CrazyMan a écrit : ↑18 janvier 2021 12:43
da capo a écrit : ↑15 janvier 2021 19:06
Tu désignes les intellectuels ou non-intellectuels en fonction de tes préjugés idéologiques avec une outrance et une mauvaise foi colériques qui rendent tout débat impossible.
Evidemment qu' A.F est un intellectuel, ne te déplaise !
Et comme tu ne partages pas ses points de vue, au lieu de leur apporter la contradiction sur des dires ou écrits précis et non falsifiés, tu t'acharnes à décrédibiliser leur auteur comme le font systématiquement les pires ultra-gauchiasseux sectaires, hargneux et retors.
Bonne soirée quand même.
Qu'est-ce qu'un intellectuel ?
Si tu te rapportes à une définition simpliste, comme le propose Le Robert, c'est ce qui se rapporte à l'intelligence et/ou qui a un goût prononcé pour les choses de l'esprit.
Idéologique ? Tout dépend de quoi tu parles lorsque tu parles d'un intellectuel. Un joueur d'échecs, même assez faible, joue à un jeu qui se rapporte à l'intelligence et a un goût prononcé pour les choses de l'esprit, est-il pour autant un intellectuel ?
Si on devait en donner une définition plus opérationnelle avec un cadre lui conférant une certaine forme d'objectivité (car vérifiable) on pourrait dire qu'un intellectuel est une personne qui produit du savoir.
En ce sens, un scientifique (un chercheur) a pour objectif de produire du savoir, il est donc intellectuel.
Finkielkraut n'est pas un chercheur. Qu'à t-il apporté à la philosophie ? A t-il une certaine forme de reconnaissance de la part de ses pairs (les philosophes) ?
Il n'est pas non plus docteur mais agrégé (ce qui atteste déjà d'un haut niveau de connaissance dans sa discipline). C'est d'ailleurs étonnant qu'un agrégé puisse enseigner dans des universités, ça se fait très rarement. Je serais également curieux de connaître son statut à Polytechnique, était-il l'un des nombreux vacataires (et donc non titulaire) qui a donné quelques cours de TD mais s'en est servi pour gonfler son CV ?
Effectivement, on peut dire qu'un professeur agrégé est un intellectuel. Mais le Finkielkraut que tu entends à la télévision ou à la radio est-il l'intellectuel agrégé ? Les intellectuels sont des personnes, en général, spécialisées, voir très très spécialisées. Si jamais il devait nous parler de la pensée de Spinoza, de Sartres, de Arendt, de Foucault, etc, il serait sans doute très qualifié. Mais qu'en est-il pour donner son avis sur tout ?
A mes yeux, le Finkielkraut de la télévision n'est pas intellectuel dans le sens où le format télévisé ne permet pas de développer une pensée et parce qu'il a un avis sur absolument tout. Ca me fait penser aux émissions où un économiste universitaire et un journaliste économique sont sur un plateau, l'économiste universitaire se limitera le plus souvent à son domaine d'expertise (macroéconomie financière ou microéconomie de la médecine par exemple) alors que le journaliste, tout en ayant un bagage bien moins important, se permettra de donner son avis sur tout et n'importe quoi.
Nous sommes sur un forum et nous, on peut se le permettre. Mais qu'une personne, dont la légitimité est conférée par la bannière "philosophe", se permette de parler de tout et n'importe quoi à des heures de grande audience est problématique.
En quoi le fait de discuter de "consentement" dans le cas d'un viol est faire preuve d'intelligence ? S'il exerçait en tant qu'intellectuel dans la sphère médiatique, sa réflexion serait bien plus profonde mais ce n'est pas le cas.
Qui est-il pour pouvoir en parler comme cela ? La soeur de la victime parle de viol et lui, qui est un proche d'Olivier Duhamel rappelons-le, se permet d'évoquer la question du consentement. Effectivement, s'il y avait consentement ça serait sans doute différent mais c'est à la victime d'en faire part et non pas à un ami de l'accusé.
En ce qui concerne tes réflexions sur la gauche, elles sont hors-sujets.
Je me contenterai de la définition ''simpliste'' du robert.
On a tendance à appeler abusivement philosophes des gens qui jouent, sur les plateaux tv, un rôle de polémiste ou de chroniqueur.
L'autre jour à la radio, j'ai entendu R. Enthoven reprendre un animateur qui le présentait comme un philosophe
en lui précisant qu'il n'était pas un philosophe, mais un professeur de philosophie.
Même approximation concernant Finkielkraut, que je vois plutôt comme un homme de lettres, vu que la littérature, qui était son premier cursus à l'ens, est devenu par la suite sa discipline d'enseignant agrégé.
Le fait qu'il s'emploie à la réflexion ou au commentaire philosophique – sur la judaïté entre autres– ou sur des débats de société ne fait pas de lui un philosophe et c'est du reste une qualité qu'il ne revendique pas.
Pour en revenir au sujet, ce que je trouve inacceptable, c'est le fait que l'on saute à pieds joints sur celui qui ose exprimer la moindre nuance sur un sujet qui fait l'unanimité, alors qu'il prend la précaution de précéder son propos de : ''le viol est un crime abominable, on est bien d'accord''.
Avec un peu de recul, on réalise que c'est moins contre les propos, qu'on hurle au blasphème anti- pensée correcte, que contre son auteur, auquel on dénie le droit de s'exprimer au nom de ce qu'il représente, parce qu'il n'appartient pas à la gauche qu'il critique régulièrement , et se retrouve relégué, ainsi qu' Onfray, par cette dernière dans un espace de son invention : la fachosphère.
Ca n'a rien de nouveau. Je me souviens que J-F Revel avait subi le même type d'exclusion, en plus du déni de sa qualité de philosophe il y a quelques années pour s'être mis à critiquer le socialisme, à reprocher à la gauche son indulgence envers les dictatures dites ''de gauche'' par rapport aux dictatures dites ''de droite'' etc...
Pour conclure, je dirai qu'il ne faut surtout pas être dit ''de droite'' pour aborder un quelconque sujet sensible, sous peine de subir la double-peine : celle du discrédit et du scandale.
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin