mum401 a écrit : Coucou Pascale,
les poètes que nous aimons ....
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Re: les poètes que nous aimons ....
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Re: les poètes que nous aimons ....
La Passante d'Été
Vois-tu venir sur le chemin la lente, l'heureuse,
Celle que l'on envie, la promeneuse?
Au tournant de la route il faudrait qu'elle soit
Saluée par de beaux messieurs d'autrefois.
Sous son ombrelle, avec une grâce passive,
Elle exploite la tendre alternative:
S'effaçant un instant à la trop brusque lumière,
Elle ramène l'ombre dont elle s'éclaire.
Rainer Maria Rilke
Vois-tu venir sur le chemin la lente, l'heureuse,
Celle que l'on envie, la promeneuse?
Au tournant de la route il faudrait qu'elle soit
Saluée par de beaux messieurs d'autrefois.
Sous son ombrelle, avec une grâce passive,
Elle exploite la tendre alternative:
S'effaçant un instant à la trop brusque lumière,
Elle ramène l'ombre dont elle s'éclaire.
Rainer Maria Rilke
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Re: les poètes que nous aimons ....
Un jour viendra, couleur d'orange
Aragon.
Un jour viendra, couleur d'orange par Telline de mer
Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais, je voyais l'avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porte sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d'idoles
Aux cadavres jetés ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Aragon.
Un jour viendra, couleur d'orange par Telline de mer
Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais, je voyais l'avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porte sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d'idoles
Aux cadavres jetés ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
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Re: les poètes que nous aimons ....
Mon coeur battait comme une voile dans ta voix
C'était un soir de toi quand les portes sont closes
Et comme un vêtement sur la chaise repose
Tout le long passé nu des choses que l'on voit
C'était un soir pareil à tous les soirs absents
Quand le monde a de tout mémoire machinale
Il est trop tard déjà pour lire le journal
On n'entend plus la voix que de son propre sang
Il saigne quelque part un sanglot de jardin
Ou peut-être c'était un chien d'inquiétude
L'oreille longuement fait du silence étude
J'écoute sur mon coude et voici que soudain :
TU REVES
Louis Aragon
C'était un soir de toi quand les portes sont closes
Et comme un vêtement sur la chaise repose
Tout le long passé nu des choses que l'on voit
C'était un soir pareil à tous les soirs absents
Quand le monde a de tout mémoire machinale
Il est trop tard déjà pour lire le journal
On n'entend plus la voix que de son propre sang
Il saigne quelque part un sanglot de jardin
Ou peut-être c'était un chien d'inquiétude
L'oreille longuement fait du silence étude
J'écoute sur mon coude et voici que soudain :
TU REVES
Louis Aragon
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Re: les poètes que nous aimons ....
Beauté fatale
M'étant aventuré ce soir là dans un bar,
Tout près de la grand-place où coule une fontaine,
J'avais le coeur trop lourd, perdu dans un brouillard,
Et j'aurais aimé boire l'absinthe de Verlaine.
Je me sentais très seul dans ce bouiboui étrange
Où tenaient leur commerce quelques femmes vénales ;
L'une d'elles, au comptoir, avait tout l'air d'un ange,
Et ses yeux débordaient d'une beauté fatale.
Elle vint à ma table pour quémander du feu ;
Je ne pus lui cacher mon certain vague à l'âme,
Elle sut me convaincre, pour elle c'était un jeu,
Dans une chambrette miteuse, je suivis cette dame.
Me vautrant, bienheureux, dans un suave déshonneur,
Je fus vite consolé de ma trop grande peine,
Car la fille de joie avait vraiment bon coeur ;
D'avoir croisé sa route, j'avais eu de la veine.
Bernard Lanza (1942 - 2009)
M'étant aventuré ce soir là dans un bar,
Tout près de la grand-place où coule une fontaine,
J'avais le coeur trop lourd, perdu dans un brouillard,
Et j'aurais aimé boire l'absinthe de Verlaine.
Je me sentais très seul dans ce bouiboui étrange
Où tenaient leur commerce quelques femmes vénales ;
L'une d'elles, au comptoir, avait tout l'air d'un ange,
Et ses yeux débordaient d'une beauté fatale.
Elle vint à ma table pour quémander du feu ;
Je ne pus lui cacher mon certain vague à l'âme,
Elle sut me convaincre, pour elle c'était un jeu,
Dans une chambrette miteuse, je suivis cette dame.
Me vautrant, bienheureux, dans un suave déshonneur,
Je fus vite consolé de ma trop grande peine,
Car la fille de joie avait vraiment bon coeur ;
D'avoir croisé sa route, j'avais eu de la veine.
Bernard Lanza (1942 - 2009)
- mum401
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Re: les poètes que nous aimons ....
Bonjour,je fais que passer,je viens jamais
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« Ainsi s'éteint la liberté, sous une pluie d'applaudissements. » Star Wars, épisode III
"nul bien sans peine".....
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Re: les poètes que nous aimons ....
c'était monsieur FloodFonck1 a écrit : Bonjour,je fais que passer,je viens jamais
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Re: les poètes que nous aimons ....
Monsieur l'Hôpital qui se fout de la Charité.
Et Madame !
Et Madame !
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
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Re: les poètes que nous aimons ....
Des mots bleus, des mots noirs.
J'écris à l'encre bleue
De jolis mots aimables
Pour dire la majesté
De cette immensité,
Pour chanter l'amitié,
Louer la fraternité,
Pour évoquer les rêves,
Pour glorifier l'Amour !
J'écris à l'encre noire
Les mots du désespoir,
Et je crie ma colère,
Et je hurle ma révolte
Devant trop d'injustices
Dans notre monde en dérive
Où les justes agonisent,
Où les salauds triomphent.
Bernard Lanza (1942 - 2009)
J'écris à l'encre bleue
De jolis mots aimables
Pour dire la majesté
De cette immensité,
Pour chanter l'amitié,
Louer la fraternité,
Pour évoquer les rêves,
Pour glorifier l'Amour !
J'écris à l'encre noire
Les mots du désespoir,
Et je crie ma colère,
Et je hurle ma révolte
Devant trop d'injustices
Dans notre monde en dérive
Où les justes agonisent,
Où les salauds triomphent.
Bernard Lanza (1942 - 2009)
- mum401
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Re: les poètes que nous aimons ....
Je voudrais acheter un livre de poésie. La poésie pour le nuls vous connaissez ? ou avez-vous d'autres choix à me proposer ?
- mum401
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Re: les poètes que nous aimons ....
Et s'il revenait un jour
Que faut-il lui dire ?
- Dites-lui qu'on l'attendit
Jusqu'à s'en mourir.....
Et s'il m'interroge encore ?
Sans me reconnaître ?
- Parlez-lui comme une soeur
Il souffre peut-être............
Et s'il demande où vous êtes
Que faut-il répondre ?
-Donnez-lui mon anneau d'or
Sans rien lui répondre........
Et s'il veut savoir pourquoi
La salle est déserte ?
- Montrez-lui la lampe éteinte
Et la porte ouverte............
Et s'il m'interroge alors
Sur la dernière heure ?
-Dites-lui que j'ai souri
De peur qu'il ne pleure.......
Maurice Maeterlinck
Que faut-il lui dire ?
- Dites-lui qu'on l'attendit
Jusqu'à s'en mourir.....
Et s'il m'interroge encore ?
Sans me reconnaître ?
- Parlez-lui comme une soeur
Il souffre peut-être............
Et s'il demande où vous êtes
Que faut-il répondre ?
-Donnez-lui mon anneau d'or
Sans rien lui répondre........
Et s'il veut savoir pourquoi
La salle est déserte ?
- Montrez-lui la lampe éteinte
Et la porte ouverte............
Et s'il m'interroge alors
Sur la dernière heure ?
-Dites-lui que j'ai souri
De peur qu'il ne pleure.......
Maurice Maeterlinck
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Re: les poètes que nous aimons ....
moi mon poète préféré c'est Baudelaire, j'aime bien "le voyage"
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Re: les poètes que nous aimons ....
Les fleurs du mal, de Baudelairemum401 a écrit : Je voudrais acheter un livre de poésie. La poésie pour le nuls vous connaissez ? ou avez-vous d'autres choix à me proposer ?
Poèmes saturniens, Verlaine
Rimbaud,poèmes
sinon Lamartine, Aragon, Appolinaire;récemment j'ai lu Musset j'ai trouvé ça nul à chier,trop fleur bleu
Victor Hugo a fait de beaux poèmes aussi
Victor Hugo
« L'expiation »
(écrit en novembre 1852)
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l'aigle baissait la tête.
Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre :
Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventre
Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d'être tremblants,
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
Il neigeait, il neigeait toujours ! la froide bise
Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus,
On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus.
Ce n'étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre ;
C'était un rêve errant dans la brume, un mystère,
Une procession d'ombres sous le ciel noir.
La solitude vaste, épouvantable à voir,
Partout apparaissait, muette vengeresse.
Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse
Pour cette immense armée un immense linceul.
Et, chacun se sentant mourir, on était seul.
- Sortira-t-on jamais de ce funeste empire ?
Deux ennemis ! Le Czar, le Nord. Le Nord est pire.
On jetait les canons pour brûler les affûts.
Qui se couchait, mourait. Groupe morne et confus,
Ils fuyaient ; le désert dévorait le cortège.
On pouvait, à des plis qui soulevaient la neige,
Voir que des régiments s'étaient endormis là.
O Chutes d'Annibal ! Lendemains d'Attila !
Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières,
On s'écrasait aux ponts pour passer les rivières.
On s'endormait dix mille, on se réveillait cent.
Ney, que suivait naguère une armée, à présent
S'évadait, disputant sa montre à trois cosaques.
Toutes les nuits, qui vive ! alerte, assauts ! attaques !
Ces fantômes prenaient leur fusil, et sur eux
Ils voyaient se ruer, effrayants, ténébreux,
Avec des cris pareils aux voix des vautours chauves,
D'horribles escadrons, tourbillons d'hommes fauves.
Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait.
L'empereur était là, debout, qui regardait.
Il était comme un arbre en proie à la cognée.
Sur ce géant, grandeur jusqu'alors épargnée,
Le malheur, bûcheron sinistre, était monté ;
Et lui, ce chêne vivant, par la hache insulté,
Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,
Il regardait tomber autour de lui ses branches.
Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour.
Tandis qu'environnant sa tente avec amour,
Voyant son ombre aller et venir sur la toile,
Ceux qui restaient, croyant toujours à son étoile,
Accusaient le destin de lèse-majesté,
Lui se sentit soudain dans l'âme épouvanté.
Stupéfait du désastre et ne sachant que croire,
L'empereur se tourna vers Dieu ; l'homme de gloire
Trembla ; Napoléon comprit qu'il expiait
Quelque chose peut-être, et, livide, inquiet,
Devant ses légions sur la neige semées :
- Est-ce le châtiment, dit-il, Dieu des armées ? -
Alors il s'entendit appeler par son nom
Et quelqu'un qui parlait dans l'ombre lui dit : non.
Les châtiments, Livre V « L'autorité est sacrée », XIII, 1853.
- mum401
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