Le tournage devrait débuter ce mois-ci. Le premier épisode de la trilogie «Tintin» sera réalisé par Steven Spielberg («E.T.», «Indiana Jones», etc…) et par Peter Jackson («King Kong», «The Lord of the Rings», etc…). Les deux réalisateurs ont sélectionné des aventures parmi les 23 albums du reporter pour former un triptyque. Le premier opus pourrait être un condensé du «Secret de la Licorne» et du «Trésor de Rackham le Rouge», deux albums qui ne vont pas l’un sans l’autre. Si Tintin, le personnage de Georges Remi (Hergé), journaliste globe trotter est bien connu en Europe, au Canada et en Asie, il est plus discret aux Etats-Unis. Le projet de Spielberg et Jackson, à peine entamé, ressemble déjà à un pari risqué.
Les premiers ennuis
Côté production, l’alliage est très compliqué. En 2006, Dreamworks, société créée par Steven Spielberg, achète les droits de l’adaptation aux studios Hergé. Alors que le budget de la trilogie est évalué à 130 millions de dollars selon Spielberg et Jackson, la Paramount, qui a racheté Dreamworks en 2005 pour plus d’un milliard et demi de dollars, devait prendre en charge la moitié de cette somme. L’autre moitié devait écoper au studio Universal Pictures, qui a finalement quitté le projet la semaine dernière. Si vous avez bien suivi, il reste 65 millions de dollars non financés.
Pourquoi Universal Pictures a-t-il viré de bord? La faute aux exigences de Jackson et Spielberg jugées disproportionnées? Ils auraient réclamé 30% des revenus totaux de «Tintin», recettes au box-office, DVD, droits télés et produits dérivés. Si cette option était retenue, Universal en aurait un retour sur investissement ridicule. Car selon les calculs d’Universal, en dépensant les 65 millions de dollars, il faudrait que le film rapporte une somme considérable, pas forcément faisable en pratique.
En attendant, Paramount a déjà payé 30 millions de dollars pour le script, le design des personnages et les premières animations. Selon les dernières informations, le studio pourrait faire une rallonge et s’acquitter de la totalité du budget demandé par les réalisateurs.
D’autres problèmes viennent s’ajouter. Spielberg a des relations compliquées avec la Paramount depuis qu’il a fait courir le bruit de son départ. De plus, les studios Hergé ont insisté pour que ce soit Peter Jackson qui réalise le premier volet. Or c’est Spielberg qui, pour l’instant, conserve la casquette de réalisateur. Relèguant ainsi Jackson au poste de producteur exécutif du premier film. Mais s’en contentera-t-il pour les deux suivants?
Le casting se dessine
Passons au casting. Thomas Sangster («Love Actually») devrait incarner le personnage de Tintin. Andy Serkis interprètera le capitaine Haddock, un habitué des films de Peter Jackson puisqu’il avait donné corps à Gollum dans «The Lord of the Rings» avant de jouer dans «King Kong». Quant aux Dupont et Dupond (The Tompson en anglais), ils seront joués par Simon Pegg et Nick Frost. Pas ressemblants? Pas grave, la technologie fera le reste. En effet, le film va être réalisé avec la technique du «motion-capture». C’est-à-dire que les mouvements et expressions d’acteurs réels seront enregistrés et modélisés par ordinateur, à la manière de «The Polar Express» ou «Beowulf». Les studios WETA Digital de Peter Jackson, installés en Nouvelle Zélande, se chargeront du processus. Au final, ce Tintin n’aura rien à voir les tentatives d’adaptation précédentes, notamment «Tintin et les oranges bleues», un film réalisé en 1964 par Philippe Condroyer.
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