Les attaques qui ont fait jeudi huit morts dans le sud d'Israël, attribuées par l'Etat hébreu à un groupe radical palestinien de Gaza, ont provoqué une escalade de violences faisant craindre un nouveau conflit, après des raids de représailles israéliens à Gaza, la mort de policiers égyptiens à proximité de la frontière, ainsi que des tirs de roquette depuis Gaza vers le sud d'Israël.
"Si le Hamas veut l'escalade il paiera le prix fort", a averti vendredi le porte-parole de l'armée israélienne, le général Yoav Mordehaï. Le général Mordehaï n'a pas exclu une opération terrestre contre le mouvement islamiste palestinien, qui contrôle la bande de Gaza et qu'Israël tient pour responsable, au moins indirectement, des attaques de jeudi près de la station balnéaire d'Eilat. Six civils israéliens, dont deux femmes, ainsi qu'un soldat et un policier ont trouvé la mort dans ces attaques, et au moins 26 Israéliens ont été blessés, selon le dernier bilan. Sept assaillants ont également péri au cours de ces attaques, selon le général Tal Rousso, commandant de la région sud. L'un d'eux a péri "en actionnant sa ceinture d'explosifs".
Depuis le début de la journée, des combattants de la bande de Gaza ont tiré une douzaine d'engins contre le sud d'Israël, a-t-on appris de sources palestiniennes et israéliennes, blessant trois habitants, dont un grièvement, selon la police israélienne.
Jeudi, sept Palestiniens ont été tués dans des raids aériens israéliens de représailles sur la bande de Gaza menés après la triple attaque d'Eilat. Quatre d'entre eux sont des dirigeants des Comités de résistance populaire (CRP) qui selon le Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, sont "impliqués dans les attaques" de jeudi. Les CRP, qui regroupent des combattants issus de tous les mouvements palestiniens, nationalistes et islamistes, avaient promis de se venger. Ils ont revendiqué plusieurs tirs de roquettes et d'obus de mortier contre Israël depuis jeudi.
En Egypte, trois policiers et de deux autres personnes non identifiées ont été tués par les tirs d'un hélicoptère israélien qui traquait des activistes près de la frontière après les attaques d'Eilat, selon les médias officiels.
La presse israélienne faisait vendredi ses manchettes sur "l'attaque terroriste dans le Sud" qui a coûté la vie notamment à six civils, dont deux soeurs tuées avec leurs époux. Les journaux s'inquiètent du risque de dégradation de la sécurité entre Israël et l'Egypte. "La paix avec l'Egypte qui constitue depuis trois décennies un pilier de la sécurité d'Israël a été gravement ébranlée", relève le Haaretz (gauche). Le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot se demande si Israël "ne doit pas se contenter de compléter une clôture de sécurité le long de la frontière" pour prévenir de nouveaux incidents.
En Egypte, le gouverneur de la province du Nord-Sinaï, Abdel Wahab Mabrouk, a assuré que les auteurs des attaques en Israël n'étaient pas venus du territoire égyptien, en faisant état de strictes mesures de sécurité dans la région. L'armée et la police égyptiennes y mènent depuis plusieurs jours une campagne contre les membres d'un groupe armé soupçonné d'avoir fait exploser le gazoduc livrant Israël et d'avoir attaqué un poste de police.
et ça continue encore et encore ...
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