Il est incontestable que cette intervention représente pour lui le moyen de prouver aux français et au reste du monde qu'il oeuvre pour la paix et contre l'autoritarisme. Mais c'est aux résultats qu'il sera jugé. Le pari est audacieux mais bien calculé et il le sait. Si Kadhafi s'en va (ce qui n'est pas la raison officielle des frappes), Sarkozy pourra s'enorgueillir et vanter sa politique étrangère. A 13 mois des élections, ce serait une bouffée d'oxygène pour lui. Et de passer pour un homme qui s'attache à combattre les dictatures. Une certaine grandeur de la France retrouvée en quelque sorte. Mais cette grandeur toute relative ne suffira pas à masquer tous les autres problèmes intérieurs et ils sont nombreux. Serait il plus prompt à s'investir sur la scène internationale, tel un Napoléon des temps modernes mais incapable de régler la violence de nos banlieues, d'apaiser le monde de la justice, de redonner du pouvoir d'achat, de faire baisser le chômage, d'être moins interventionniste dans tous les domaines et j'en passe.Bref être le président de tous les français, qui rassemble au lieu de diviser, qui évite la polémique et qui oeuvre pour plus de justice sociale dans son propre pays.
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