les poètes que nous aimons ....

[tisiphoné]

"Et moi, ma détresse implacable/ devant la souffrance de sa nostalgie- lorsqu'il regarde une autre et qu'il l'aime/ comme une insatisfaction ressentie depuis/ le jour de sa naissance/ nous devons l'endurer/ moi encore plus tristement car je ne puis ressentir aucune joie."

M.M

[Jarod1]

I'm an alligator, I'm a mama-papa coming for you
I'm the space invader, I'll be a rock 'n' rollin' bitch for you
Keep your mouth shut,
you're squawking like a pink monkey bird
And I'm busting up my brains for the words

Keep your 'lectric eye on me babe
Put your ray gun to my head
Press your space face close to mine, love

Freak out in a moonage daydream oh yeah!

Don't fake it baby, lay the real thing on me
The church of man, love
Is such a holy place to be
Make me baby, make me know you really care

Make me jump into the air

Keep your 'lectric eye on me babe
Put your ray gun to my head
Press your space face close to mine, love
Freak out in a moonage daydream oh yeah!

Freak out, far out, in out

[Vortex]

Je dirai encore bonjour au soleil

Je dirai encore bonjour au soleil,
au ruisseau qui coulait en moi,
aux nuages qui formaient
mes pensées perpétuelles,
à la croissance douloureuse
des peupliers blancs du jardin
qui traversaient avec moi les saisons sèches,
au vol de corbeaux
qui m'offrait le parfum des champs de la nuit,
à ma mère qui habitait le miroir
et qui était le visage de ma vieillesse,
et à la Terre dont la volupté de me reproduire
remplissait son ventre convulsé
De graines vertes.
Je viendrai, je viendrai, je viendrai
avec ma chevelure imprégnée
des parfums enfouis sous la terre ;
avec mes yeux :
expériences denses de l'obscurité ;
avec les arbustes cueillis
au bois derrière le mur.
Je viendrai, je viendrai, je viendrai
et le portail sera envahi par l'amour
et moi, je dirai encore bonjour aux amoureux
et à la fille qui reste toujours au portail envahi
par l'amour.

Forough Farrokhzâd

[Pascale]

Chanson d'automne

Voici venir l'automne aux averses moroses
Noyant l'été banal béni des amoureux
Qui stupides et lents vont par les chemins creux
Complotant l'héritier de leurs sales névroses.

Adieu lilas, blés d'or, poussière, robes roses.
Dans le spleen désolé des orgues douloureux,
Prés du feu tisonnant aux regrets des jours heureux,
Nous sauvons la tristesse incurable des choses...

Jouir ! Gloire immortelle ! - O temps !
Spleen ! Gloire ! Amour, argent.

Des clairons éclatants,
Des héros nus et beaux
A l'assaut de l'olympe ardent de l'Iliade !
Oh ! Pourquoi suis-je né dans ce siècle si triste,
Pourquoi suis-je ici bas !
L'Univers le sait-il?
Oh ! Si j'avais un but !
Aimer ! Vivre ! Jouir !
Ma vie est-elle un rêve?
J'existe !- Est-ce bien vrai?
Gloire ! Aimer ! Epuiser ma vie unique !

Jules Laforgue

[Pascale]

Merci.
J ai cherché poème, poésie
mais pas pensé à poète ...

[Sov Strochnis]

Jean Genet, quelques vers parfaits.

"Quand tu dors des chevaux déferlent dans la nuit
Sur ta poitrine plate et le galop des bêtes
Ecarte la ténèbre où le sommeil conduit
Sa puissante machine arrachée à ma tête
Et sans le moindre bruit"

Une lecture rapide laisse d'abord penser que ce sont des cheveux qui déferlent sur sa poitrine, c'est assez surprenant.

D'autres moins sages mais tout aussi bons

"Et c'est pour t'emmancher, beau mousse d'aventure,
Qu'ils bandent sous leur froc les matelots musclés."