Les grands écrivains

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Hélène
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Re: Les grands écrivains

Message par Hélène »

Les Misérables une oeuvre qui m'a beaucoups émue!Victor Hugo BRAVO.....
constance
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Re: Les grands écrivains

Message par constance »

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Carson McCullers (1917-1967) , écrivaine américaine, est l'une des plus grandes romancières et novellistes de l'histoire mondiale de la littérature.


Extrait de "Reflets dans un œil d’or"



Résumé


"Dans une garnison militaire, Leonora, désespéreée de savoir son mari, le major Penderton, homosexuel, le trompe avec le lieutenant-colonel Morris. L'épouse de celui-ci est anéantie depuis qu'elle a donné naissance à un enfant anormal.
Mais Leonora est surveillée par Williams, son domestique, tandis que Penderton aimerait le seduire ... "




"Le soldat Williams attendit sous les murs de la maison près de deux heures, que les lumières se fussent éteintes. Les étoiles pâlissaient un peu et le noir de la nuit avait tourné au violet foncé. Cependant, Orion brillait toujours et la Grande Ourse donnait un éclat radieux.
Le soldat fit le tour de la maison, et essaya doucement l’écran de toile métallique qui doublait la porte de derrière. Le crochet était mis à l’intérieur, comme de juste. Cependant, la porte avait un peu de jeu, et, en insérant la lame de son couteau le long du chambranle, le soldat réussit à soulever le crochet. La porte de derrière elle-même n’était pas fermée à clé.
Une fois à l’intérieur de la maison, le soldat attendit un moment. Tout était sombre et on n’entendait pas un bruit […] Le soldat monta avec beaucoup de précaution l’escalier, qui était recouvert d’un tapis. Il avançait lentement, avec calme. La porte de la Dame était ouverte, et lorsqu’il arriva le soldat n’hésita pas. Avec la souplesse silencieuse d’un chat, il entra dans la chambre.
Un clair de lune vert, laiteux, emplissait la pièce. La femme du capitaine dormait comme son mari l’avait laissée.
Ses cheveux soyeux reposaient déliés sur l’oreiller et sa respiration paisible soulevait doucement sa poitrine à demi nue. Un dessus de lit de soie jaune recouvrait les couvertures et un flacon de parfum débouché emplissait l’air d’une essence capiteuse.
Très lentement, le soldat s’avança sur la pointe des pieds jusqu’au lit et se pencha sur la femme du capitaine. La lune éclairait leurs visages de sa lueur pâle et il était si près qu’il sentait son souffle tiède régulier. Dans les yeux graves du soldat, il y eut d’abord une expression de curiosité intense ; puis, comme les moments passaient, la félicité se peignit sur son visage lourd. Le jeune soldat sentit en lui une vive et étrange douceur qu’il n’avait jamais éprouvée de sa vie.
Il resta ainsi quelque temps, penché sur la femme du capitaine. Puis il appuya sa main légèrement sur le rebord de la fenêtre pour s’aider à garder l’équilibre et très lentement s’accroupit au pied du lit. Il se balançait sur la pointe des pieds, le dos droit, ses mains délicates et fortes appuyées sur ses genoux. Ses yeux s’arrondissaient comme des boutons d’ambre et deux mèches de cheveux tombaient embrouillées de son front […]
Le soldat Williams resta accroupi près du lit dans la chambre de la Dame presque jusqu’à l’aube. Il ne bougeait pas, ne faisait pas de bruit, et gardait les yeux fixés sur le corps de la Dame.
Lorsque l’aurore parut, il se balança de nouveau, mit la main sur le rebord de la fenêtre et se leva doucement. Il descendit l’escalier et referma la porte de derrière.
Le ciel avait déjà pris une teinte bleu pâle et Vénus s’éteignait."



NOTE : Ce roman de Carson McCullers a été adapté au cinéma par John Huston : Reflections in a Golden Eye (1968), avec Liz Taylor et Marlon Brando.
constance
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Re: Les grands écrivains

Message par constance »

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Elsa Morante (1912-1982) femme de lettres italienne, qui dut s'exiler sous Mussolini, et dont l'oeuvre majeure "La storia" a été portée à l'écran par Luigi Comencini.



Extrait du roman "l'île d'Arturo"



Résumé : Roman métaphorique, l’Île d’Arturo est une histoire d’amours et l’histoire d’un amour. L’amour d’Arturo pour son île. Sauvage et ensorceleuse, l’île retient ses habitants dans les mailles de ses charmes et sortilèges.
C’est dans cet univers que grandit Arturo. En totale empathie avec la constellation dont il se croit, longtemps, l’étoile la plus véloce et la plus irradiante.
Profondément ancré dans les grands mythes de la Méditerranée, L’Île d’Arturo est un roman cosmique où la terre, le ciel et la mer se marient en de subtiles et harmonieuses combinaisons.





"Et cependant, moi, jour après jour, je méditais de m’en aller tout de suite, sans attendre l’année prochaine. Comme cela, je montrerais sans délai si j’étais un guaglione ou si j’étais capable de partir seul et de quoi j’étais capable ! Pourtant, au moment de quitter l’île, comme cela se produisait toujours pour moi depuis mon enfance, un charme désespéré me retenait là. Les diversités merveilleuses des continents et des océans que, tous les soirs, sur mon atlas, mon imagination adorait, semblaient soudain m’attendre, par-delà la mer de Procida, comme un immense paysage d’une glaçante indifférence.
Ce même paysage qui, quand le soir descendait, me chassait de ces lieux étrangers : du port, des routes, me ramenait à la Maison des guaglioni.
Et ce qui m’était insupportable, c’était l’idée de m’en aller sans avoir d’abord revu mon père, au moins une fois encore.
Pourtant, à certains moments, il me semblait presque haïr Wilhelm Gerace; mais à peine prenais-je la décision de fuir Procida qu’aussitôt son souvenir à lui envahissait l’île tout entière, telle une multitude insidieuse et fascinante. Je le retrouvais dans la saveur de l’eau de mer, des fruits ; le cri d’un hibou, d’une mouette passait et j’avais l’impression que c’était lui qui appelait : « Eh ! Moricaud ! » Le vent d’automne projetait sur moi des embruns ou des bouffées de sable; et j’avais l’impression que c’était lui qui me provoquait en jouant. Parfois, quand je descendais à la plage, il me semblait avoir derrière moi une ombre qui me suivait ; et je laissais courir mon imagination, comme charmé : c’est un détective privé qui me suit mes pas pour son compte à lui. Là-dessus, au milieu de ces illusions étranges, il m’arrivait plus que jamais de le haïr, car , tel un envahisseur, il s’emparait ainsi de mon île ; mais pourtant je savais que mon île ne m’eut pas plu autant si elle n’avait pas été sienne, inséparable de sa personne … "
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Hélène
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Re: Les grands écrivains

Message par Hélène »

ces domages cette exil,allez savoir pourquoi!
constance
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Re: Les grands écrivains

Message par constance »

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Alberto Moravia, pseudonyme d’Alberto Pincherle (1907-1990) écrivain italien ( il fut notamment l'époux d'Elsa Morante )dont l'oeuvre dissèque souvent les rapports amoureux, sexuels ou non, charnels ou spirituels, en fouillant de manière distanciée la psychologie de ses personnages.
Jouant avec les conventions sociales et leur influence sur les sentiments, ses livres questionnent volontiers la société et le couple dans leurs rapports.(Le Mépris, L'Ennui, L'Amour conjugal, La Femme léopard)


Extrait du roman "Le conformiste"

Résumé

Un jour, encore tout enfant, Marcel a tué un chat. Plus que la honte, c'est la crainte d'être un anormal – comme son père – qui va paralyser l'enfant, puis l'adolescent.
Désormais, toute la vie de Marcel tendra à bannir la moindre originalité et à devenir le type même du "conformiste". Parvenu à l'âge adulte, il va volontairement se muer en un petit bourgeois sans histoire qui se contente d'une situation médiocre et n'a pour seule ambition qu'un mariage de raison avec une jeune fille à l'ancienne mode, innocente et banale.
Que va donc faire Marcel lorsque Julie, devenue sa femme, lui avouera avoir entretenu des relations coupables avec un vieillard libidineux et ce depuis l'âge de quinze ans ? Et quelle sera sa décision lorsque ses chefs – membres du parti fasciste – lui ordonneront de désigner aux coups des assassins un de ses anciens professeurs qui vient de fuir en France le régime de Mussolini ?




"Au temps de son enfance, Marcel était fasciné par les objets, comme une pie. Soit que ses parents, par indifférence encore plus que par austérité, n'eussent jamais pensé à satisfaire son instinct de propriété ; soit qu'en lui cette avidité masquât d'autres instincts plus profonds et obscurs, il était continuellement assailli de désirs frénétiques pour les objets les plus divers.
Un crayon muni d'une gomme, un livre d'images, une fronde, une règle, un encrier d'ébonite, une babiole quelconque soulevaient d'abord dans son âme une envie intense et immodérée de la chose convoitée, puis, une fois cette chose en sa possession, une satisfaction étonnée, insatiable, presqu'un enchantement. Marcel avait, dans la maison familiale, une chambre pour lui seul où il couchait et travaillait. Là, tous les objets épars sur la table ou rangés dans les tiroirs étaient à ses veux choses sacrées ou déjà profanées selon que leur acquisition était récente ou ancienne. En somme, ce n'étaient pas des objets semblables à tous les autres de la maison mais bien les éléments d'une expérience future ou passée, toute chargée de passion et de mystère.
Marcel se rendait compte, à sa façon, de ce caractère singulier de la propriété et, tandis qu'il en tirait une jouissance ineffable, il en souffrait en même temps, comme d'une faute qui, se renouvelant constamment, ne lui laissait pas le temps d'éprouver du remords.
Parmi tous les objets, ceux qui l'attiraient davantage – peut-être parce qu'ils étaient défendus – c'étaient les armes. Non pas ces simulacres d'armes avec lesquels jouent les enfants : fusils de fer-blanc, pistolets à amorces, sabres de bois, mais bien les vraies armes, celles qui évoquent la menace, le danger et la mort, non par une simple imitation de forme, mais par leur raison d'être même, leur principe et leur fin. Avec un revolver d'enfant on jouait à la mort sans aucune possibilité de la provoquer réellement ; mais avec le revolver des grandes personnes, la mort était non seulement possible, mais virtuelle, comme une tentation freinée par la seule prudence.
De ces vraies armes, Marcel en avait eues dans les mains : un fusil de chasse, à la campagne, le vieux revolver de son père que celui-ci avait montré, rangé dans un tiroir ; et, chaque fois, en empoignant l'arme, elle lui avait communiqué un frisson, comme si sa main avait finalement trouvé un prolongement naturel.
Marcel avait de nombreux amis parmi les enfants du quartier et il s'était rapidement aperçu que son propre goût pour les armes avait des origines plus profondes et obscures que les innocents engouements militaires de ses camarades. Ceux-ci jouaient aux soldats avec une cruauté et une violence feintes, mais en réalité, ils poursuivaient leur jeu par amour du jeu et leurs cruelles attitudes n'étaient que singeries sans aucune participation personnelle. Chez lui, au contraire, c'était l'inverse qui se produisait : c'étaient sa cruauté et sa violence qui cherchaient à se donner libre cours dans ce jeu de la guerre et, à défaut de ce jeu, dans d'autres passe-temps où se retrouvait immanquablement le goût de la destruction et de la mort. En ce temps-là, Marcel était cruel sans remords ni vergogne, tout à fait naturellement, car les seuls plaisirs qui ne lui paraissaient pas insipides lui venaient de sa cruauté et celle-ci était encore assez puérile pour ne pas éveiller de soupçons en lui-même ou chez les autres."
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Re: Les grands écrivains

Message par Filochard »

constance a écrit :J'avais prévu de le placer demain, mais soit ! liberté :wink:



Image Le grand, l'immense, Victor Hugo avec ses parts d'ombre et de lumière, mais dont l'humanisme illumine son oeuvre, d'une portée universelle. (1802-1885)



Extrait de "Les misérables"



"La mort de Gavroche.



Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait d'un mort à l'autre, et vidait la giberne ou a cartouchière comme un singe ouvre une voix.
De la barricade, dont il était encore assez près, on n'osait lui crier de revenir, de peur d'appeler l'attention sur lui.
Sur un cadavre, qui était un caporal, il trouva une poire à poudre.
- Pour la soif, dit-il, en la mettant dans sa poche.
À force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent. (...)
Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d'une borne, une balle frappa le cadavre.
- Fichtre! dit Gavroche. Voilà qu'on me tue mes morts.
Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier.
Gavroche regarda et vit que cela venait de la banlieue.
Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l'oeil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta:
On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta:
Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire,
Je suis un oiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Une cinquième balle ne réussit qu'à tirer de lui un troisième couplet:
Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.
Cela continua ainsi quelque temps. Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air de s'amuser beaucoup.
C'était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l'ajustant. (...)
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s'affaisa. Toute la barricade poussa un cri; assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l'air, regarda du côté d'où était venu le coup, et se mit à chanter:
Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à ...
Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrêta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s'envoler."
Je lisais cela, jeune, trop jeune.
Mais quel géant ce bonhomme!
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Hélène
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Re: Les grands écrivains

Message par Hélène »

merci filochar ,en plus j'aime bien les Miserables,d'ailleur tous les oeuvres de Victor Hugo
comme tu dit c un grant homme
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