et si le pire ennemi de Marine Le Pen s'appelait J.M Le Pen?

[tisiphoné]

Depuis samedi, Marine Le Pen est aux abonnés absents. Depuis que son père a commis l'une de ces sorties dont il a le secret (cette fois-ci, sur les événements de Norvège) la présidente du FN a est dans l'impossibilité de commenter les commentaires paternels. Nul doute que la cellule "com' de crise" du FN doit phosphorer comme jamais.
On s'étonne encore de l'étonnement engendré par cette nouvelle saillie du "Menhir" (ainsi fut-il longtemps surnommé par la presse "amie" du FN). Le schéma est pourtant rodé depuis trente ans : provocation=indignations=confirmation de la provocation=surenchère des indignations=opération victimisation.


Du "point de détail" à "Durafour crématoire", c'est ainsi que Le Pen a enchainé les provocations, construisant en partie le succès du FN sur ces incidents majeurs, succès qui portait en lui même sa limite, puisque ces provocations, évoquant le plus souvent les séquelles des drames français du 20e siècle, conduisirent à la droite classique à ériger un cordon sanitaire électoral contre le parti d'extrême droite renaissant.

Succédant à son père, et désireuse de muter le FN en parti populiste attrape-tout surfant sur la peur de tous les déclassements sociaux et susceptible de contraindre l'UMP à faire sauter le cordon sanitaire chiraco-juppéiste, Marine Le Pen ne voulait pas hériter de ce fonds de commerce là en reprenant la boutique paternelle. Le droit d'inventaire était dans le non-dit, mais il était indéniable.


Le problème de Marine Le Pen, c'est que même officiellement rangé des voitures, Jean-Marie Le Pen a continué, continue les provocations, et tant pis si elles pourrissent la vie de sa fille.


En avril dernier, il imaginait ainsi la suite des révolutions arabes : "Vous avez vu les foules en Égypte, en Tunisie, en Syrie ? Le jour où vous avez une foule comme ça qui descendra les Champs-Elysées ! Ce n'est rien, pour eux, à la limite, d'avoir 300.000 personnes. Qui les arrêtera ? Et s'ils descendent les Champs-Elysées, ce ne sera pas pour faire joujou. Par exemple, ils veulent sodomiser le Président. Ils se donnent ça comme objectif : arriver jusqu'à la grille du Coq, l'enfoncer, et ensuite " le " sabrer ? Je répète : qui les arrêtera ?" Trois mois auparavant, un incident entre un journaliste de France 24 et le service d'ordre du FN lui avait inspiré le commentaire suivant : "il a dit que c'était parce qu'il était juif qu'il avait été expulsé. Ça ne se voyait ni sur sa carte de presse, ni sur son nez, si j'ose dire."

Autant d'incidents contrariant le "relooking" façon Marine du FN.


Certains observateurs se demandent pourquoi Jean-Marie Le Pen, qui est parfaitement conscient du sens et de la portée de chacune de ses déclarations, entrave ainsi les projets de sa fille. Faut-il rappeler ce que furent les destins de tous ceux qui crurent un moment, tout au long du règne de Le Pen sur le FN, qu'ils étaient les dauphins du "Menhir" ? Mégret, Lang, Gollnisch...

Je me souviens d'une conversation avec l'un des plus anciens compagnons de route de Le Pen, me disant, il y a quelques mois : "Le Pen est comme beaucoup de leaders. Il ne veut pas d'un successeur qui puisse faire mieux que lui. S'il a choisi Marine, c'est pour que le FN reste une marque Le Pen, pas pour qu'elle fasse mieux que lui à la présidentielle ou, pire encore, qu'elle devienne ministre..."
Je verse aussi au débat cette réflexion que beaucoup de journalistes amenés à couvrir les activités de Jean-Marie Le Pen finissent pas se faire, tôt ou tard : Et si Jean-Marie Le Pen avait choisi de Gaulle en 58 ou ne s'était pas entêté durant cinquante ans dans les causes les plus sombres et les postures les plus extrémistes, s'il s'était "notabilisé" comme l'on fait après lui des Longuet ou des Madelin, compte tenu de ses qualités de leader et de tribun, n'aurait-il pas fait une autre carrière ? Pourquoi avoir choisi systématiquement ce qui menait droit à l'échec ?

Faut-il faire une lecture psychanalytique de la conduite de Jean-Marie Le Pen ? Faut-il en appeler aux travaux du docteur René Laforgue qui le premier théorisa au sujet des conduites d'échec en politique, de Napoléon à Robespierre ?

Marine Le Pen est-elle la victime collatérale d'une névrose d'échec, subissant une contrainte de répétition par déplacement paternel ? (vous suivez-là ?) En clair : Jean-Marie Le Pen n'est-il pas aujourd'hui le pire ennemi de Marine Le Pen ?

[Patrick_NL]

Qu'ils lavent leur linge tres tres sale en famille.

[patriote51]

Qu'ils lavent leur linge tres tres sale en famille.

Idem que les autres partis politiques quand il y a des histoires.

[Patrick_NL]

Idem que les autres partis politiques quand il y a des histoires.

Sauf que le Fn a la particularite d'avoir une presidente dont le pere est president d'honneur , ce qui n'est pas le cas des autres partis.

[patriote51]

Sauf que le Fn a la particularite d'avoir une presidente dont le pere est president d'honneur , ce qui n'est pas le cas des autres partis.

C'est dans leurs statut, et puis même si il était pas président d'honneur cela ne changerai rien aux propos qu'il à dit pour moi cela reste lamentable.

[Crapulax]

Et dire qu'il y a des gens qui croient en la progéniture...................Dit et répéter,meme si elle fait tout pour faire croire qu'elle est différente,elle est le meilleur soldat du Patriarche.

[miragen]

C'est bon çà !!
Il y a longtemps que le vieux fascho ne s'était pas exprimé aussi clairement, bon, çà ne fait pas les affaires de sa fille, mais au moins, si certains avaient quelques doutes, ils sont levés, là .
Une vraie famille d'extrémistes .

[scorpion3917]

A bien y réfléchir, ce ne sont pas les thèses du FN qui sont dangereuses. Non je crois sincèrement que le danger vient du fanatisme de quelques uns à se reconnaitre dans ce genre de discours. Les extrémistes sont des locomotives qui tractent plus ou moins de wagons. Leur force, c'est le pouvoir qu'ils peuvent avoir sur certains, fragiles, déçus, idiots même et qui se reconnaissent à travers les idées d'un parti politique. Le grand danger vient de là : "Même les imbéciles, les extrémistes, les racistes ont droit de vote".