Une recommandation sur l'alarme de décrochage de l'Airbus prévue dans le rapport quasi définitif du Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA) avant sa publication ne figure pas dans la version officielle, écrit ce mardi La Tribune.fr.
Le site du quotidien précise qu'Air France a envoyé le 1er août un courrier à l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) pour demander que cette question soit rapidement réeaxaminée. Interrogée par Reuters, une porte-parole du BEA a répondu, d'une part, que le projet de rapport dont fait état La Tribune avait vocation comme tout projet à évoluer. D'autre part, que cette «éventuelle recommandation a été jugée prématurée parce qu'il fallait continuer les travaux dans ce sens», comme cela a été indiqué lors de la présentation du troisième rapport d'étape.
Analyse du possible «fonctionnement erratique» de l'alarme de décrochage
«On veut être sûrs de nous» avant d'émettre une recommandation, a ajouté la porte-parole. Elle a précisé que le BEA avait prévu d'analyser le possible «fonctionnement erratique» de l'alarme de décrochage dans le cadre d'un groupe de travail «facteur humain». Pour les pilotes et Air France, les dysfonctionnements de cette alarme ont joué un rôle majeur puisque «les multiples activations et arrêts intempestifs et trompeurs, en contradiction avec l'état de l'avion, ont fortement contribué à la difficulté pour l'équipage d'analyser la situation», avait indiqué la compagnie en réaction au rapport du BEA.
Le BEA avait mis en cause vendredi la formation et les réactions de l'équipage après le décrochage de l'avion, qui s'est abîmé dans l'Atlantique le 1er juin 2009, faisant 228 morts. Le rapport confirme que la séquence fatale a bien été déclenchée par le givrage des sondes mesurant la vitesse, ce qui a entraîné la perte du pilote automatique et celle des protections contre le décrochage. Mais le BEA a estimé que la situation était «rattrapable» et que c'est l'action des pilotes qui a fait tomber l'avion dans l'Atlantique.