Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Il faut tempérer, Marine Le Pen s'est considérablement recentrée, surtout sur l'immigration :
https://www.cjoint.com/doc/22_04/LDls1f ... 15767.jpeg
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Y'a pas d'extrême droite, Marine Lepen reste dans le cadre républicain, tu as tendance à réfléchir en termes de gentils et de méchants, il ne faut pas t'en demander plus en effet !Corvo a écrit : ↑13 avril 2022 12:54Quand on se revendique insoumis on ne vote pas MLP. Soit on ne vote pas soit on "vote" Macron pour faire barrage à l'extrême droite Russo/Hongroise. Les insoumis qui votent MLP ne sont certainement pas de gauche.Relax a écrit : ↑13 avril 2022 12:40
Effectivement, Marine Lepen en est à sa troisième élection présidentielle, elle a compris qu'il fallait tout promettre à tout le monde.
Mélenchon aussi en est à sa troisième élection présidentielle, il a tout promis à tout le monde, il atteint 22%, ce qui est suffisant d'ordinaire pour accéder au 2eme tour !
Ils ont compris que si tu parles au porte-monnaie ça peut mener au 2eme tour, mais pas plus ...
Mélenchon est le cocu de la présidentielle de 2022, il bat un record mais il perd et il fait sombrer toute la gauche avec lui !
Bravo Mélenchon, c'est l'idiot utile du système !
Le problème de Marine Lepen c'est qu'elle a trop promis, qu'elle peine à rassembler et qu'elle n'adopte pas une attitude forcément fédératrice.
A-t-elle véritablement envie d'être élue, et par qui ?
Par les électeurs de Mélenchon ?
Le bilan de Macron n'est pas terrible, il faut bien le reconnaitre.
La question de le réélire ou pas est totalement légitime, c'est le principe-même de la démocratie.
Certains insoumis et d'autres vont voter Lepen pour faire barrage à Macron, ils ont des raisons qui ne sont pas les tiennes et ils ne sont pas plus fachos que toi.
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
votre blondasse doit être sponsorisé par la NASA ; elle promet la luneRelax a écrit : ↑13 avril 2022 20:13Y'a pas d'extrême droite, Marine Lepen reste dans le cadre républicain, tu as tendance à réfléchir en termes de gentils et de méchants, il ne faut pas t'en demander plus en effet !
Le bilan de Macron n'est pas terrible, il faut bien le reconnaitre.
La question de le réélire ou pas est totalement légitime, c'est le principe-même de la démocratie.
Certains insoumis et d'autres vont voter Lepen pour faire barrage à Macron, ils ont des raisons qui ne sont pas les tiennes et ils ne sont pas plus fachos que toi.
d'ailleurs le temps ,qu'elle modifie la constitution , qu'elle chamboule les accords de l'UE ; le pétrole aura baissé , la guerre en Ukraine pliée , les pénuries de matières premières ,un épisode facheux ..... elle a interet à se magner ,,,, sinon son obediance (ingrate par nature) va lui tomber dessus
c'est peut etre pour cela , qu'elle fait tout (sans se forcer) pour passer pour une cloche ,afin de ne pas être élue
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
2 excellents articles sur le programme Le Pen.
1/
2/
Voilà 2 bonnes raisons de mettre MLP à la retraite!
1/
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.htmlLe référendum proposé par Marine Le Pen, une rupture avec les principes républicains
Éditorial
Le Monde
Institutionnaliser la « priorité nationale », autrement dit le principe de la discrimination entre Français et étrangers, bouleverserait les fondements de l’Etat de droit. Ce plan de mise à sac de la Constitution est une entreprise qu’il est nécessaire de dénoncer.
Publié hier à 11h30 Temps de Lecture 2 min.
Editorial du « Monde ». L’Etat de droit, autrement dit le respect de la loi par chacun, gouvernants et gouvernés, n’est ni un carcan archaïque ni un simple sujet d’acrobaties intellectuelles pour juristes. Ce n’est rien de moins que ce qui distingue une démocratie d’un régime autoritaire. C’est aussi le principe qui permet de préserver la paix civile en faisant trancher nos différends par application de règles admises par tous. Loi suprême organisant nos institutions, la Constitution est la clé de voûte de cet Etat de droit.
C’est dire combien inquiète le « projet de loi référendaire », pièce maîtresse du projet de Marine Le Pen, candidate à la magistrature suprême. Il ne s’agit nullement de moderniser la démocratie, de remédier à la crise de représentativité que connaît notre pays, mais de bouleverser les fondements républicains pour institutionnaliser la « priorité nationale », autrement dit le principe de la discrimination entre Français et étrangers. Il s’agit aussi d’abolir l’acquisition de la nationalité par la naissance en France (droit du sol) – ce que même Vichy n’a pas osé – et de rendre facultative l’application des règles européennes et donc d’engager un processus non assumé de rupture avec l’Union européenne.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Marine Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnel
Cette nouvelle Constitution voulue par la candidate du Rassemblement national (RN) enfreindrait à la fois la Déclaration des droits de l’homme de 1789 (principe d’égalité devant la loi), le préambule de la Constitution de 1946 (interdiction de la discrimination en raison des origines) et la Loi suprême actuelle adoptée en 1958, qui reprend les deux précédents textes.
Faute de pouvoir faire adopter ce véritable changement de régime par la procédure normale de révision de la Constitution (article 89), qui suppose une approbation des députés et des sénateurs, Mme Le Pen souhaite passer en force en utilisant l’article 11 sur le référendum, qui permet de se passer du Parlement mais exclut les révisions constitutionnelles.
Epreuve de force avec le Conseil constitutionnel
Pareille démarche suppose de violer la Constitution et de passer outre la haute juridiction qui en est la gardienne, le Conseil constitutionnel. Ce dernier, que le texte de 1958 érige en garant de la « régularité » des référendums, s’est en effet déclaré compétent en 2000 pour juger de la validité du décret convoquant les électeurs pour un référendum, et donc de la constitutionnalité du projet de loi soumis au vote qui est annexé à ce décret. Le projet de Mme Le Pen suppose donc une double épreuve de force avec le Conseil constitutionnel, à la fois sur le recours à l’article 11 et sur la constitutionnalité de sa « priorité nationale ».
Technique, complexe, ce débat juridique ne doit pas masquer l’enjeu central : le projet de référendum de Marine Le Pen revient à rompre avec des principes républicains fondamentaux en jouant le peuple « seul souverain » contre l’Etat de droit, à la manière des régimes illibéraux polonais et hongrois. Le plus grave serait que la candidate parvienne à faire oublier cette pièce essentielle de son projet présidentiel en la noyant dans le discours « social » qu’elle déploie désormais.
Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Comme tous les leaders autoritaires, Marine Le Pen veut dynamiter la démocratie libérale en faisant appel au peuple »
Loin de traduire ses propos pacifiques et rassurants, son plan de mise à sac de la Constitution et de discrimination institutionnalisée attiserait colère et violence. Il ne doit pas devenir l’« éléphant dans la pièce », une énormité que plus personne ne verrait et n’oserait dénoncer par crainte d’une stigmatisation prétendument contre-productive. Il s’agit en réalité d’une entreprise de démantèlement de l’Etat de droit à dénoncer et à repousser résolument.
2/
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html« Le programme de Marine Le Pen pour l’école s’apparente à une falsification historique »
Tribune
Claude Lelièvre
Historien de l’éducation
Le projet de la candidate du Rassemblement national pour l’éducation prévoit de transformer les enseignants en « fidèles exécutants de programmes politiques » définis par le Parlement. Une situation « sans précédent », alerte l’historien de l’éducation Claude Lelièvre, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Le projet présidentiel de Marine Le Pen pour l’école est présenté sous le signe de la « restauration » . Sur le site consacré au programme du Rassemblement national (RN), le mot est même utilisé six fois. « La restauration de notre système éducatif est vitale pour l’avenir de notre pays et de notre civilisation », est-il écrit. Elle repose sur « trois principes essentiels » : « restaurer l’efficacité du système éducatif » ; « restaurer l’autorité du maître et de l’institution scolaire » ; « restaurer la sérénité de l’école ».
Le verbe « restaurer » signifie remettre dans son état initial, revenir à un « avant », une période où ce que l’on souhaite rétablir aurait été assuré. Dans le cas de l’école, il s’agit pour Marine Le Pen de rétablir ce qui aurait été en place et en équilibre il y a une bonne cinquantaine d’années, disons avant 1968. Sur le site du RN en effet, on peut lire que « l’école ne parvient plus à mener à bien ses missions du fait de l’aberration des politiques publiques éducatives menées depuis cinquante ans ».
Mais de quel équilibre parle-t-on ? Et que s’est-il passé exactement dans les années 1960 ? Entre 1963 et 1969 ont été mises en œuvre plusieurs réformes de l’enseignement, dont la première, à partir de 1963, a créé les collèges d’enseignement secondaire (CES), ouverts à un public beaucoup plus large qu’auparavant. Une autre réforme lui a succédé cinq ans plus tard, afin d’adapter à ces publics plus divers les méthodes et les contenus jusqu’alors plutôt destinés à une élite.
« Révolution nationale »
Cette réforme a été portée par Alain Peyrefitte, l’un des ministres favoris de Charles de Gaulle qui l’avait nommé à la tête du ministère de l’éducation nationale, et que l’on peut difficilement prendre pour un post-soixante-huitard. Lors de la communication qu’il a faite au conseil des ministres du 28 février 1968, il a pourtant été très clair : « La réforme de l’enseignement engagée [à savoir la mise en place des CES] a profondément modifié les cadres de l’organisation scolaire, le contenant. Pour donner tout son sens à cette œuvre, il faut s’occuper du contenu. Les méthodes pédagogiques n’ont guère évolué depuis le siècle dernier, ni même depuis le XVIIe siècle. Or, rien n’est plus difficile que de faire changer l’esprit et les méthodes. La démocratisation amène dans l’enseignement secondaire des enfants culturellement défavorisés ; ils ne sont pas justiciables des méthodes qui réussissent auprès des enfants culturellement favorisés. »
C’est donc un ministre gaullien qui a lancé la réforme aujourd’hui vouée aux gémonies par nombre de conservateurs et sur laquelle veut revenir le programme du RN.
Dans son discours de clôture de l’important colloque tenu à Amiens du 15 au 17 mars 1968, Alain Peyrefitte va d’ailleurs préciser les objectifs de sa réforme : « Tout cela signifie que nous voulons des maîtres qui soient moins les serviteurs d’une discipline que les serviteurs des enfants ; des maîtres qui sachent, certes, de quoi ils parlent, mais aussi et surtout à qui ils parlent. (…) C’est seulement par cette réforme des méthodes de l’enseignement que l’école peut remplir aujourd’hui sa mission de toujours, celle d’initier à une culture ; or, cette initiation, aujourd’hui, ne peut qu’être une invention. »
Pour saisir le projet présidentiel de Marine Le Pen dans toute sa profondeur, il convient donc non pas de le prendre sous le signe d’une « restauration », mais sous celui d’une « révolution nationale ». En effet, plutôt que de rétablir ce qui aurait existé, Marine Le Pen prévoit une mesure radicalement nouvelle, totalement inédite dans l’histoire de l’école en France : elle veut « reprendre en main le contenu et les modalités des enseignements » et que le Parlement fixe « de manière concise et limitative ce qui est attendu des élèves à la fin de chaque cycle ». Confier cette tâche considérée comme première à une institution par nature politique n’a jamais été mis en œuvre, ni de près, ni de loin.
Cette véritable « révolution » (une révolution, c’est avant tout « changer de base ») est mise au service d’une ambition « nationale », déjà présente dans son programme présidentiel de 2017, et réitérée dans celui de 2022. Il y est affirmé la volonté de promouvoir « l’école comme vecteur de transmission de l’histoire de France et de son patrimoine ». Pour y parvenir, « l’enseignement dans le primaire donnera une priorité absolue au français, aux mathématiques et à l’histoire de France ». Seront supprimés « des enseignements de langue et culture d’origine qui nuisent à l’assimilation des élèves ».
Les enseignants devront donc être les fidèles exécutants de programmes politiques qui auront été définis foncièrement par le Parlement, et dont « le détail (…) et les labels validant les manuels scolaires relèveront du ministre de l’éducation nationale ».
Ce faisant – et c’est bien une « révolution » –, on sera loin de la tradition de l’école républicaine inaugurée par Jules Ferry en 1881, qui refusait toute idée de manuels officiels ou labellisés par le ministère, et préconisait, au contraire, que le choix des manuels autorisés soit effectué collectivement par les enseignants eux-mêmes. Il considérait d’ailleurs « cet examen en commun » comme l’« un des moyens les plus efficaces pour former l’esprit pédagogique de nos maîtres, pour développer leur jugement, pour les façonner à la discussion sérieuse, pour les accoutumer, surtout à prendre eux-mêmes l’initiative, la responsabilité et la direction pratique des réformes dont leur enseignement est susceptible », écrivait-il dans la circulaire du 7 octobre 1880.
Au rebours d’une « restauration » du projet de l’école républicaine, le programme de Marine Le Pen s’apparente à une falsification historique. Il passe de la confiance à la défiance envers les enseignants. Il les transforme en simples exécutants d’un enseignement défini pour l’essentiel par des politiques et qu’il s’agira d’appliquer strictement.
Sont ainsi prévus un « renforcement de l’exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse vis-à-vis des élèves qui leur sont confiés », un « accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection en la matière », et une « obligation de signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l’encontre des encadrants ». Cette mise sous tutelle directement politique des enseignements serait sans précédent, et cette mise sous surveillance fort inquiétante.
Claude Lelièvre est professeur honoraire d’histoire de l’éducation à l’université Paris-V. Il est notamment l’auteur de « L’Ecole d’aujourd’hui à la lumière de l’histoire » (Odile Jacob, 2021) et de « L’Ecole républicaine ou l’histoire manipulée. Une dérive réactionnaire » (Le Bord de l’eau, 140 pages, 12 euros).
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Quand on se prétend Insoumis soit son s'abstient ou on glisse un bulletin blanc dans l'urne soit on faite barrage mais on ne vote surtout pas pour l'extrême droite. Un "Insoumis" qui offre son vote MLP n'est pas de gauche.Relax a écrit : ↑13 avril 2022 20:13Y'a pas d'extrême droite, Marine Lepen reste dans le cadre républicain, tu as tendance à réfléchir en termes de gentils et de méchants, il ne faut pas t'en demander plus en effet !
Le bilan de Macron n'est pas terrible, il faut bien le reconnaitre.
La question de le réélire ou pas est totalement légitime, c'est le principe-même de la démocratie.
Certains insoumis et d'autres vont voter Lepen pour faire barrage à Macron, ils ont des raisons qui ne sont pas les tiennes et ils ne sont pas plus fachos que toi.
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Le petit monde diplomatique de le Pen....
Boulet rouge
«Poutine assassin, Le Pen complice»: la candidate RN sans cesse renvoyée au maître du Kremlin
Ce mercredi, la représentante de l’extrême droite dans ce second tour a donc convoqué la presse pour parler de sa politique diplomatique en cas de victoire le 24 avril. Pour sa conférence de presse, Le Pen et son équipe ont choisi le décor pompeux des Salons Hoches, à quelques rues de l’Arc de Triomphe d’ordinaire réservés pour des mariages bling-bling de jeunes amoureux fortunés ou des cérémonies de diplôme d’écoles privées aussi prestigieuses que coûteuses. Devant l’entrée, une vingtaine de militants de SOS-Racisme, pancartes à la main scandent : «Poutine assassin, Le Pen complice» sans que cela ne bouleverse le déroulé de l’après-midi.
Marine Le Pen disserte depuis une grosse heure de sa stratégie en termes de diplomatie quand soudain ça s’agite au fond de la salle. En pleine séance de questions-réponses, un homme, se faisant passer pour un journaliste de Russia Today lance à la candidate du Rassemblement national (RN) : «De la part de Vladimir Poutine : “Tu ne me réponds plus, je suis inquiet. Pourquoi tu m’as abandonné ? Tu me répondras de nouveau quand tu seras élue présidente ?”» Au même moment, Pauline Rapilly-Ferniot, une de ses camarades du collectif Ibiza – qui s’est rendu célèbre en faisant danser le sosie de Jean-Michel Blanquer pendant l’Ibizagate – se lève. La militante, qui est par ailleurs une élue EE-LV de Boulogne-Billancourt, sort une photo grand format en forme de cœur montrant la candidate d’extrême droite et le président russe se serrant la main. La jeune femme est plaquée au sol et exfiltrée sur-le-champ. «On voulait montrer que la politique internationale de Marine Le Pen consiste à être complaisante avec les dictateurs et le danger que son accession au pouvoir représenterait», glisse-t-elle à la sortie.
«Restaurer la place singulière de la France»
14 h 45. Marine Le Pen grimpe sur la scène du Salon Elysée sur laquelle, quelques jours plus tôt, un couple de mariés a dû découper une pièce montée. On installe les journalistes venus en nombre par rangées sur de confortables chaises rouges. La candidate commence : «Je souhaite simplement vous présenter aujourd’hui les grandes lignes de mon projet de restauration du rayonnement de la diplomatie française, de restauration de la place singulière qui est la nôtre dans le concert des nations.» Expression qu’elle dit préférer à «communauté internationale».
Puis, la candidate qui n’attend pas plus que quelques secondes pour citer le général de Gaulle explique que sa stratégie s’appuie sur trois grands principes : la puissance de la France, l’intérêt national avant tout et «le retour des valeurs traditionnelles de la diplomatie française» à savoir l’indépendance, l’équidistance et la constance. Contrairement «à la diplomatie bavarde et ouverte d’Emmanuel Macron», la sienne sera silencieuse et dans l’action promet-elle. Contrairement au président sortant, sa politique étrangère ne se résumera pas à un «aveuglement français à l’égard de Berlin», ajoute-t-elle. Actant des «divergences stratégiques irréconciliables» avec l’Allemagne, Le Pen souhaite mettre fin à «l’ensemble des coopérations avec Berlin» sur le plan militaire.
Un rapprochement Russie-OTAN
Après un long tour d’horizon zone par zone, Le Pen aborde la question de l’Otan. Sujet qui la différencie nettement du président sortant qui n’entend pas se désengager de l’organisation du traité de l’Atlantique nord. La candidate du RN, elle, veut sortir de son commandement intégré. Mais cela ne veut pas dire, jure-t-elle, quitter l’alliance, souhaitant ainsi «dissiper tout malentendu». «Cette politique n’impliquera nullement une soumission à Moscou et jamais la loyauté de la France à l’égard de l’Otan n’a été mise à défaut de 1966 à 2009 quand la France en était sortie», insiste-t-elle.
Attaquée depuis plusieurs semaines – sans en pâtir – à cause de ses anciennes prises de position favorables à Vladimir Poutine, la patronne du RN s’attarde peu sur la question russe. Le Pen se montre toujours favorable à un rapprochement stratégique entre le pays et l’Otan «dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et aura été réglée par un traité de paix». Le sujet revient au moment des questions des journalistes. «Vous comprenez que votre proximité même ancienne avec Vladimir Poutine puisse inquiéter», lui demande l’un d’eux. Sa réponse : «Le procès qui m’est fait sur la Russie est particulièrement injuste. Toutes les prises de position que j’ai prise sur le sujet visaient à défendre l’intérêt de la France.» Elle évite de rappeler qu’elle a intégré, dans un de ses tracts de campagne, une photo d’elle à Moscou en compagnie de Poutine…
Puis, pour tenter de montrer qu’elle n’est pas la seule candidate à s’être montrée proche du président russe, elle reprend l’argumentaire matraqué par son parti. A savoir rappeler qu’Emmanuel Macron a reçu Poutine en grande pompe au château de Versailles et au fort de Brégançon durant son quinquennat. «Nos positions n’ont d’ailleurs pas toujours été si éloignées, grince-t-elle. En 2018, Macron disait vouloir arrimer la Russie à l’Europe. Ce n’est jamais que la position que j’ai toujours défendue». «Elle prend vachement de distance avec Poutine, s’inquiète une ministre. Il va quand même falloir rappeler que son alliance militaire est toujours dans son programme. Marine Le Pen soutient Poutine. Macron était dans un rapport de force diplomatique avec lui.»
https://www.liberation.fr/politique/sur ... NVQQQHHIJV
Boulet rouge
«Poutine assassin, Le Pen complice»: la candidate RN sans cesse renvoyée au maître du Kremlin
Ce mercredi, la représentante de l’extrême droite dans ce second tour a donc convoqué la presse pour parler de sa politique diplomatique en cas de victoire le 24 avril. Pour sa conférence de presse, Le Pen et son équipe ont choisi le décor pompeux des Salons Hoches, à quelques rues de l’Arc de Triomphe d’ordinaire réservés pour des mariages bling-bling de jeunes amoureux fortunés ou des cérémonies de diplôme d’écoles privées aussi prestigieuses que coûteuses. Devant l’entrée, une vingtaine de militants de SOS-Racisme, pancartes à la main scandent : «Poutine assassin, Le Pen complice» sans que cela ne bouleverse le déroulé de l’après-midi.
Marine Le Pen disserte depuis une grosse heure de sa stratégie en termes de diplomatie quand soudain ça s’agite au fond de la salle. En pleine séance de questions-réponses, un homme, se faisant passer pour un journaliste de Russia Today lance à la candidate du Rassemblement national (RN) : «De la part de Vladimir Poutine : “Tu ne me réponds plus, je suis inquiet. Pourquoi tu m’as abandonné ? Tu me répondras de nouveau quand tu seras élue présidente ?”» Au même moment, Pauline Rapilly-Ferniot, une de ses camarades du collectif Ibiza – qui s’est rendu célèbre en faisant danser le sosie de Jean-Michel Blanquer pendant l’Ibizagate – se lève. La militante, qui est par ailleurs une élue EE-LV de Boulogne-Billancourt, sort une photo grand format en forme de cœur montrant la candidate d’extrême droite et le président russe se serrant la main. La jeune femme est plaquée au sol et exfiltrée sur-le-champ. «On voulait montrer que la politique internationale de Marine Le Pen consiste à être complaisante avec les dictateurs et le danger que son accession au pouvoir représenterait», glisse-t-elle à la sortie.
«Restaurer la place singulière de la France»
14 h 45. Marine Le Pen grimpe sur la scène du Salon Elysée sur laquelle, quelques jours plus tôt, un couple de mariés a dû découper une pièce montée. On installe les journalistes venus en nombre par rangées sur de confortables chaises rouges. La candidate commence : «Je souhaite simplement vous présenter aujourd’hui les grandes lignes de mon projet de restauration du rayonnement de la diplomatie française, de restauration de la place singulière qui est la nôtre dans le concert des nations.» Expression qu’elle dit préférer à «communauté internationale».
Puis, la candidate qui n’attend pas plus que quelques secondes pour citer le général de Gaulle explique que sa stratégie s’appuie sur trois grands principes : la puissance de la France, l’intérêt national avant tout et «le retour des valeurs traditionnelles de la diplomatie française» à savoir l’indépendance, l’équidistance et la constance. Contrairement «à la diplomatie bavarde et ouverte d’Emmanuel Macron», la sienne sera silencieuse et dans l’action promet-elle. Contrairement au président sortant, sa politique étrangère ne se résumera pas à un «aveuglement français à l’égard de Berlin», ajoute-t-elle. Actant des «divergences stratégiques irréconciliables» avec l’Allemagne, Le Pen souhaite mettre fin à «l’ensemble des coopérations avec Berlin» sur le plan militaire.
Un rapprochement Russie-OTAN
Après un long tour d’horizon zone par zone, Le Pen aborde la question de l’Otan. Sujet qui la différencie nettement du président sortant qui n’entend pas se désengager de l’organisation du traité de l’Atlantique nord. La candidate du RN, elle, veut sortir de son commandement intégré. Mais cela ne veut pas dire, jure-t-elle, quitter l’alliance, souhaitant ainsi «dissiper tout malentendu». «Cette politique n’impliquera nullement une soumission à Moscou et jamais la loyauté de la France à l’égard de l’Otan n’a été mise à défaut de 1966 à 2009 quand la France en était sortie», insiste-t-elle.
Attaquée depuis plusieurs semaines – sans en pâtir – à cause de ses anciennes prises de position favorables à Vladimir Poutine, la patronne du RN s’attarde peu sur la question russe. Le Pen se montre toujours favorable à un rapprochement stratégique entre le pays et l’Otan «dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et aura été réglée par un traité de paix». Le sujet revient au moment des questions des journalistes. «Vous comprenez que votre proximité même ancienne avec Vladimir Poutine puisse inquiéter», lui demande l’un d’eux. Sa réponse : «Le procès qui m’est fait sur la Russie est particulièrement injuste. Toutes les prises de position que j’ai prise sur le sujet visaient à défendre l’intérêt de la France.» Elle évite de rappeler qu’elle a intégré, dans un de ses tracts de campagne, une photo d’elle à Moscou en compagnie de Poutine…
Puis, pour tenter de montrer qu’elle n’est pas la seule candidate à s’être montrée proche du président russe, elle reprend l’argumentaire matraqué par son parti. A savoir rappeler qu’Emmanuel Macron a reçu Poutine en grande pompe au château de Versailles et au fort de Brégançon durant son quinquennat. «Nos positions n’ont d’ailleurs pas toujours été si éloignées, grince-t-elle. En 2018, Macron disait vouloir arrimer la Russie à l’Europe. Ce n’est jamais que la position que j’ai toujours défendue». «Elle prend vachement de distance avec Poutine, s’inquiète une ministre. Il va quand même falloir rappeler que son alliance militaire est toujours dans son programme. Marine Le Pen soutient Poutine. Macron était dans un rapport de force diplomatique avec lui.»
https://www.liberation.fr/politique/sur ... NVQQQHHIJV
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
MLP et les chiffres....
Vrai ou fake : les mesures de Marine Le Pen sur les allocations familiales permettraient-elles, comme elle l'affirme, d'économiser plus de 15 milliards d'euros ?
Marine Le Pen, candidate au second tour de l'élection présidentielle, souhaite réserver les allocations familiales aux foyers dont au moins un des parents est Français. Selon elle, cette mesure permettrait d'économiser 15,6 milliards d'euros en cinq ans. D'où vient ce chiffre ?
Pour faire des économies dans les dépenses publiques, la candidate au second tour de l'élection présidentielle Marine Le Pen entend "réserver les allocations familiales aux foyers dont au moins un des parents est Français", comme elle l'a expliqué en décembre 2021. Une mesure qui permettrait, selon elle, une économie de 15,6 milliards d'euros sur un quinquennat. D'où vient ce chiffre ? Cette somme théoriquement économisée provient d'une estimation qui part du principe que les immigrés touchent en moyenne plus de prestations sociales que l'ensemble de la population.
Pas de données précises sur lesquelles s'appuyer
L'Insee a bien révélé que les immigrés touchent en moyenne 2 380 euros de prestations sociales par an, contre 1 470 euros par an pour les Français. Cela ne permet cependant pas à Marine Le Pen de chiffrer des économies possibles. La candidate n'a en effet pas de données précises sur lesquelles s'appuyer, car ce ne sont pas des données publiques. Concernant les allocations familiales, par exemple, les évaluations de la candidate pourraient être surestimées de près de 30%.
https://www.francetvinfo.fr/elections/p ... 80174.html
Vrai ou fake : les mesures de Marine Le Pen sur les allocations familiales permettraient-elles, comme elle l'affirme, d'économiser plus de 15 milliards d'euros ?
Marine Le Pen, candidate au second tour de l'élection présidentielle, souhaite réserver les allocations familiales aux foyers dont au moins un des parents est Français. Selon elle, cette mesure permettrait d'économiser 15,6 milliards d'euros en cinq ans. D'où vient ce chiffre ?
Pour faire des économies dans les dépenses publiques, la candidate au second tour de l'élection présidentielle Marine Le Pen entend "réserver les allocations familiales aux foyers dont au moins un des parents est Français", comme elle l'a expliqué en décembre 2021. Une mesure qui permettrait, selon elle, une économie de 15,6 milliards d'euros sur un quinquennat. D'où vient ce chiffre ? Cette somme théoriquement économisée provient d'une estimation qui part du principe que les immigrés touchent en moyenne plus de prestations sociales que l'ensemble de la population.
Pas de données précises sur lesquelles s'appuyer
L'Insee a bien révélé que les immigrés touchent en moyenne 2 380 euros de prestations sociales par an, contre 1 470 euros par an pour les Français. Cela ne permet cependant pas à Marine Le Pen de chiffrer des économies possibles. La candidate n'a en effet pas de données précises sur lesquelles s'appuyer, car ce ne sont pas des données publiques. Concernant les allocations familiales, par exemple, les évaluations de la candidate pourraient être surestimées de près de 30%.
https://www.francetvinfo.fr/elections/p ... 80174.html
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
la consultation populaire se pratique plusieurs fois par an en Suisse, ce pays n'est pas d’extrême droite et reste solide dans les principes républicains.UBUROI a écrit : ↑14 avril 2022 04:28 2 excellents articles sur le programme Le Pen.
1/https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.htmlLe référendum proposé par Marine Le Pen, une rupture avec les principes républicains
Éditorial
Le Monde
Institutionnaliser la « priorité nationale », autrement dit le principe de la discrimination entre Français et étrangers, bouleverserait les fondements de l’Etat de droit. Ce plan de mise à sac de la Constitution est une entreprise qu’il est nécessaire de dénoncer.
Publié hier à 11h30 Temps de Lecture 2 min.
Editorial du « Monde ». L’Etat de droit, autrement dit le respect de la loi par chacun, gouvernants et gouvernés, n’est ni un carcan archaïque ni un simple sujet d’acrobaties intellectuelles pour juristes. Ce n’est rien de moins que ce qui distingue une démocratie d’un régime autoritaire. C’est aussi le principe qui permet de préserver la paix civile en faisant trancher nos différends par application de règles admises par tous. Loi suprême organisant nos institutions, la Constitution est la clé de voûte de cet Etat de droit.
C’est dire combien inquiète le « projet de loi référendaire », pièce maîtresse du projet de Marine Le Pen, candidate à la magistrature suprême. Il ne s’agit nullement de moderniser la démocratie, de remédier à la crise de représentativité que connaît notre pays, mais de bouleverser les fondements républicains pour institutionnaliser la « priorité nationale », autrement dit le principe de la discrimination entre Français et étrangers. Il s’agit aussi d’abolir l’acquisition de la nationalité par la naissance en France (droit du sol) – ce que même Vichy n’a pas osé – et de rendre facultative l’application des règles européennes et donc d’engager un processus non assumé de rupture avec l’Union européenne.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Marine Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnel
Cette nouvelle Constitution voulue par la candidate du Rassemblement national (RN) enfreindrait à la fois la Déclaration des droits de l’homme de 1789 (principe d’égalité devant la loi), le préambule de la Constitution de 1946 (interdiction de la discrimination en raison des origines) et la Loi suprême actuelle adoptée en 1958, qui reprend les deux précédents textes.
Faute de pouvoir faire adopter ce véritable changement de régime par la procédure normale de révision de la Constitution (article 89), qui suppose une approbation des députés et des sénateurs, Mme Le Pen souhaite passer en force en utilisant l’article 11 sur le référendum, qui permet de se passer du Parlement mais exclut les révisions constitutionnelles.
Epreuve de force avec le Conseil constitutionnel
Pareille démarche suppose de violer la Constitution et de passer outre la haute juridiction qui en est la gardienne, le Conseil constitutionnel. Ce dernier, que le texte de 1958 érige en garant de la « régularité » des référendums, s’est en effet déclaré compétent en 2000 pour juger de la validité du décret convoquant les électeurs pour un référendum, et donc de la constitutionnalité du projet de loi soumis au vote qui est annexé à ce décret. Le projet de Mme Le Pen suppose donc une double épreuve de force avec le Conseil constitutionnel, à la fois sur le recours à l’article 11 et sur la constitutionnalité de sa « priorité nationale ».
Technique, complexe, ce débat juridique ne doit pas masquer l’enjeu central : le projet de référendum de Marine Le Pen revient à rompre avec des principes républicains fondamentaux en jouant le peuple « seul souverain » contre l’Etat de droit, à la manière des régimes illibéraux polonais et hongrois. Le plus grave serait que la candidate parvienne à faire oublier cette pièce essentielle de son projet présidentiel en la noyant dans le discours « social » qu’elle déploie désormais.
Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Comme tous les leaders autoritaires, Marine Le Pen veut dynamiter la démocratie libérale en faisant appel au peuple »
Loin de traduire ses propos pacifiques et rassurants, son plan de mise à sac de la Constitution et de discrimination institutionnalisée attiserait colère et violence. Il ne doit pas devenir l’« éléphant dans la pièce », une énormité que plus personne ne verrait et n’oserait dénoncer par crainte d’une stigmatisation prétendument contre-productive. Il s’agit en réalité d’une entreprise de démantèlement de l’Etat de droit à dénoncer et à repousser résolument.
2/https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html« Le programme de Marine Le Pen pour l’école s’apparente à une falsification historique »
Tribune
Claude Lelièvre
Historien de l’éducation
Le projet de la candidate du Rassemblement national pour l’éducation prévoit de transformer les enseignants en « fidèles exécutants de programmes politiques » définis par le Parlement. Une situation « sans précédent », alerte l’historien de l’éducation Claude Lelièvre, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Le projet présidentiel de Marine Le Pen pour l’école est présenté sous le signe de la « restauration » . Sur le site consacré au programme du Rassemblement national (RN), le mot est même utilisé six fois. « La restauration de notre système éducatif est vitale pour l’avenir de notre pays et de notre civilisation », est-il écrit. Elle repose sur « trois principes essentiels » : « restaurer l’efficacité du système éducatif » ; « restaurer l’autorité du maître et de l’institution scolaire » ; « restaurer la sérénité de l’école ».
Le verbe « restaurer » signifie remettre dans son état initial, revenir à un « avant », une période où ce que l’on souhaite rétablir aurait été assuré. Dans le cas de l’école, il s’agit pour Marine Le Pen de rétablir ce qui aurait été en place et en équilibre il y a une bonne cinquantaine d’années, disons avant 1968. Sur le site du RN en effet, on peut lire que « l’école ne parvient plus à mener à bien ses missions du fait de l’aberration des politiques publiques éducatives menées depuis cinquante ans ».
Mais de quel équilibre parle-t-on ? Et que s’est-il passé exactement dans les années 1960 ? Entre 1963 et 1969 ont été mises en œuvre plusieurs réformes de l’enseignement, dont la première, à partir de 1963, a créé les collèges d’enseignement secondaire (CES), ouverts à un public beaucoup plus large qu’auparavant. Une autre réforme lui a succédé cinq ans plus tard, afin d’adapter à ces publics plus divers les méthodes et les contenus jusqu’alors plutôt destinés à une élite.
« Révolution nationale »
Cette réforme a été portée par Alain Peyrefitte, l’un des ministres favoris de Charles de Gaulle qui l’avait nommé à la tête du ministère de l’éducation nationale, et que l’on peut difficilement prendre pour un post-soixante-huitard. Lors de la communication qu’il a faite au conseil des ministres du 28 février 1968, il a pourtant été très clair : « La réforme de l’enseignement engagée [à savoir la mise en place des CES] a profondément modifié les cadres de l’organisation scolaire, le contenant. Pour donner tout son sens à cette œuvre, il faut s’occuper du contenu. Les méthodes pédagogiques n’ont guère évolué depuis le siècle dernier, ni même depuis le XVIIe siècle. Or, rien n’est plus difficile que de faire changer l’esprit et les méthodes. La démocratisation amène dans l’enseignement secondaire des enfants culturellement défavorisés ; ils ne sont pas justiciables des méthodes qui réussissent auprès des enfants culturellement favorisés. »
C’est donc un ministre gaullien qui a lancé la réforme aujourd’hui vouée aux gémonies par nombre de conservateurs et sur laquelle veut revenir le programme du RN.
Dans son discours de clôture de l’important colloque tenu à Amiens du 15 au 17 mars 1968, Alain Peyrefitte va d’ailleurs préciser les objectifs de sa réforme : « Tout cela signifie que nous voulons des maîtres qui soient moins les serviteurs d’une discipline que les serviteurs des enfants ; des maîtres qui sachent, certes, de quoi ils parlent, mais aussi et surtout à qui ils parlent. (…) C’est seulement par cette réforme des méthodes de l’enseignement que l’école peut remplir aujourd’hui sa mission de toujours, celle d’initier à une culture ; or, cette initiation, aujourd’hui, ne peut qu’être une invention. »
Pour saisir le projet présidentiel de Marine Le Pen dans toute sa profondeur, il convient donc non pas de le prendre sous le signe d’une « restauration », mais sous celui d’une « révolution nationale ». En effet, plutôt que de rétablir ce qui aurait existé, Marine Le Pen prévoit une mesure radicalement nouvelle, totalement inédite dans l’histoire de l’école en France : elle veut « reprendre en main le contenu et les modalités des enseignements » et que le Parlement fixe « de manière concise et limitative ce qui est attendu des élèves à la fin de chaque cycle ». Confier cette tâche considérée comme première à une institution par nature politique n’a jamais été mis en œuvre, ni de près, ni de loin.
Cette véritable « révolution » (une révolution, c’est avant tout « changer de base ») est mise au service d’une ambition « nationale », déjà présente dans son programme présidentiel de 2017, et réitérée dans celui de 2022. Il y est affirmé la volonté de promouvoir « l’école comme vecteur de transmission de l’histoire de France et de son patrimoine ». Pour y parvenir, « l’enseignement dans le primaire donnera une priorité absolue au français, aux mathématiques et à l’histoire de France ». Seront supprimés « des enseignements de langue et culture d’origine qui nuisent à l’assimilation des élèves ».
Les enseignants devront donc être les fidèles exécutants de programmes politiques qui auront été définis foncièrement par le Parlement, et dont « le détail (…) et les labels validant les manuels scolaires relèveront du ministre de l’éducation nationale ».
Ce faisant – et c’est bien une « révolution » –, on sera loin de la tradition de l’école républicaine inaugurée par Jules Ferry en 1881, qui refusait toute idée de manuels officiels ou labellisés par le ministère, et préconisait, au contraire, que le choix des manuels autorisés soit effectué collectivement par les enseignants eux-mêmes. Il considérait d’ailleurs « cet examen en commun » comme l’« un des moyens les plus efficaces pour former l’esprit pédagogique de nos maîtres, pour développer leur jugement, pour les façonner à la discussion sérieuse, pour les accoutumer, surtout à prendre eux-mêmes l’initiative, la responsabilité et la direction pratique des réformes dont leur enseignement est susceptible », écrivait-il dans la circulaire du 7 octobre 1880.
Au rebours d’une « restauration » du projet de l’école républicaine, le programme de Marine Le Pen s’apparente à une falsification historique. Il passe de la confiance à la défiance envers les enseignants. Il les transforme en simples exécutants d’un enseignement défini pour l’essentiel par des politiques et qu’il s’agira d’appliquer strictement.
Sont ainsi prévus un « renforcement de l’exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse vis-à-vis des élèves qui leur sont confiés », un « accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection en la matière », et une « obligation de signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l’encontre des encadrants ». Cette mise sous tutelle directement politique des enseignements serait sans précédent, et cette mise sous surveillance fort inquiétante.
Claude Lelièvre est professeur honoraire d’histoire de l’éducation à l’université Paris-V. Il est notamment l’auteur de « L’Ecole d’aujourd’hui à la lumière de l’histoire » (Odile Jacob, 2021) et de « L’Ecole républicaine ou l’histoire manipulée. Une dérive réactionnaire » (Le Bord de l’eau, 140 pages, 12 euros).
Voilà 2 bonnes raisons de mettre MLP à la retraite!
Au contraire, , l’extrême centre refuse toute consultation populaire, c'est vote tous les 5 ans et tais toi, c'est insupportable...
L’ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne
Pierre Desproges
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Chacun vote comme il veut, tu n'as pas à juger, ça ne te regarde pas.Corvo a écrit : ↑14 avril 2022 06:15Quand on se prétend Insoumis soit son s'abstient ou on glisse un bulletin blanc dans l'urne soit on faite barrage mais on ne vote surtout pas pour l'extrême droite. Un "Insoumis" qui offre son vote MLP n'est pas de gauche.Relax a écrit : ↑13 avril 2022 20:13
Y'a pas d'extrême droite, Marine Lepen reste dans le cadre républicain, tu as tendance à réfléchir en termes de gentils et de méchants, il ne faut pas t'en demander plus en effet !
Le bilan de Macron n'est pas terrible, il faut bien le reconnaitre.
La question de le réélire ou pas est totalement légitime, c'est le principe-même de la démocratie.
Certains insoumis et d'autres vont voter Lepen pour faire barrage à Macron, ils ont des raisons qui ne sont pas les tiennes et ils ne sont pas plus fachos que toi.
Toi-même, tu votes Poutine, tu devrais t'abstenir de faire ton petit catéchisme pas très catholique !
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Le principe de droits différenciés entre les citoyens français et les ressortissants étrangers n'est pas une nouveauté, ça existe déjà pour le droit de vote et la capacité à être fonctionnaire ou à exercer certaines fonctions.UBUROI a écrit : ↑14 avril 2022 04:28 2 excellents articles sur le programme Le Pen.
1/Le référendum proposé par Marine Le Pen, une rupture avec les principes républicains
Éditorial
Le Monde
Institutionnaliser la « priorité nationale », autrement dit le principe de la discrimination entre Français et étrangers, bouleverserait les fondements de l’Etat de droit. Ce plan de mise à sac de la Constitution est une entreprise qu’il est nécessaire de dénoncer.
Publié hier à 11h30 Temps de Lecture 2 min.
Editorial du « Monde ». L’Etat de droit, autrement dit le respect de la loi par chacun, gouvernants et gouvernés, n’est ni un carcan archaïque ni un simple sujet d’acrobaties intellectuelles pour juristes. Ce n’est rien de moins que ce qui distingue une démocratie d’un régime autoritaire. C’est aussi le principe qui permet de préserver la paix civile en faisant trancher nos différends par application de règles admises par tous. Loi suprême organisant nos institutions, la Constitution est la clé de voûte de cet Etat de droit.
C’est dire combien inquiète le « projet de loi référendaire », pièce maîtresse du projet de Marine Le Pen, candidate à la magistrature suprême. Il ne s’agit nullement de moderniser la démocratie, de remédier à la crise de représentativité que connaît notre pays, mais de bouleverser les fondements républicains pour institutionnaliser la « priorité nationale », autrement dit le principe de la discrimination entre Français et étrangers.
Tous les étudiants en droit le savent, mais le monde.fr s'adresse à des demeurés, Ubu est un bon client.
Le référendum n'est pas un contournement, c'est la procédure la plus adaptée et la plus démocratique, le monde.fr n'aime pas la démocratie.Il s’agit aussi d’abolir l’acquisition de la nationalité par la naissance en France (droit du sol) – ce que même Vichy n’a pas osé – et de rendre facultative l’application des règles européennes et donc d’engager un processus non assumé de rupture avec l’Union européenne.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Marine Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnel
C'est rigoureusement inexact, il n'y a rien de plus démocratique qu'un référendum.
Cette nouvelle Constitution voulue par la candidate du Rassemblement national (RN) enfreindrait à la fois la Déclaration des droits de l’homme de 1789 (principe d’égalité devant la loi), le préambule de la Constitution de 1946 (interdiction de la discrimination en raison des origines) et la Loi suprême actuelle adoptée en 1958, qui reprend les deux précédents textes.
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Ce pauvre Relax est toujours à la ramasse. J'ai de très bons potes qui sont chez LFI certains n'iront pas voter d'autres iront avec une pince à linge sur le nez voter Macron mais aucun d'entre eux ne votera pour la puante extrême droite Zemmouro/lePenhyène.
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Tous les électeurs de Mélenchon ne sont pas tes potes, j'en connais qui voteront Lepen pour faire barrage à Mckinsey !
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Le RN ment sur les chiffres mais ça tout le monde le sait depuis longtemps.
Présidentielle 2022 : la profession de foi de Marine Le Pen finalement homologuée
La commission a estimé qu'un rejet de la profession de foi "aurait des conséquences disproportionnées".
Après l'inquiétude, le Rassemblement national souffle. La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a finalement décidé, mercredi 13 avril, "d'homologuer" la profession de foi de Marine Le Pen, déjà imprimée, mais en maintenant ses "réserves" sur la mention "source ministère de l’Intérieur", associée à des chiffres sur l'insécurité et l’immigration.
Le "gendarme" de la campagne, qui a rendu sa décision mercredi soir après avoir entendu des représentants de la candidate du Rassemblement national, "déplore" que cette dernière "ait décidé de procéder à l'impression" du document avant de l'avoir soumis "à la procédure d'homologation prévue". Mais "compte tenu de la nature et de la portée" des réserves et de "l'impossibilité matérielle de procéder à une nouvelle impression" en raison d'une pénurie de papier, il estime qu'un rejet de la profession de foi "aurait des conséquences disproportionnées".
"Une garantie importante du scrutin"
Celui-ci exposerait "les électeurs au risque de ne pas disposer d'un exemplaire écrit des déclarations pour les deux candidats (...), alors que l’envoi de ces déclarations constitue une garantie importante du scrutin", poursuit la Commission. Dans son collimateur, deux chiffres mis en avant par la candidate d'extrême droite pour illustrer le bilan d'Emmanuel Macron sur l'insécurité et l'immigration: "+31% d'agressions volontaires depuis 2017" et "1,5 million d'immigrés supplémentaires arrivés légalement en France".
La Commission demandait à la candidate de "fournir les éléments permettant de justifier la mention: source ministère de l’Intérieur". Elle "maintient les réserves" formulées sur cette mention et "appelle donc l’attention des électeurs sur ces mentions". Selon les chiffres du service statistiques du ministère de l’Intérieur (SSMSI), le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est passé de 233.600 en 2017 à 306.700 en 2021, soit une hausse de 31,29%.
La commission maintient ses réserves
Mais, souligne une source au ministère de l'Intérieur, "ce sont les violences intrafamiliales qui portent la hausse, en lien avec la libération de la parole, le Grenelle des violences conjugales et l'amélioration de l'accueil des victimes". Hors violences intrafamiliales, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est passé de 133.000 en 2017 à 149.200 en 2021, soit une hausse de 12,18%.
Concernant l'immigration, un peu plus de 1,4 million de premiers titres de séjour ont été délivrés entre 2017 et 2021 à des ressortissants hors Union européenne (en incluant les titres de séjour "Brexit" des Britanniques), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, soit un ordre de grandeur semblable à ce qu'a écrit Marine Le Pen.
Cependant, ces chiffres ne constituent pas une photographie des flux d'immigration durant le quinquennat, car ils incluent les régularisations de personnes résidant depuis plusieurs années dans l'Hexagone (avant 2017) et ne tiennent pas compte des sorties, notamment des étudiants étrangers qui, le plus souvent, repartent dans leur pays d'origine. Ainsi, selon l'Insee, le solde migratoire (différence entre les entrées et les sorties) cumulé est de +776.000 personnes depuis 2017.
https://actu.orange.fr/presidentielles- ... LARco.html
Présidentielle 2022 : la profession de foi de Marine Le Pen finalement homologuée
La commission a estimé qu'un rejet de la profession de foi "aurait des conséquences disproportionnées".
Après l'inquiétude, le Rassemblement national souffle. La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a finalement décidé, mercredi 13 avril, "d'homologuer" la profession de foi de Marine Le Pen, déjà imprimée, mais en maintenant ses "réserves" sur la mention "source ministère de l’Intérieur", associée à des chiffres sur l'insécurité et l’immigration.
Le "gendarme" de la campagne, qui a rendu sa décision mercredi soir après avoir entendu des représentants de la candidate du Rassemblement national, "déplore" que cette dernière "ait décidé de procéder à l'impression" du document avant de l'avoir soumis "à la procédure d'homologation prévue". Mais "compte tenu de la nature et de la portée" des réserves et de "l'impossibilité matérielle de procéder à une nouvelle impression" en raison d'une pénurie de papier, il estime qu'un rejet de la profession de foi "aurait des conséquences disproportionnées".
"Une garantie importante du scrutin"
Celui-ci exposerait "les électeurs au risque de ne pas disposer d'un exemplaire écrit des déclarations pour les deux candidats (...), alors que l’envoi de ces déclarations constitue une garantie importante du scrutin", poursuit la Commission. Dans son collimateur, deux chiffres mis en avant par la candidate d'extrême droite pour illustrer le bilan d'Emmanuel Macron sur l'insécurité et l'immigration: "+31% d'agressions volontaires depuis 2017" et "1,5 million d'immigrés supplémentaires arrivés légalement en France".
La Commission demandait à la candidate de "fournir les éléments permettant de justifier la mention: source ministère de l’Intérieur". Elle "maintient les réserves" formulées sur cette mention et "appelle donc l’attention des électeurs sur ces mentions". Selon les chiffres du service statistiques du ministère de l’Intérieur (SSMSI), le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est passé de 233.600 en 2017 à 306.700 en 2021, soit une hausse de 31,29%.
La commission maintient ses réserves
Mais, souligne une source au ministère de l'Intérieur, "ce sont les violences intrafamiliales qui portent la hausse, en lien avec la libération de la parole, le Grenelle des violences conjugales et l'amélioration de l'accueil des victimes". Hors violences intrafamiliales, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est passé de 133.000 en 2017 à 149.200 en 2021, soit une hausse de 12,18%.
Concernant l'immigration, un peu plus de 1,4 million de premiers titres de séjour ont été délivrés entre 2017 et 2021 à des ressortissants hors Union européenne (en incluant les titres de séjour "Brexit" des Britanniques), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, soit un ordre de grandeur semblable à ce qu'a écrit Marine Le Pen.
Cependant, ces chiffres ne constituent pas une photographie des flux d'immigration durant le quinquennat, car ils incluent les régularisations de personnes résidant depuis plusieurs années dans l'Hexagone (avant 2017) et ne tiennent pas compte des sorties, notamment des étudiants étrangers qui, le plus souvent, repartent dans leur pays d'origine. Ainsi, selon l'Insee, le solde migratoire (différence entre les entrées et les sorties) cumulé est de +776.000 personnes depuis 2017.
https://actu.orange.fr/presidentielles- ... LARco.html
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Re: Débats présidentielles 2022 : sujet général Marine Le Pen
Quand tu dis des conneries, il faut que tu t'en rendes compte, c'est pour ton bien !