Bonjour Aagora,
Cette première communication n'est qu'un résumé d'une étude plus approfondie à venir ; il n'y a pas beaucoup de détails chiffrés, mais ses conclusions rejoignent celles des études précédentes en terme de réduction rapide de la charge virale, de durée d'hospitalisation et de transferts en soins intensifs
Nouveautés importantes compte tenu des circonstances :
- Existence d'un groupe contrôle de 681 patients (18% du total des patients) ;
- Focus sur les effets secondaires cardiaques (0.67%)
- Mesure des lésions pulmonaires chez des patients à symptômes faibles
Reste à attendre l'étude plus développée et les détails chiffrés
Traduction basique (un peu arrangée et complétée)
Diagnostic précoce et prise en charge des patients COVID-19 : une étude de cohorte en situation réelle sur 3 737 patients, Marseille, France
Contexte :
Dans notre institut à Marseille, en France, nous avons proposé un dépistage précoce et massif de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Une hospitalisation et un traitement précoce à l'hydroxychloroquine et à l'azithromycine (HCQ-AZ) ont été proposés pour les cas positifs.
Méthodes :
Nous rapportons rétrospectivement la prise en charge clinique de 3 737 patients, dont 3 054 (81,7 %) traités par HCQ-AZ pendant au moins trois jours et 683 (18,3 %) patients traités par d'autres méthodes ("autres").
Les objectifs de l'étude ont été de mesurer le décès, le transfert à l'unité de soins intensifs (ICU), ≥ 10 jours d'hospitalisation et l'excrétion virale.
Résultats :
En testant 101 522 échantillons par PCR sur 65 993 individus, nous avons diagnostiqué 6 836 patients (10,4 %), dont 3 737 inclus dans notre cohorte. L'âge moyen était de 45 ans, 45% étaient des hommes et le taux de mortalité était de 0,9%.
Nous avons effectué 2 065 scanners thoraciques à faible dose mettant en évidence des lésions pulmonaires chez 581 des 933 patients (62 %) présentant des symptômes cliniques minimaux (score NEWS = 0). Un écart entre la dyspnée, l'hypoxémie et les lésions pulmonaires a été observé.
Les facteurs cliniques (âge, comorbidités, score NEWS-2), les facteurs biologiques* (lymphopénie ; éosinopénie ; diminution du zinc dans le sang ; et augmentation des D-dimères, de la lactate déshydrogénase (LDH), de la créatinine phosphokinase (CPK) et de la protéine c-réactive (CRP) et les lésions modérées et sévères détectées par scanner à faible dose, ont été associés à un mauvais résultat clinique.
* dosages de globules blancs, d'enzymes ou autres mesurant le degré d'infection, du syndrome inflammatoire ou d'atteinte d'organes vitaux ; le dosage des D-dimères permet de détecter la présence de caillots sanguins ou thromboses veineuses.
Le traitement par HCQ-AZ a été associé à une diminution du risque de transfert aux soins intensifs ou de décès, à une diminution du risque d'hospitalisation ≥10 jours et à une durée plus courte de l'excrétion virale.
Un allongement de l'intervalle QTc (>60 ms) a été observé chez 25 patients (0,67 %), ce qui a entraîné l'arrêt du traitement dans 3 cas.
Aucun cas de torsade de pointe ou de mort subite n'a été observé.
Conclusion
Un diagnostic précoce, un isolement précoce et un traitement précoce avec au moins 3 jours de HCQ-AZ permettent d'obtenir un résultat clinique et une contagiosité nettement meilleurs chez les patients atteints de COVID-19 que les autres traitements.
Le suivi à long terme du dépistage de la fibrose sera le prochain défi dans la gestion de COVID-19.