Corse a écrit :
Quels sont les pays les plus libéraux sur le plan économique ?
Singapour, l'Australie, le Canada, la Suisse, le Chili, la Nouvelle Zélande. Voilà le classement : heritage.org/index/ranking
Ah tiens, c'est bizarre, ces pays n'ont pas vu passé la crise. Ah tiens, c'est bizarre, sans Sécurité Sociale on meurt pas dans la rue dans d'atroce souffrance. Ah tiens, il n'y a pas de chômage dans ces pays...
Il en va des pays comme des individus : il y a ceux qui peuvent utiliser leur "liberté" pour profiter des autres, et ceux qui ne le peuvent pas. Ca ne prouve rien.
Je crois qu'on s'est mal compris : je ne suis pas du tout contre l'initiative privée. Je la crois même tout à fait indispensable à une société et à une économie qui fonctionne bien. Je rejette en revanche catégoriquement l'idéologie "libérale" qui voudrait que chacun est libre de faire ce qu'il veut et que le contrôle de l'Etat n'est qu'une entrave à la marche vers le progrès. Je crois en effet que des règles, des mécanismes de répartition et de contrôle sont incontournables. L'harmonie universelle dans la "liberté", la "main invisible" du marché, ce ne sont que des fadaises entretenues à dessein pour endormir les gens. La liberté c'est un luxe que seuls les nantis peuvent s'offrir. Quand on a une famille à nourrir et rien d'autre que son travail comme ressource, on a pas d'autre choix que de se plier aux exigences des plus forts que soi. Sans les garde-fous mis en place par l'Etat, on sait très bien jusqu'où ça peut aller. Toute l'histoire le démontre.
La France a eu la plus forte croissance, le plus faible chômage et la société la plus égalitaire de son histoire au sortir de la deuxième guerre mondiale, quand des secteurs entiers de l'économie étaient sous contrôle de l'Etat et la monnaie à notre botte. La dégringolade a commencé quand on a laissé la main aux banques privées, dès 1974. La concordance des dates est frappante. S'en sont suivis dérégulations, traités européens frauduleux, perte de contrôle de la monnaie, privatisations à outrance, avec les brillants résultats qu'on connaît. On a rompu l'équilibre précaire qui s'était instauré entre initiative privée et contrôle public, on l'a payé au prix fort.
J'en reviens à ce que je disais au début : de tous temps le libéralisme n'a été défendu que par des nantis. C'est quand même très significatif que bizarrement, seuls eux en voient les bienfaits alors que les classes populaires l'ont toujours rejeté.