Ancien vice-premier ministre de Boris Eltsine, et co-animateur de la campagne Stratégie 31, Boris Nemtsov vient de passer quinze jours en prison. Le pouvoir a embastillé cet opposant farouche à Poutine prétendant qu’il avait manifesté illégalement le 31 décembre sur la place Pouchkine à Moscou. Quelques jours après sa sortie et en pleine révolution égyptienne, il m'a expliqué les objectifs et les espoirs de son mouvement.
Le Nouvel Observateur.- Comment s’est déroulée votre détention ?
Boris Nemtsov.- Les deux premiers jours ont été vraiment difficiles. J’étais enfermé dans une cellule en béton d’un mètre sur trois. Il n’y avait ni lumière, ni eau, ni toilette. Pas de lit non plus, mes chaussures me servaient d’oreiller. Après j’ai été transféré dans une cellule commune, avec treize autres prisonniers, des droits communs. Tout s’est bien passé avec eux. Ils écoutaient les infos avec moi. Après ma sortie, quelqu’un leur a proposé trois mille dollars pour dire qu’ils m’avaient agressé sexuellement. Mais ils ont refusé et m’ont prévenu.
N.O.- Qui a organisé cette provocation ?
B. Nemtsov.- Un proche de Poutine, Vassily Yakimenko, qui a fondé son mouvement de jeunes, Nashi. C’est un homme dangereux. Aujourd’hui, il est président du comité d’Etat de la jeunesse mais il est interdit de séjour en Union Européenne pour avoir attaqué l’ambassade de Grande Bretagne.
N.O.- Pour la première fois, Mikhaïl Gorbatchev vous a téléphoné, n’est-ce pas ?
B. Nemtsov.- Oui, à deux reprises. Dès que je suis sorti de prison, il m’a dit « Boris, tu as raison, continue ! » Et puis quand il a appris cette histoire de provocation, il m’a rappelé et m’a mis en garde : « Boris, fais attention, ces gens-là sont prêts à tout. » Il parlait des hommes de Poutine. Il sait de quoi ils sont capables.
pensez vous que les russes peuvent,comme les arabes,faire péter les vérrous de ces pseudos démocraties?