doublon a écrit : Moi j'ai un souci avec le mot "intégration" : ce qu'on parle d'intégration en France, c'est selon des critères dit universalistes (comme l'absence de discrimination "positive" ou "négative" etc...). En bref, tu vis en France, tu es français, que tu sois d'origine de tel ou tel pays.
Mais naturellement, on se dirige toujours vers une communauté qui nous est familière, qui peut nous aider à vivre (ou survivre selon les cas). Donc, comme il a été dit, il est difficile de se familiariser avec un entourage dont la culture, parfois la religion ou les origines nous sont étrangères. Et cela est valable pas uniquement avec les français d'origine étrangère ou les étrangers fraîchement descendu du bateau, mais aussi pour les "bons" français (terme que je n'aime pas), comme les ruraux (une famille jeune de la ville est parfois mal perçue par les natifs d'un village pour exemple).
Donc le souci premier de l'intégration selon les critères universalistes, c'est qu'il n'y a malheureusement pas tant d'universalisme que ça. C'est une idée louable à souhait, je ne dis pas le contraire, mais il y a encore beaucoup de travail sur ce sujet, car il faudrait déjà que nos propres citoyens soient capables d'accueillir les nouveaux venus et croient en l'universalisme, de se montrer plus ouvert sur la question.
Des erreurs ont été faites par le passé et on continue plus ou moins à les faire.
Je n'ai pas cette vision "universaliste" de l'intégration... Mes grand-parents (encore eux
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)fréquentent encore l'association des immigrés italiens du coin, regardent occasionnellement la RAI via la parabole, téléphonent régulièrement aux cousins en Italie, et les uns et les autres s'invitent pour les mariages ou quelques jours de vacances... mais ils parlent français, connaissent tous leurs voisins, participent à la vie de la paroisse.... Bref, même s'ils n'ont pas oublié leurs racines, ils ont une vie sociale qui n'est pas réduite à un seul cercle. De ce fait, ils ont "nourri" la société qu'ils ont fréquenté de leur différence ou tout simplement de leur présence, en participant par exemple à la reconstruction de la France d'après-guerre.
Chacun a plusieurs "cercles sociaux" (amis, travail, famille, association...) et de ce fait, il y a une multitude de façons de discriminer les gens. Mais alors, à moins d'avoir une société totalement uniformisée, on ne pourra jamais sortir de cette logique discriminante.
Par contre, je suis plus favorable de parler de non-intégration lorsque tous ces "cercles sociaux" se regroupent autour du même thème central, quel qu'il soit (religion, origines, âge...). Et donc à l'inverse d'intégration lorsque ces cercles se dissocient, avec toutefois quelques bases, notamment la langue et le respect des valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité.
Ces derniers points pourraient d'ailleurs valoir à quelques français dits "pure souche" un statut de non-intégré car refermés sur leurs valeurs (extrêmistes religieux ou indépendantistes).
Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
La laïcité n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l'ordre public.