Le LIBERALISME

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crepenutella
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Re: Le LIBERALISME

Message par crepenutella »

Ce mélange de religion et de libéralisme n'a rien d'étonnant. Le libéralisme économique est une application de la théologie protestante ni plus ni moins. D'où la traditionnelle faible percée du libéralisme anglo-saxon dans le monde catholique, ce n'est pas notre culture. Mais assurément il faut être croyant pour être libéral, car sans Dieu le système est bancal, c'est le concept superstitieux de la "main invisible" notamment, mais pas seulement, cela rejoint aussi la détestation des pauvre que nourrissent les protestants. Ils considèrent la richesse comme un don de Dieu et la preuve de sa salvation, et la pauvreté comme la preuve de sa futur damnation.
10:5 Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: Que la paix soit sur cette maison!

10:6 Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous.
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Stounk
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Re: Le LIBERALISME

Message par Stounk »

C'est d'ailleurs cocasse de se dire qu'au fond, quand on voit ce que disait Jésus, on l'apparenterait de nos jours à une tendance plutôt proche de l'extrême gauche. :content79
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oscar
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Re: Le LIBERALISME

Message par oscar »

crepenutella a écrit : Ce mélange de religion et de libéralisme n'a rien d'étonnant. Le libéralisme économique est une application de la théologie protestante ni plus ni moins. D'où la traditionnelle faible percée du libéralisme anglo-saxon dans le monde catholique, ce n'est pas notre culture. Mais assurément il faut être croyant pour être libéral, car sans Dieu le système est bancal, c'est le concept superstitieux de la "main invisible" notamment, mais pas seulement, cela rejoint aussi la détestation des pauvre que nourrissent les protestants. Ils considèrent la richesse comme un don de Dieu et la preuve de sa salvation, et la pauvreté comme la preuve de sa futur damnation.
car sans Dieu le système est bancal,

Dieu c'est qui?...qu'elle étude, qu'elle profession?
Dieu c'est comme le phénomène des extraterrestres: une hypothèse!
Pour les preuves, on l'a toujours dans le baba!
Je veux bien être cocu mais pas avec le néant!
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Fonck1
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Re: Le LIBERALISME

Message par Fonck1 »

crepenutella a écrit : Ce mélange de religion et de libéralisme n'a rien d'étonnant. Le libéralisme économique est une application de la théologie protestante ni plus ni moins. D'où la traditionnelle faible percée du libéralisme anglo-saxon dans le monde catholique, ce n'est pas notre culture. Mais assurément il faut être croyant pour être libéral, car sans Dieu le système est bancal, c'est le concept superstitieux de la "main invisible" notamment, mais pas seulement, cela rejoint aussi la détestation des pauvre que nourrissent les protestants. Ils considèrent la richesse comme un don de Dieu et la preuve de sa salvation, et la pauvreté comme la preuve de sa futur damnation.
quel méli-mélo d'affirmations sans fondement,et acculturées!

le libéralisme et la religion n'ont aucun rapport,je dirais même que la religion,c'est de l'étatisme à l'état pur,donc tout le contraire du libéralisme.

le libéralisme économique viendrait donc du protestantisme? non,il vient du siècle des lumières,en france,par des philosophes.
il y a quelques brèves traces historiques dans d'autres pays mais peu développées en tous cas peu abouties.
ce n'est pas notre culture? si ça l'est.C'est même nos ancêtres qui l'ont créé.
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Re: Le LIBERALISME

Message par Patrick_NL »

Fonck1 a écrit :
crepenutella a écrit : Ce mélange de religion et de libéralisme n'a rien d'étonnant. Le libéralisme économique est une application de la théologie protestante ni plus ni moins. D'où la traditionnelle faible percée du libéralisme anglo-saxon dans le monde catholique, ce n'est pas notre culture. Mais assurément il faut être croyant pour être libéral, car sans Dieu le système est bancal, c'est le concept superstitieux de la "main invisible" notamment, mais pas seulement, cela rejoint aussi la détestation des pauvre que nourrissent les protestants. Ils considèrent la richesse comme un don de Dieu et la preuve de sa salvation, et la pauvreté comme la preuve de sa futur damnation.
quel méli-mélo d'affirmations sans fondement,et acculturées!

le libéralisme et la religion n'ont aucun rapport,je dirais même que la religion,c'est de l'étatisme à l'état pur,donc tout le contraire du libéralisme.

le libéralisme économique viendrait donc du protestantisme? non,il vient du siècle des lumières,en france,par des philosophes.
il y a quelques brèves traces historiques dans d'autres pays mais peu développées en tous cas peu abouties.
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André Gounelle
Professeur émérite de la faculté de théologie protestante de Montpellier
On entend par libéralisme, un mouvement qui a toujours existé dans l’Eglise, et qui se refuse à inféoder la foi des individus, à une formulation dogmatique. Historiquement, le mouvement se structure vers la fin du XVIIIe siècle. Largement tributaire de la philosophie des Lumières, et de la critique historique des textes bibliques, les théologiens libéraux tentent de relativiser la notion de vérité immuable véhiculée par les dogmes et la tradition.
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crepenutella
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Re: Le LIBERALISME

Message par crepenutella »

Le libéralisme économique est fondée sur le capitalisme (comme le mercantilisme du reste, preuve en est qu'une société peut-être capitaliste sans être libérale, mais objectivement les excès de l'un comme de l'autre sont nuisible à mon sens).
Hors Max Weber dans son ouvrage "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme" publié en 1904, montre très bien les accointances de l'un et de l'autre, et comment c'est le courant puritain qui à notamment favoriser ce fanatisme du travail qui à conduit au pires crimes contre l'humanité (ex des workhouses pour pauvres en Angleterre, parfois considérées comme une entreprise génocidaire des pauvres).
10:5 Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: Que la paix soit sur cette maison!

10:6 Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous.
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Re: Le LIBERALISME

Message par Kelenner »

C'est très connu et assez évident que protestantisme et libéralisme sont liés. Max Weber est une référence, les travaux de Todd (lire "L'invention de l'Europe") sur les accointances entre systèmes politiques et culture familiale et religieuse sont assez frappants également.
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Re: Le LIBERALISME

Message par Mister Polark »

crepenutella a écrit : Le libéralisme économique est fondée sur le capitalisme (comme le mercantilisme du reste, preuve en est qu'une société peut-être capitaliste sans être libérale, mais objectivement les excès de l'un comme de l'autre sont nuisible à mon sens).
Hors Max Weber dans son ouvrage "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme" publié en 1904, montre très bien les accointances de l'un et de l'autre, et comment c'est le courant puritain qui à notamment favoriser ce fanatisme du travail qui à conduit au pires crimes contre l'humanité (ex des workhouses pour pauvres en Angleterre, parfois considérées comme une entreprise génocidaire des pauvres).
Pas vraiment
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crepenutella
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Re: Le LIBERALISME

Message par crepenutella »

Évidemment, si par libéralisme on entend essentiellement "liberté" alors oui, il y a la liberté de ne pas être capitaliste; mais il y a aussi dans ce cas, la liberté d'être communiste (tout communisme n'est pas centralisé dans un état, ce n'est que la forme qu'il a prix au contact des réalités géo-politiques du moment). Nous somme donc en pleine tautologie.

Il est évident que par économie libérale je pense surtout aux théories libérales dites classique et néo-classique, et à leurs différents avatars aboutissant dans la mondialisation (contre laquelle je n'ai rien du tout d'ailleurs, car je crois qu'elle est intrinsèquement neutre) ultralibérale (alors qu'elle pourrait être complètement différente, une mondialisation alter mondialiste pourrait même exister).
Ces théories mise en place au niveau étatique (et oui...) participe à construire des sociétés empêchant l’avènement d’autre type d'économie plus durable et soutenables.
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Re: Le LIBERALISME

Message par bigmamba »

oscar a écrit :
bigmamba a écrit : perso...je suis liberal pour des raisons personnels,professionnels,idéologique et religieuse
Curieuse mayonnaise de motivation!
La religion et l'idéologie libérale une étrange ambigus fusion.
etrange ne veut pas forcement dire fausse ou antinomique... ;)
ensuite faut en effet s'accorder sur la definition de religion...
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Re: Le LIBERALISME

Message par Mister Polark »

crepenutella a écrit : Évidemment, si par libéralisme on entend essentiellement "liberté" alors oui, il y a la liberté de ne pas être capitaliste; mais il y a aussi dans ce cas, la liberté d'être communiste (tout communisme n'est pas centralisé dans un état, ce n'est que la forme qu'il a prix au contact des réalités géo-politiques du moment). Nous somme donc en pleine tautologie.
Comme dit précédemment, rien n'empêche les coco de fonder leur communauté communiste, tant qu'ils sont volontaires, et qu'ils ne cherchent pas à imposer ce modèle par la coercition.
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Re: Le LIBERALISME

Message par PascalL »

bigmamba a écrit :
oscar a écrit :
Curieuse mayonnaise de motivation!
La religion et l'idéologie libérale une étrange ambigus fusion.
etrange ne veut pas forcement dire fausse ou antinomique... ;)
ensuite faut en effet s'accorder sur la definition de religion...

Intellectuels chrétiens et anti libéralisme

Étienne Cabet a été un anticapitaliste chrétien célèbre dans la première partie du XIXe siècle sa critique du capitalisme est radicale. On peut lire avec profit la présentation de son œuvre dans Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Etien... "Étienne Cabet, né le 1er janvier 1788 à Dijon et mort le 9 novembre 1856 à Saint-Louis (Missouri), est un théoricien politique français. Prônant une forme de communisme chrétien, il est classé parmi les socialistes utopiques par Karl Marx et Friedrich Engels, qui lui opposent un socialisme scientifiqueIl écrivit en 1840 Voyage en Icarie, description d’une cité idéale, et fonda en 1848 une communauté utopique du même nom, Icarie, sur les bords de la rivière Rouge, au Texas".

Plus proche de nous, Emmanuel Mounier (1905-1950), créateur du personnalisme communautaire adopte clairement des thèses anticapitalistes dans le chapitre VI de son ouvrage : la révolution personnaliste et communautaire. On peut consulter ce texte sur ce site : L’anticapitalisme de Emmanuel Mounier http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

L’homme politique espagnol Carlos Comín adopta les positions de Mounier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfon...

On peut se reporter à un très bon article de Frédéric Gugelot dans la revue Projet sur les rapports entre notamment le PCF et les chrétiens après la seconde guerre mondiale, intitulé : "Intellectuels chrétiens entre marxisme et Évangile," http://projet.pcf.fr/32550
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Re: Le LIBERALISME

Message par bigmamba »

PascalL a écrit :
bigmamba a écrit :

etrange ne veut pas forcement dire fausse ou antinomique... ;)
ensuite faut en effet s'accorder sur la definition de religion...

Intellectuels chrétiens et anti libéralisme

Étienne Cabet a été un anticapitaliste chrétien célèbre dans la première partie du XIXe siècle sa critique du capitalisme est radicale. On peut lire avec profit la présentation de son œuvre dans Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Etien... "Étienne Cabet, né le 1er janvier 1788 à Dijon et mort le 9 novembre 1856 à Saint-Louis (Missouri), est un théoricien politique français. Prônant une forme de communisme chrétien, il est classé parmi les socialistes utopiques par Karl Marx et Friedrich Engels, qui lui opposent un socialisme scientifiqueIl écrivit en 1840 Voyage en Icarie, description d’une cité idéale, et fonda en 1848 une communauté utopique du même nom, Icarie, sur les bords de la rivière Rouge, au Texas".

Plus proche de nous, Emmanuel Mounier (1905-1950), créateur du personnalisme communautaire adopte clairement des thèses anticapitalistes dans le chapitre VI de son ouvrage : la révolution personnaliste et communautaire. On peut consulter ce texte sur ce site : L’anticapitalisme de Emmanuel Mounier http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

L’homme politique espagnol Carlos Comín adopta les positions de Mounier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfon...

On peut se reporter à un très bon article de Frédéric Gugelot dans la revue Projet sur les rapports entre notamment le PCF et les chrétiens après la seconde guerre mondiale, intitulé : "Intellectuels chrétiens entre marxisme et Évangile," http://projet.pcf.fr/32550
?????...euh...ton titre n'a rien a voir avec...le reste des tes sources.

on parle de liberalisme...pas de capitalisme... :roll:
t'es quand meme consciens que c'est pas le meme mot...la meme chose...les meme lettres...la meme definition

si tu veus parler disons...des "chretiens de gauche"...qui n'a rien avoir avec l'antiiberalisme...
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Re: Le LIBERALISME

Message par Fonck1 »

PascalL a écrit :
bigmamba a écrit :

etrange ne veut pas forcement dire fausse ou antinomique... ;)
ensuite faut en effet s'accorder sur la definition de religion...

Intellectuels chrétiens et anti libéralisme

Étienne Cabet a été un anticapitaliste chrétien célèbre dans la première partie du XIXe siècle sa critique du capitalisme est radicale. On peut lire avec profit la présentation de son œuvre dans Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Etien... "Étienne Cabet, né le 1er janvier 1788 à Dijon et mort le 9 novembre 1856 à Saint-Louis (Missouri), est un théoricien politique français. Prônant une forme de communisme chrétien, il est classé parmi les socialistes utopiques par Karl Marx et Friedrich Engels, qui lui opposent un socialisme scientifiqueIl écrivit en 1840 Voyage en Icarie, description d’une cité idéale, et fonda en 1848 une communauté utopique du même nom, Icarie, sur les bords de la rivière Rouge, au Texas".

Plus proche de nous, Emmanuel Mounier (1905-1950), créateur du personnalisme communautaire adopte clairement des thèses anticapitalistes dans le chapitre VI de son ouvrage : la révolution personnaliste et communautaire. On peut consulter ce texte sur ce site : L’anticapitalisme de Emmanuel Mounier http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

L’homme politique espagnol Carlos Comín adopta les positions de Mounier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfon...

On peut se reporter à un très bon article de Frédéric Gugelot dans la revue Projet sur les rapports entre notamment le PCF et les chrétiens après la seconde guerre mondiale, intitulé : "Intellectuels chrétiens entre marxisme et Évangile," http://projet.pcf.fr/32550
le sujet n'est pas le capitalisme ou l'anti-capitalisme.
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Re: Le LIBERALISME

Message par PascalL »

Qu’est-ce que le libéralisme ?

Le libéralisme est la représentation idéologique du système capitaliste. Le libéralisme n’est donc pas une structure économique.

Je reprends ici la distinction faite par Jean Marie Harribey, mais Jean-Paul II, dans son encyclique de 1981, Laborem Exercens (Le de travail humain) en abordant le problème du conflit capital – travail, utilise la même distinction :

"Ce conflit, interprété par certains comme un conflit socio-économique à caractère de classe, a trouvé son expression dans le conflit idéologique entre le libéralisme, entendu comme idéologie du capitalisme, et le marxisme, entendu comme idéologie du socialisme scientifique et du communisme,…" (Paragraphe 11) http://www.vatican.va/holy_father/j...

Ce libéralisme se décline habituellement en deux corpus : un volet philosophique et un volet économique qui peut prendre une forme normative : par exemple le libre marché doit réguler tous les échanges économiques.

Il n’est pas question ici de raconter son histoire. Il suffit de se reporter à wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3... pour cela et, par exemple, à Histoire intellectuelle du libéralisme de Pierre Manent, (Ed. Pluriel Hachette littératures), ou encore, Aux origines du néolibéralisme de Serge Audier (Eid. Le bord de l’eau)
Évolution et variantes du libéralisme.

Nous allons rappeler ce que sont les piliers idéologiques du libéralisme dans ce qui suit. Néanmoins, le libéralisme n’est pas uniforme. Comme l’indique justement l’Encyclopédia universalis : "(...) Ainsi, le libéralisme n’étant pas unique ou uniforme, chacune de ses versions trouve son fondement originel dans un événement historique ou chez un penseur qui n’appartient qu’à elle. Là réside sans doute l’ultime singularité de ce que l’on nomme libéralisme : dans son incapacité, en tant que schéma d’intelligibilité aussi bien que comme image de la société « bonne » à se donner un élément fondateur unique, que celui-ci soit un événement historique ou la pensée d’un philosophe prophète."

En fait, la variété des écoles économiques libérales ou les nuances de ses conceptions philosophiques sont liées dialectiquement au développement du Capital au cours des siècles ou de la dernière période. Comme je l’ai indiqué dans le précédent article, le capitalisme selon les pays et les époques se décline dans des formations économiques diverses, en en mettant en jeu des représentations idéologiques variées (voir Robert Fossaert) légitimant ces formations et qui dépendent des rapports de force politique entre dominants et dominés .

La crise de 1929 par exemple, avec ses cortèges de crises sociales et politiques, a discrédité à cette époque le libéralisme et a conduit au colloque de Lippma en 1938 dont l’objectif était d’élaborer une restructuration de l’idéologie libérale : une renormalisation en quelque sorte.

On a coutume de penser la naissance du libéralisme en rapport avec la révolution industrielle capitaliste du 18ème siècle. En réalité, le capitalisme n’est pas né avec la révolution industrielle, il existait, sous sa forme foncière, usurière, marchande ou commerciale bien avant.

"L’accumulation du capital argent, capital usurier, marchand et commercial, s’est réalisée en Europe occidentale du 10ème siècle au 18ème siècle entre les mains d’une classe bourgeoise qui s’émancipait progressivement de la tutelle des classes féodales et de l’État qui finît même par se soumettre l’État et par en faire un instrument pour accélérer l’accumulation du capital à son profit. Sa constitution en tant que classe, avec une conscience nette de ses intérêts, a été réalisée dans les communes libres du moyen Age, où la bourgeoisie a fait son apprentissage de 1a lutte politique. La constitution des États centralisés modernes à partir du 15ème siècle ne résulte pas d’un écrasement mais d’une élévation nouvelle de la bourgeoisie urbaine. Qui brise le carcan étroit de la politique communale pour faire face en tant que tiers-état aux anciennes classes dominantes à l’échelle de la nation..." (E.Mendel).

L’un des mérites du Traité d’économie marxiste d’Ernest Mendel (Ed.10/18) cité ci-dessus, est de décrire assez précisément, en à peine 50 pages, le développement du capital (Tome 1, chap.4) dans différents pays du monde depuis ses origines.

Les idées de liberté individuelle, de remise en cause du pouvoir de l’État par la bourgeoisie, qui sont devenus des pierres angulaires de la pensée libérale, résultent historiquement de son désir d’émancipation de la tutelle féodale royale, dont elle était créancière et de la tutelle religieuse de l’Église. Il ne faut donc pas diaboliser et avoir une vision manichéenne du libéralisme. Il a constitué un progrès indéniable à un moment de notre Histoire. La liberté de commerce, la possibilité de conquérir de nouveaux espaces au delà des mers a nécessité une liberté d’action et d’initiative peu compatibles avec un pouvoir monarchique centralisé et le dogmatisme de l’Eglise.

Sans tomber dans les travers d’une causalité économique trop mécanique, les idées développées par les libéraux sont tout à fait liées aux contraintes des structures économiques et aux rapports de forces qui apparaissent entre les différentes couches sociales à chaque époque et notamment entre la bourgeoisie et les salariés pour ces deux derniers siècles. Il est donc normal que le libéralisme puisse présenter des variantes dans ses conceptions que certains qualifieront d’empirisme ou de pragmatisme.

Ainsi, ce qu’on a appelé l’ordo-libéralisme ou l’idéologie de "l’économie sociale de marché" après la 2ème guerre mondiale (appelé aussi capitalisme rhénan) est lié au contexte de l’époque : compromis fordo-keynésien permettant une répartition relativement équitable entre le capital et les salaires, la réindustrialisation et lié aussi à la nécessité pour le Capital d’avoir des travailleurs qui puissent acheter les produits, et ce, avant la révolution froide ultra-libérale des années 1970-80.

Le néo libéralisme (terme synonyme d’ultralibéralisme) contemporain développera des thèmes idéologiques en rapport avec un capitalisme mondialisé à dominance financière, où l’actionnaire est roi, où les travailleurs sont des abstractions chiffrées sur des écrans d’ordinateurs (société du risque, court-termisme, flexibilisme...).

Pour préciser un peu plus les choses, le capitalisme, au travers ses multinationales et l’internationalisation de ses échanges matériels et financiers doit minimiser la réglementation étatique. L’ affaiblissement de l’État est programmé par deux stratégies : d’une part, la privatisation des entreprises nationalisées qui lui permet, en outre, de restaurer ses ressources financières perdues par la décolonisation et d’autre part, l’obligation des états à emprunter sur les marchés financiers privés. Ce processus est justifié par un alibi philosophique : trop d’État risque d’être attentatoire à la liberté !

C’est ici un exemple, parmi d’autres, qui montre comment le capitalisme comme système économique légitime la variété de ses fonctionnements ou de ses formes, par une variété de préceptes de philosophie politique.

Mais il ne faut pas se laisser abuser par les mots : le néolibéralisme reste pour la quasi-totalité des principes en accord avec le libéralisme classique. Ce n’est que sur le rôle de l’État qu’il existe une différence : l’État ne doit intervenir qu’au minimum dans l’économie. Par exemple, la politique monétaire doit être du ressort d’une banque indépendante des gouvernements. (Ce précepte de l’école de Chicago a été intégré de nombreuses années plus tard par l’union européenne qui stipule dans l’article 123 du traité que la banque centrale européenne est indépendante des états dans la fixation de sa politique budgétaire.)

Il ne faut pas perdre de vue que les sources de la pensée libérale sont multiples, irriguent toute la philosophie politique contemporaine depuis Montaigne et Descartes (qui élaborèrent une conception atomistique du moi) jusqu’à la philosophie des Lumière française, anglaise (Locke, Hobbes...) qui constitua les fondements de la constitution américaine et de la révolution française de 1789.

Mais il faut en réalité remonter plus loin, à Saint Augustin, (354 – 430) pour trouver l’affirmation de la dimension psychologique du moi, de la subjectivité individuelle, puisque Les confessions de saint Augustin (13 livres) constituent la première œuvre littéraire et philosophique écrite à la première personne et affirmant l’existence d’une individualité. Et c’est là que l’on comprend l’origine philosophique de la croyance aux potentialités, la créativité prétendues innées de l’individu. Saint-Augustin conçoit l’individu comme une étincelle divine à la fois création de Dieu et créatrice de son existence. C’est dans ce christianisme primitif qu’il faut chercher l’origine de toutes les théories innéistes qui ont parcouru et (parcourent encore) notre civilisation pendant 16 siècles, le libéralisme en ayant été un des principaux vecteurs.

La culture politique qui façonne l’esprit des acteurs politiques conservateurs et progressistes depuis 3 siècles est de nature libérale, même si un penseur comme Rousseau a joué un rôle important dans la remise en cause d’un certain nombre de principes libéraux. Nous allons voir plus loin en quoi les anti-libéraux français, ont, pour la plupart, une conception culturelle libérale du monde social, même si l’influence (le plus souvent superficielle) de Marx a existé, ce qui va expliquer leur division, au-delà des "explications" mille fois rabâchées de différences idéologiques ou de stratégie (type : alliance ou non avec les "réformistes"...).

Examinons maintenant les principes du libéralisme et montrons, à chaque fois leur caractère formel.
libéralisme philosophique.

– Les principes.

Les droits naturels fondamentaux pour le libéralisme sont : le droit à la vie ; le droit de propriété ; le droit à la liberté. "Personnalité, Liberté, Propriété [...] sont antérieures et supérieures à toute législation humaine." (Bastiat)

Pour un non libéral, les 2èmes et 3èmes principes n’ont rien de naturels : ce sont des acquis sociaux liés à des formes d’organisation sociales particulière comme le montrent l’ethnologie, la sociologie et l’Histoire de l’Humanité. Nous allons voir en quoi ces principes affirmés par les libéraux sont totalement niés par le fonctionnement même du capitalisme qu’ils défendent

– Droit à le vie ?

Le capitalisme impérialiste utilise la guerre comme moyen pour perpétuer sa domination ; consacre des sommes phénoménales à l’industrie d’armement et laisse mourir de faim ou de maladies des millions d’êtres humains ; le productivisme détruit la bio-diversité.

Droit à la liberté ?

Fernand Braudel rappelle : "La notion de liberté, encore « abstraite », théorique, qui s’était élaborée de la Renaissance et de la Réforme à la Révolution, a acquis une puissance nouvelle en se formulant dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Elle est devenue doctrine avec le libéralisme"... Il ajoute à la page suivante : "Toutefois, le libéralisme, durant toute la première moitié du 19ème siècle, sert de paravent à l’avènement politique d’une bourgeoisie et d’une aristocratie d’affaires, d’une classe possédante". (Grammaire des civilisations. p.363-364).

Sans nier l’apport positif de penseurs libéraux pour défendre les libertés individuelles, il est aussi avéré que les politiques libérales soutiennent les dictatures qui arrangent leurs affaires, limitent la liberté d’expression en contrôlant les médias et les attributions de salles pour les réunions publiques des opposants au pouvoir de l’argent. De quel temps d’expression disposent les syndicats de notre pays pour développer leurs arguments à la radio et télévision ?

En revanche, concernant la liberté d’exploiter la force de travail : le libéralisme a su développer une multitude de théories économiques mais nullement une théorie de l’exploitation, et pour cause !

Droit de propriété ?

Les capitalistes considèrent ce droit comme aussi important que le droit à la vie. Ces derniers peuvent utiliser tous les moyens imaginables pour défendre ce droit, y compris la force policière et l’armée - de pays étrangers compris - contre les habitants de leur propre pays. C’est la légitimation même du système économique capitaliste : la propriété privée des moyens de production et d’échange.

De facto, la propriété patrimoniale sous toutes ses formes est hyper-concentrée dans tous les pays capitalistes. Ainsi en France, 10% des ménages les plus riches sont propriétaires de 60 % du patrimoine total de la France, et les 1 % des ménages les plus riches possèdent 25 % du patrimoine total de la France. On voit bien que ce droit de propriété s’applique d’une manière sélective

Mais la liberté d’entreprendre, pour fonder une entreprise (donc être propriétaire de ses moyens de production) est plus formelle que réelle : 91% de la population active est salariée dans la France des années 2000. http://www.insee.fr/fr/themes/table...

Et créer une entreprise n’est pas si aisée que cela dans notre société libérale. Il faut savoir que "Près de 34% des entreprises créées en 2006 ont cessé leur activité en 2013 contre près d’1/4 pour les entreprises créées il y a 3 ans" (source : créations et défaillances d’entreprises en France. Coface) http://www.informations-economiques...

La morale libérale ne tolère pas l’inégalité devant la loi disent les libéraux.

Pourtant, dans les régimes libéraux, on protège l’immunité parlementaire, le fait qu’il soit nécessaire de payer cher pour avoir un bon avocat. Les juges rencontrent de grandes difficultés à enquêter sur des personnes ayant une fonction économique ou politique importante comme le relate régulièrement le journal en ligne Mediapart. Tout cela montre le caractère théorique de ce principe libéral.

– L’idéologie libérale structure le droit civil.

a) Des droits civils de la révolution française.

"Positivement, la Révolution française pose, en matière civile, trois grands principes. (ils sont exposés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui sert de préambule à la Constitution du 3 septembre l79l) :

1 – le principe de l’égalité civile - art. 1 « Les hommes naissent et demeurent libres eiégaui en droit (c’est une égalité juridique, égalité abstraite, de principe, non une égalité coicrète, économique et sociale, comme on dit aujourd’hui, mais une égalité radicale, naturelle, originelle, pour tout dire « « de naissance », mot capital) ;

2 – le principe de liberté individuelle - art. 19 : « Nul ne peut être inquiété pour.ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas I’ordre public établi par la loi » ; avec une définition de la liberté d’action art.4 « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » ; et I’article 5, qui le complète, énonce : « La Îoi n’a le droit de défendre (interdire) que les actions nuisibles à la société » ;

3 – le respect de la propriété privée. L’abolition de la féodalité débouche sur la consécration solennelle de la propriété, comme droit « inviolable et sacré », par l.a Déclaration des droits dont l’article 17 est ainsi conçu : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique légalement constatée I’exigê évidemmeni et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ». (La réserve finale fonde I’expropriation pour cause d’utilité publique, sous contrôle judiciaire et moyennant le versement d’une indemnité préalable)." (P. 124)

(Source : Droit civil. Introduction – les personnes – les biens de Gérard Cornu – Ed Monschrétien)

« Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis » (André Gide)
Tous le monde unis, contre tous les autres!
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