plus tard. «Je me suis expliqué avec lui et il a fait une lettre publique d’excuses», avait expliqué le maire à Libé.
Dans la foulée, la justice s’était donc emparée du dossier. Malgré les cinq ans d’inéligibilité et 5 000 euros d’amendes requis par le procureur de Draguignan, fin 2023, Patrick Renard a été relaxé en première instance. Le parquet et La Maison des potes ayant interjeté appel, il a de nouveau été jugé en mars dernier.
«La difficulté c’est que l’image représentant des émoticônes en forme d’étrons n’avait pas été visée par la procédure initiale, déplore au téléphone maître Alain Lhote, qui représentait La Maison des potes dans cette affaire. Seuls les mots de l’élu ont été consignés dans l’acte de poursuite.»
C’est sans doute ce qui explique que les qualifications pénales d’injure publique raciste et de discrimination raciale n’ont pas été retenues par le tribunal, décrypte le conseil qui les a pourtant soutenues à la barre. L’avocat regrette par ailleurs que, «tout en soulignant le caractère indigne des propos de Patrick Renard, le parquet général d’Aix n’ait pas appuyé l’appel formé par le parquet de Draguignan et a requis une confirmation de la relaxe». Réquisitions suivies par le tribunal, qui a estimé que les limites de la liberté d’expression n’avaient pas été dépassées par le prévenu. «
Nous allons examiner attentivement comment les juges de la cour d’appel d’Aix en Provence ont motivé leur décision pour décider si la relaxe a été prononcée du fait d’une interprétation trop restrictive de la loi réprimant la provocation à la haine raciste et à la discrimination»,
précise Samuel Thomas, président de La Maison des potes, qui n’écarte pas de saisir la Cour de cassation.
Grand remplacement
De son côté, l’avocat de Patrick Renard, maître David Dassa-Le Deist, a défendu à l’audience d’appel que son client n’a «fait que décrire» la vidéo, écartant toute autre «interprétation». Face aux enquêteurs, notait France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’élu avait pour sa part assuré que son message visait à dénoncer le caractère érotique du clip vidéo de la sécurité routière en question. «A d’autres !» avait réagi le procureur de Draguignan.
En 2021, Libé révélait que Patrick Renard publiait sur son compte Facebook de nombreux posts soutenant par exemple la théorie raciste du grand remplacement ou moquant les réfugiés africains. Sa page a depuis été soigneusement nettoyée.
https://www.liberation.fr/politique/un- ... directed=1