Bonjour Da Capo
- Les entreprises ne délocalisent pas à cause de l'Isf, mais pour profiter de 70 à 80% d'économies sur leur main d'oeuvre et augmenter leurs profits ; pour les inciter à relocaliser, il faudrait passer le smic à 500€ maxi en France
Contrairement à ce que beaucoup affirment, il ne s'agit pas d'une nécessité à la base ; ce sont essentiellement des entreprises en bonne santé qui délocalisent ... mais elle le devient pour la survie des entreprises concurrentes à celle qui aura délocalisé, une délocalisation en entraine une autre
Tout cela n'augmente pas pour autant la compétitivité proportionnellement aux économies réalisées, les produits sont réimportés en France à prix de transfert élevé pour conserver l'essentiel des profits en local, et sont vendus sur le marché français à des tarifs légèrement inférieurs à la concurrence
Prenez l'exemple de Whirlpool qui a délocalisé en Pologne (salaire mini 500€) ... est ce que les machines à laver Whirlpool sont beaucoup moins chères que les marques concurrentes ?? Non ; l'essentiel des profits est réalisé et imposé dans les pays d'accueil.
Et la France, après avoir versé des sommes conséquentes en aides et allègements divers, supporte encore le coût du chômage engendré par les licenciements.
Voilà le système dans lequel on baigne ... il ne faut pas espérer de miracle, on ne fait strictement rien pour limiter l'hémorragie.
- Le niveau de prélèvements en France est le reflet de ses dépenses publiques, et donc de ses choix en terme de structure (millefeuilles administratif) et de protection sociale ; le pays est déjà attractif à en juger par les investissements étrangers, notamment sur le plan des aides existantes en France telles que le CIR ou autres niches fiscales
Rendre la France encore plus attractive ? comment ? si au lieu de s'attaquer aux gaspillages et fraudes diverses, on s'évertue à taper toujours dans la même direction, soit hausse des impôts ou dégradation de services publics.
L'évolution du déficit public et de la dette est bien plus le résultat d'une baisse de recettes que d'une augmentation de dépenses.
- Les régimes spéciaux ont une histoire et des fondements ; ça n'explique pas la totalité des écarts qu'on peut relever par rapport aux autres régimes, mais certaines particularités sont justifiées ; par exemple pour la Sncf, par la nécessité de fidéliser le personnel dans une optique de sécurité.
Par ailleurs, il faut raisonner globalement ; parfois des conditions plus avantageuses sur la retraite compensent des salaires plus faibles.
Mais au final, qu'est ce que la réforme a réformé sur les régimes spéciaux ? pas grand chose, on en a maintenu la plupart, et on convertit les autres en hausses de salaires pour compenser ; seules les catégories qui n'ont pas de moyen de pression subissent la réforme plein pot ...
Ce n'est pas ce qu'on appeler une réforme juste, équitable et équilibrée ... d'autant plus qu'elle constitue une régression générale pour l'ensemble.
- Pour finir sur la crise pandémique, même l'imprévisible se prévoit ... sans quoi nous n'aurions pas d'assurances, pas de détecteurs à incendie, pas d'armes ...... et là, on ne peut pas parler d'imprévisible, le risque était connu depuis des années ....
cela dit, je pense qu'on devrait au moins prendre conscience que la santé publique n'est pas un business comme les autres, et que gagner en indépendance sur nos besoins vitaux est LA priorité entre toutes.
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Bonjour Lotus.
Compenser le moindre coût de la main d'oeuvre, c'est évidemment impossible, en particulier pour les activités de montage - auto, électroménager etc.. - mais une fiscalité plus légère
incitera les entreprises de taille moyenne à installer ou maintenir leurs sièges sociaux en France, ainsi que leurs bureaux d'études R&D, des secteurs compétitifs dans lesquels oeuvrent de nombreux ingés et techniciens français.
''L'évolution du déficit public et de la dette est bien plus le résultat d'une baisse de recettes que d'une augmentation de dépenses.''
Oui, étant donné que nous sommes parvenus à des taux de prélèvement frisant des records mondiaux, je ne vois pas d'autre solution que la diminution de la dépense publique, qui passe à mon avis par une réorganisation globale de systèmes publics souvent redondants, avec la condition sine qua non de l'abolition des statuts, vu que ces derniers, par le biais de syndicats rétrogrades, opposent un verrou important à cette évolution.
Si les régimes spéciaux ont un point commun avec les statuts du secteurs public, c'est de reposer sur leurs fondements, dont la philosophie date en gros de 1945.
La pénibilité de ces emplois à cette époque n'a plus le moindre rapport avec ce qu'elle est aujourd'hui, quant à la sécurité, elle tient davantage à la superposition des parades contre les accidents - du genre passages à niveaux ou procédures en aéronautique - qu'à la fiabilité des agents.
L'idée reçue que les avantages consentis au secteur public seraient une compensation de salaires plus bas que dans le privé ne me convainc vraiment pas si on les compare à qualification égales.
Les bas salaires annoncés par les employés du public sont souvent des salaires à l'embauche et ne tiennent pas compte de leur évolution dans la carrière, cette dernière étant nettement plus avantageuse, par le biais de concours internes où l'exigence n'est pas toujours au rendez-vous.
Lorsque par exemple, un jeune titulaire d'un master de socio intègre la fonction territoriale sur concours, ils est sidéré par le montant figurant au bas de son premier bulletin de salaire : ''merde, j'ai un bac + 4, on me paye 200 € de plus que le smic , alors que mon pote X qui est ingé dans le privé gagne presque le triple !''. J'ai envie de lui répondre qu'il n'y a pas grand chose à voir entre un cursus relativement peu stressant à la fac et deux années de prépa à 12 h/jour 6j/7, suivies d'une école d'ingé pas très cool dans un trou du cul de province, avec pour finir un ou deux stages à l'étranger, ne parlons pas du parcours du combattant de certains recrutements.
Concernant la pandémie, j'ai été amusé par ''l'imprévisible se prévoit'' et me suis demandé s'il s'agissait d'une citation du grand timonier .
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin