...........................................Attentat raté de Notre-Dame :La fausse naïveté d’Inès Madani.......................................
Au quatrième jour du procès de l’attentat raté de Notre-Dame, la personnalité de la jeune femme était au centre des questions. Décrite comme l’instigatrice de l’opération, elle a rejeté la faute sur sa complice.
En avril dernier, Ines Madani a été condamnée à huit ans de prison pour son rôle de mentor et de recruteur sur les réseaux sociaux entre 2015 et 2016.
« Je ne suis pas né de la dernière pluie… Soyons sérieux! » Voilà près de deux heures qu'Inès Madani est interrogée par la cour d'assises spéciale quand son président, pourtant plein de prévenance, finit par montrer des signes d'agacement face à cette accusée qui semble nier l'évidence. Inès Madani, en dépit de son jeune âge - 19 ans en 2016 - est, souligne-t-il, le « fil conducteur » de ce dossier atypique, le premier d'un commando de femmes terroristes, jugées depuis lundi pour un attentat raté à la voiture piégée près de Notre-Dame de Paris, puis une attaque au couteau, en septembre 2016.
D'un ton monocorde et parfois plaintif, mais, somme toute, assurée dans son expression, la jeune femme charge consciencieusement Ornella Gilligman, sa complice à Notre-Dame : non contente de lui attribuer la paternité du projet, Inès Madani assure désormais qu'elle imaginait en fait une « opération martyr » lors de laquelle elle-même resterait à bord du véhicule, censé exploser devant un restaurant bondé.
Elle repartira en fait avec Ornella Gilligmann, avant d'entamer une cavale. Assise à un mètre, sa co-accusée, à qui elle sera confrontée lundi, bout sur son banc. « Je savais que je voulais mourir, je ne savais juste pas encore dans quelles conditions ça se ferait », justifie encore Inès Madani, répétant avoir voulu se faire abattre par les policiers lors de son interpellation avec le reste du commando, quatre jours plus tard, à Boussy-Saint-Antoine (Essonne).
Tentative avortée de départ en Syrie:
Mais les faits sont têtus, et la candeur un brin surjouée de l'accusée peine à convaincre. « Redoutablement intelligente », dit une psychiatre l'ayant examinée de longues heures, douée d'une « capacité innée de duplicité et de dissimulation », résume le président, Inès Madani n'était pas seulement cette post-ado en souffrance que ses proches ont vu, impuissants, sombrer dans l'idéologie mortifère de l'Etat islamique (EI). Elle était aussi « Abou Souleyman », un double masculin qu'elle s'était inventé sur les réseaux sociaux pour attirer des aspirants djihadistes, hommes et femmes. Des faits pour lesquels elle a été condamnée au printemps à huit ans de prison.
Alors que sa famille, après une tentative avortée de départ en Syrie, avait mis en place un « véritable flicage », selon les mots du père, Inès Madani tissait sa toile, échangeant depuis sa chambre des milliers de messages grâce à des téléphones récupérés clandestinement. Des conversations souvent crues avec de nombreuses femmes - dont Ornella Gilligmann - tombées sous le charme de celui qu'elles pensaient être un ex-combattant de l'EI. « Beaucoup de filles lui couraient après » a témoigné jeudi matin l'une de ses conquêtes virtuelles, estomaquée après avoir appris l'identité réelle de son promis. « Je ne suis pas psychologue mais… » glisse le président à ce sujet, qu'il finit par aborder frontalement. « N'y avait-il pas là comme une attirance homosexuelle de votre part? » « Non », assure Inès Madani.
«Une figure soldatesque, vengeresse et réparatrice»:
Mal dans sa peau en raison de son surpoids, en déshérence scolaire en raison d'une hernie discale ayant contrarié son orientation, la jeune femme avait pris le voile intégral deux ans plus tôt après avoir subi deux agressions sexuelles. Elle se liera ensuite d'amitié avec une mère de famille radicalisée, sa porte d'entrée vers l'EI. « Quand un reportage sur la guerre en Syrie passait à la télévision, elle se levait de table et partait pleurer dans sa chambre », a témoigné sa mère au sujet d'Inès, « très sensible » aux injustices, celles vécues par sa mère au travail, ou ses sœurs, mariées à des hommes violents. « C'est une figure soldatesque, vengeresse et réparatrice […] avec un désir de puissance masculine », s'enflamme la psychiatre, avant de nuancer son propos : « elle n'ausculte pas cette jouissance de l'horreur, sa part d'ombre ».
Revenant aux préparatifs de l'attentat, un carnage évité seulement en raison d'un mauvais choix de carburant, le président la questionne. « Avec Ornella, vous demandez à Rachid Kassim (NDLR : instigateur de l'attaque basé en Syrie) s'il y a une différence entre l'essence et le diesel. Pourquoi ne pas attendre sa réponse ? » « Ça devait se faire ce soir-là », répond-elle. « Parce que c'était samedi soir, en raison de la fréquentation dans les restaurants ? » Elle opine du chef. « L'objectif, c'était donc de faire le plus de victimes possible ? » « Oui, c'était l'objectif, lâche-t-elle du même ton monocorde. À ce moment-là, je n'avais pas de problème de conscience ».
Source:Le Parisien.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/a ... 160828.php
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
...La mort avant le déshonneur!